47. Tu es toujours angoissée, pas vrai ?

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Lorsque Hazel, ouvrit l'œil, elle s'aperçut qu'il faisait jour

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Lorsque Hazel, ouvrit l'œil, elle s'aperçut qu'il faisait jour.
Elle s'était endormie dans le salon, découvrit-elle, et Merle n'était plus à l'autre bout du canapé. A la place, elle avait étendu ses jambes dans son sommeil, et sans doute avait-il réarrangé la couette sur elle.
Elle ne se souvenait plus à quel moment elle s'était endormie. Il s'était remis à côté d'elle, et il avaient continué à parler de choses à d'autres, des choses plus légères, moins dures à raconter, des souvenirs d'enfance, des moments agréables, qui, s'ils prenaient à la lumière de leur présent une certaine teinte amère, les berçaient néanmoins d'un sentiment nostalgique, réconfortant.

Des bûches crépitaient toujours dans le fourneau, et l'appartement baignait dans une chaleur agréable. Hazel repoussa la couverture, se leva, et, encore un peu hébétée de sommeil, gagna la cuisine, d'où provenaient des bruits de vaisselle.
Merle, qui était occupé à terminer de ranger, se retourna à son approche.

« Hey, mon p'tit Escargot qui s'lève ! s'exclama-t-il. Bien dormi ? »

Il semblait d'excellente humeur, elle ne l'avait plus vu aussi réjoui depuis un moment. Étonnée, un peu déphasée, elle regarda le planning sur le frigo — il avait pris l'habitude d'écrire directement ses horaires plus ou moins précis dessus, avec un feutre effaçable, en gros caractères, pour lui donner des points de repère, sans quoi elle oubliait toujours tout, et quand bien même il était soumis à des changements fréquents et imprévisibles, il tâchait au moins de tenir le planning à jour.

« T'es pas... ? commença-t-elle.
- J'ai changé, j'y vais seulement dans l'après-midi, j'ai permuté.
- Pourquoi ?
- Parce que je voulais rester avec toi. »

Ça avait été une nuit bizarre et rude pour tous les deux. Lui était capable de la digérer, mais il avait peur que pour elle, qui avait eu tellement de difficulté à se confier, remuer tout ces souvenirs, lui fasse du mal après lui avoir fait du bien.
Aussi, il avait mis un point d'honneur à être là quand elle se lèverait, et à se comporter plus sympathiquement que d'ordinaire.

Il lui fit signe de s'assoir à la table de la cuisine, et posa une assiette devant elle.
« Pancakes, annonça-t-il.
- Quoi ? Tu veux dire... que tu as faites ?
- Ouep, mademoiselle.
- Je savais pas que tu savais faire ça.
- Je savais pas non plus ! »
Il partit d'un éclat de rire.
« Première fois qu'je tente. J'ai juste suivi une recette, y avait un livre dans l'bureau. En fait, c'est hyper simple, si j'avais su j'l'aurais fait plus tôt. »

Hazel, contaminée par sa bonne humeur, commença à manger de bon cœur, accompagnant les pancakes d'une généreuse dose de sirop d'érable.

« C'est super bon ! se réjouit-elle.
- Ouais, hein ? Mes pancakes, elles défoncent, et du premier coup en plus ! »

Il s'assit à son tour et se resservit du café.
« C'est marrant, hein, la vie, comme c'est foutu. J'veux dire, ça m'avait jamais intéressé des trucs comme ça, avant, faire la cuisine, essayer d'arrêter d'fumer, prendre un vrai p'tit déjeuner, faire un peu gaffe à l'endroit où j'vis, et avec qui j'vis... la vie d'famille, quoi. J'me pensais pas fait pour ces conneries-là, alors qu'au fond, c'est pas si mal que ça, maintenant qu'j'y suis. »
Il s'aperçut alors que sa voisine avait changé d'expression.
« Quoi ? J'ai dit quelque chose qu'y fallait pas ? »
Hazel leva vers lui un regard ému, incertain.
« Non, c'est pas toi, c'est juste... Tu trouves qu'on est... une famille ? »

La timidité des cimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant