42. A nous trois, on va peut-être réussir à faire un bon médecin.

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Il pleuvait ce jour-là, pas très fort, mais de façon persistante.
Martinez était bien content de ne pas être de garde. Il aurait dû l'être, selon le planning, mais Merle l'avait changé. Sans doute une façon détournée de sa part de lui donner un jour de congé, ou plutôt, pour le dire plus honnêtement, un jour d'arrêt.
C'était vrai qu'ils étaient rentré dans un sacré état, la veille. Caesar n'avait aucune idée de comment Dixon l'avait géré, mais lui, il avait passé une nuit blanche. Il avait craqué au lever du jour, et il s'était pointé chez Rose, qui l'avait accueilli encore en pyjama.
Elle l'avait juste regardé des pieds à la tête, et avait dit : « Entre. »

Maintenant, ça allait un peu mieux. Parler avait aidé. Il avait pu dire à sa meilleure amie des choses qu'il n'aurait jamais avoué à personne d'autre. Des choses à propos de sa femme à lui, quand elle était enceinte, et des choses à propos de Marsha.
Il s'y voyait déjà. Dès qu'il l'avait vue, dès qu'il avait vu son ventre rond, il s'était vu la ramener à Woodbury.
Revenir les mains vides, avait été comme ne pas revenir totalement. Un morceau de lui resté là-bas, dans l'herbe, à côté du sang, et d'un paquet de cigarettes que personne n'avait eu le cran de ramasser.

Rose lui avait dit qu'elle repasserait en fin d'après-midi, et qu'ils iraient manger ensemble, aussi ne fut-il pas surpris d'entendre la sonnette.
Mais la porte s'ouvrit sur Hazel.

Elle était seule, découvrit-il avec étonnement. Elle portait la parka trop grande de son père, qui protégeait de la pluie mais n'avait pas de capuche. Elle était en train de refermer le parapluie qu'elle avait apporté, et le posa contre le mur.

« Salut, offrit-il. Ça va ? Tu veux entrer ? »
Elle secoua la tête négativement, son regard un peu vague comme d'habitude.
Mais elle releva ensuite le visage vers lui.
« Je veux que tu me dises ce qui s'est passé hier. »

C'était la première fois qu'elle venait le trouver toute seule, et qu'elle démarrait la discussion aussi abruptement. Pour exiger quelque chose en plus. Elle avait un regard résolu qu'il lui avait rarement vu.

« De quoi tu parles ? demanda-t-il bêtement, alors qu'il savait pourtant très bien à quoi elle faisait référence.
- Ce qui vous est arrivé dehors. Merle a dit que ça s'était mal passé, mais il veut pas m'en parler. »
Martinez se gratta le front, embêté.
« Si lui veut pas te le dire, c'est pas moi qui vais le faire à sa place. J'ai pas envie de me prendre son poing dans la gueule après. Moi j'me mêle pas d'vos affaires. Il sait que t'es là, d'ailleurs ? »

Hazel sortit quelque chose de la large poche de sa parka et la lui brandit sous le nez.
C'était un talkie walkie.

« Il m'a donné ça ce matin. Il a le deuxième. Juste pour lui et moi, c'est ce qu'il a dit, il a dit que c'était une ligne d'urgence pour moi et que je devais l'appeler absolument n'importe quand si j'avais un problème, si je me sentais mal. »
Elle fixait l'objet presque rageusement.
« La ligne d'écoute SOS Suicide de Woodbury, voilà ce qu'il a inventé pour moi.
- Et alors ? Il tient à toi, ça te vexe ? rétorqua Caesar.
- Ce n'est pas à cause de moi. Pas cette fois-ci. Je n'ai rien fait ou dit qui ait pu lui faire croire que j'allais replonger. C'est même l'inverse, je vais de mieux en mieux. C'est pas moi, alors c'est forcément quelque chose qui s'est passé dehors. »

La timidité des cimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant