74. J'ai déjà dit au revoir à ma maison.

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Michonne se déplaçait en forêt comme un animal ou un chasseur l'aurait fait

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Michonne se déplaçait en forêt comme un animal ou un chasseur l'aurait fait. Sans bruit, rapidement, et en étant sans cesse aux aguets.

Elle n'avait pas pipé un mot depuis qu'ils étaient sortis de la prison en douce, et Daryl en était plutôt content. Il n'avait pas la moindre envie de taper la causette. La guerrière au sabre ouvrait la marche, connaissant de toute évidence mieux que lui la direction à prendre. Ils avaient suivi en sens inverse la route parcourue en voiture avec Glenn et Maggie, et, arrivés à la supérette, Michonne avait bifurqué sans hésitation vers la forêt. Daryl, sans un mot, l'avait suivie, s'enfonçant sous le couvert des arbres. Il était perdu dans ses propres pensées.

Il en voulait profondément à Rick. Il avait cette impression douloureuse d'être revenu à la case départ. Il se revoyait, l'année précédente, là-bas, au camp d'Atlanta. Il attendait le retour de son frère, et, au lieu de Merle, c'était Rick qui s'était pointé.
Et c'était exactement ce qu'il lui avait dit, à ce moment-là. Attendre le lendemain. Oui, avait-il promis, le shérif, et Glenn, et T-Dog, ils iraient chercher Merle le jour suivant avec lui.

Et aujourd'hui, à nouveau, Rick lui disait d'attendre ? Il en était hors de question.
Son frère avait besoin de lui. Perdre du temps, la dernière fois, lui avait coûté sa main, et une année d'absence. D'absence, de manque, de regret, de culpabilité pour Daryl. Cette fois, il n'attendrait pas. Il voulait revoir son frère, et il voulait le revoir aujourd'hui, pas demain.

Lui, se dit-il, il avait changé. Il n'attendait plus que quelqu'un d'autre lui dise ce qu'il devait faire.
Mais Merle, lui, malgré tout ce que sa nouvelle amie pouvait dire, il n'avait pas changé. Il venait encore de se mettre dans la merde tout seul.
Daryl marchait dans cette forêt comme un enfant boudeur. Il ne pouvait pas compter sur Rick alors que ce dernier avait pourtant tellement pu compter sur lui ces derniers mois. Et Merle l'avait laissé tomber une fois de plus, préférant retourner à Woodbury pour y retrouver quelqu'un d'autre plutôt que son propre frère.

Du Merle tout craché. Il ruinait tout. Il bousillait tout. Un égoïste, depuis toujours, qui faisait passer tout le monde après lui-même, et Daryl en dernier.
Mais c'était pourtant son frère.

Il ne savait pas trop dire, ce qu'il aurait le plus envie de faire, quand il l'aurait retrouvé, entre le serrer dans ses bras et lui envoyer son poing dans la gueule.
Mais c'était toujours comme ça, avec Merle.

« J'en reviens pas, quel con, marmonna-t-il. Tout ça pour une putain d'gonzesse. »

Michonne, interloquée, se retourna.

« Quoi ?
- Merle, il est retourné à Woodbury récupérer sa gonzesse.
- Qui t'a dit ça ?
- Rose. »

La femme noire fronça les sourcils. Elle semblait courroucée, se dit Daryl, mais elle donnait l'impression de l'être perpétuellement de toute façon.

« Non, elle ne t'a certainement pas dit ça.
- Elle m'a dit qu'il y était retourné pour chercher quelqu'un qui était très important pour lui. J'connais mon frangin, c'est sûr c'est une nana.
- Elle a quinze ans.
- Hein ? »

La timidité des cimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant