21. Piquer le gibier des autres, moi j'appelle pas ça chasser.

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« Boooorn, in the USAAAAA ! »

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« Boooorn, in the USAAAAA ! »

L'avantage d'être seul dans sa voiture, c'est qu'on pouvait chanter à tue-tête sans être emmerdé.

« I was boooorn, in the USAAAAAAAA ! »

Quoi de mieux que Bruce Springsteen pour égayer encore plus une belle journée ?

Pour la première fois depuis l'accident, Merle était dehors, et seul. Il avait bataillé pour trouver un prétexte pour sortir à tout prix, allant littéralement demander à tout le monde de quoi ils avaient éventuellement besoin, et quand enfin le type responsable du parc automobile lui avait suggéré du bout des lèvres qu'éventuellement, un surplus de carburant ne serait pas de trop, il avait sauté sur l'occasion pour réclamer au Gouverneur une mission à l'extérieur, qui lui avait été accordée.

Il l'avait bien méritée, putain !
Ces derniers jours, il avait empilé le boulot et les heures supplémentaires jusqu'à un point digne de Germinal, et lui et ses gars avaient plaisanté plusieurs fois en disant qu'il était temps de monter un syndicat.
L'accident avait eu un effet positif assez inattendu : le prestige des gardes s'était retrouvé renforcé avec l'attitude héroïque des hommes sur place, notamment Martinez et Donte, qui avait été jusqu'à donner sa vie, et aussi l'arrivée providentielle de Merle et sa clique. Mais les gens avaient également commencé à percevoir la nécessité de mieux se défendre, et de soutenir l'effort de guerre, et cela avait suscité des vocations.

Plusieurs personnes s'étaient porté volontaires pour intégrer l'équipe, et d'autres avaient exigé d'apprendre à tirer, avec l'idée de former une sorte de corps de réservistes. C'était une bonne nouvelle pour Merle, qui voyait enfin ses troupes augmenter en nombre, mais cela nécessitait énormément de travail pour former les nouveaux, et beaucoup partaient de zéro.

Bref, il avait sacrément mouillé la chemise ces derniers temps, et méritait bien une petite escapade.

Cela faisait un bien fou de pouvoir enfin échapper à l'ambiance lourde qui engluait Woodbury, cette atmosphère de chagrin, de deuil, et d'anxiété. Se complaire dans la douleur et les regrets était la pire chose possible, l'auto-apitoiement était une tendance forte chez lui, il le savait, et s'il ne voulait pas se morfondre durablement à ressasser ses souvenirs de Pauline, il lui fallait absolument se changer les idées.

Cette superbe journée d'automne y contribuait parfaitement. Il y avait une lumière magnifique, chaude, presque dorée, qui répondait au flamboiement des feuilles d'arbres. En plus de ça, il avait trouvé ce qu'il cherchait : une immense exploitation agricole isolée, avec sa propre cuve d'essence encore remplie. De quoi être autonome un bon moment.

Il roulait pour l'heure en direction de la maison, et la journée était si belle, la nuit promettant de l'être tout autant, qu'il se demandait presque s'il n'allait pas tricher un peu et prétendre avoir mis plus de temps à remplir sa mission, juste pour pouvoir rentrer le lendemain. Une petite soirée bien tranquille rien qu'à lui, un jour de congé en somme.

La timidité des cimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant