3. Tu n'apprendras donc jamais.

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Un quart d'heure plus tard, l'adolescente était de retour, avec la même petite bougie

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Un quart d'heure plus tard, l'adolescente était de retour, avec la même petite bougie. Et surtout sa prothèse, sa baïonnette, et son revolver.

Elle posa le tout par terre, contourna la chaise et s'accroupit derrière son dos. Merle entendit le cliquetis typique d'un cran d'arrêt et quelques secondes plus tard, ses bras étaient brusquement libérés. La douleur fusa, brûlante, dans ses épaules, alors qu'il peinait à remuer ses articulations engourdies. La gosse était passé aux jambes, les détachant à leur tour. Elle était très nerveuse et n'arrêtait pas de se retourner vers la porte.
« Dépêche-toi, souffla-t-elle.
- Deux minutes, marmonna-t-il.
- On n'a pas le temps. »

Il aurait bien aimé l'y voir, elle, une demi-journée cloué à une foutue chaise. Elle s'imaginait quoi, qu'on pouvait se relever après comme si de rien n'était ?

« Joel est déjà réveillé, je l'ai entendu dans sa chambre, j'ai trop attendu, merde, merde, merde. »
Elle marmonnait rapidement, sous le coup du stress.
« Il va bientôt m'appeler, on n'a pas beaucoup de temps. C'est Rock qui monte la garde, va falloir s'occuper de lui en premier. Si je rate cette fois, ils me tuent.
- Et ben faisons en sorte de pas s'foirer, alors, répliqua Merle, qui venait de parvenir à se mettre debout.
- J'espère que tu sais te battre. »
Merle était en train de caler sa prothèse sur son moignon.
« J'ai une baïonnette au bout d'ce machin, pas une brosse à dent, c'est pas pour rien », rétorqua-t-il.
La lame claqua sèchement lorsqu'elle s'enclencha contre le métal.

Ils montèrent l'escalier doucement, la fille le précédant. Merle devait avouer que la situation n'était pas reluisante. Il avait failli dégueuler quand il s'était levé à cause du tournis, et il avait sans doute des côtes cassées. Il mit le flingue dans son pantalon, se guidant de la main contre le mur. Le revolver était pour ainsi dire inutile, il ne ferait pas le poids contre les quatre d'un coup, il lui fallait les avoir l'un après l'autre, en silence si possible.
« File-moi l'couteau.
- Pas question. »

L'escalier de la cave débouchait sur un couloir. Merle se rendit compte qu'il n'avait aucune idée de la configuration du bâtiment, ce qui allait constituer une difficulté supplémentaire. L'adolescente s'avança la première, tendant devant elle sa petite bougie.
Le faisceau aveuglant d'une torche éclaira le couloir face à eux.
« Qu'est-ce que tu fous là, toi ? » s'exclama une voix grave.

Deux choses se passèrent simultanément à toute vitesse. La gamine courut droit sur l'homme sans la moindre hésitation, et le type aperçut Merle.
« Bordel de... »
Le bras de la petite fusa en arc-de-cercle, la lame du cran d'arrêt jetant un éclat l'espace d'un instant, coupant nette l'exclamation de l'homme et sa gorge de droite à gauche. La torche tomba et roula par terre, suivie par le corps de Rock, qui gargouillait de façon ignoble. Merle s'était déjà précipité, et la lame de sa baïonnette lui traversa le crâne jusqu'au plancher.
Son regard croisa celui de la gamine alors qu'il se relevait.
Ok, elle n'avait absolument pas bluffé quand elle avait déclaré vouloir les voir mourir tous les quatre.

La timidité des cimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant