68. Elle n'a absolument pas confiance en cet endroit.

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« On m'a dit qu'il y avait un blessé grave ? »

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« On m'a dit qu'il y avait un blessé grave ? »

McGowan, stupéfaite d'avoir été prévenue après tout le monde, venait seulement d'arriver au hangar où l'équipe était en train de rentrer les véhicules. D'habitude, lorsqu'il y avait de la casse à l'extérieur, elle était au courant avant-même que les hommes ne rentrent, c'était à ça que servait la liaison radio. Mais là, les nouvelles étaient déjà sur toutes les lèvres. En se rendant sur le lieu où l'hélicoptère s'était écrasé peu de temps après avoir dépassé la ville, l'équipe avait réussi à recueillir un survivant du crash — un soldat.

Les gens étaient surexcités, l'information passait de bouche à oreille à toute vitesse. Est-ce que ça voulait dire que l'armée existait encore ? Qu'il y avait une forme de commandement, de gouvernement, quelque part ?
Plus étrange encore, on avait également trouvé deux femmes sur le lieu de l'accident, qui n'avaient aucun lien avec les soldats, mais avaient été attirées par le crash.

« C'est Stevens qui va s'occuper du militaire, répondit le Gouverneur à sa médecin. Toi je veux que tu ailles voir les deux femmes qu'on vient de ramener, il y en a une qui est mal en point, elle t'attend à ton cabinet.
- Blessée ?
- Non, malade, avec de la fièvre. »

Rose eut une expression de mécontentement incrédule.

« On m'a dit que le blessé avait plusieurs fractures et des plaies ouvertes, objecta-t-elle. Stevens n'a pas de formation d'urgentiste, pour la traumatologie, je suis la plus qualifiée des deux. »

Blake la fusilla du regard.

« J'en ai vraiment assez que tu discutes mes ordres. Il est vraiment, vraiment temps que tu comprennes où est ta place... si tu veux continuer à en conserver une. »

Stupéfaite de tant d'autorité grossière et brutale, la médecin resta une seconde interdite. Elle finit par abandonner, et tourna les talons sans lui accorder un mot de plus, ne cherchant même pas à dissimuler son irritation et son mépris.

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C'est seulement une fois dans son cabinet, devant la porte où l'attendait sa nouvelle patiente, qu'elle prit sur elle pour mettre de côté sa colère. Son humeur ne devait en aucun cas interférer avec son professionnalisme. Après avoir pris plusieurs longues expirations pour retrouver son calme, elle poussa la porte.

A l'intérieur de l'ancienne chambre à coucher réaménagée pour accueillir les patients, deux femmes l'attendaient, comme on le lui avait annoncé. La première était allongée sur le lit toute habillée, et la seconde, qui était restée debout, fit immédiatement forte impression à Rose. Grande, bien bâtie, arborant une peau sombre et une chevelure d'épaisses dreadlocks foisonnantes retenues par un bandeau sur son front, elle l'avait toisée au premier regard avec une expression de méfiance hostile comme la docteure en avait rarement vu.

La timidité des cimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant