40. Si ça se trouve, les cheveux d'albinos, ça porte bonheur.

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Merle était allongé sur son lit

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Merle était allongé sur son lit. Une pluie drue picotait le verre du velux au dessus de lui, dans un bruit qui lui apportait la satisfaction d'être de repos cette après-midi là. Il était en train de lire un livre super prenant sur une histoire de fin du monde et de vampires, Je suis une légende. Il avait déjà vu le film avec Will Smith, mais il devait admettre que le bouquin était meilleur.

Il entendit craquer discrètement les marches d'escaliers, et la frimousse pâlotte de sa colocataire ne tarda pas à apparaitre, affublée d'une expression hésitante, celle qu'elle arborait systématiquement quand elle s'apprêtait à demander quelque chose.

« Merle, est-ce que je peux jouer du piano ? »

La question le prit de court, il ne comprit pas tout d'abord pourquoi elle estimait avoir besoin de son aval, puis se rendit compte qu'en réalité, c'était une façon détournée d'avoir l'autorisation de déplacer ses affaires qui trainaient sur l'instrument.

« Oh, ouais, bien sûr, on a qu'à le débarrasser. »

Il posa son livre à l'envers et se leva. Il se sentait un peu forcé de l'aider à retirer les trucs de sur le piano, vu que c'était à lui. Ça lui permit d'ailleurs de retrouver un couteau qu'il aimait bien et qu'il cherchait partout, qui trainait sous un tas de revues.
Une fois de plus, il se dit sarcastiquement que c'était vraiment l'idée du siècle d'inviter une suicidaire adepte de scarification dans une baraque où des couteaux divers trainaient partout.

« Alors comme ça tu veux t'mettre au piano ? demanda-t-il en reconstituant une nouvelle pile de bazar en équilibre précaire juste à côté, plutôt que de ranger les trucs.
- Ben, Rose ne veut pas encore que je retourne courir, et j'ai trouvé ça dans le bureau. »

Elle avait apporté avec elle une petite collection de bouquins, dont celui du haut était intitulé méthode de piano pour débutant.
Merle retira une de ses paires de godasses du siège de l'instrument, et l'épousseta du revers de la main.

« Si ça se trouve, il est même pas accordé.
- J'ai jamais fait de musique, avoua-t-elle.
- Ben déjà, il te faut un métronome. Attends, j'crois qu'je sais où il est. »

Lorsqu'il revint du bureau avec l'appareil, Hazel s'était assise sur le tabouret, et avait relevé le couvercle du clavier. Merle se rendit compte que c'était la première fois de puis son emménagement qu'il le voyait ouvert.

« Il a toutes ses touches, plaisanta-t-il. C'est un bon début. »

Elle planta son doigt sur des touches au hasard, et l'appareil rendit des sons clairs et étonnamment forts.

« A ton avis, c'est bien ?
- Attend. »

Merle fit sonner une rangée de touches depuis le do, parcourant toute la gamme.

« Ben, à moi, comme ça, ça m'a l'air plutôt juste.
- Tu t'y connais ?
- J'ai une bonne oreille. J'ai fait un peu de musique aussi, plus jeune.
- Ah bon ? Quoi comme instrument ?
- Guitare, avoua-t-il. Autant t'dire que je risque pas d'en refaire de sitôt. »

La timidité des cimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant