Il pouvait décider de devenir la personne dont lui-même aurait eu besoin étant petit.
Merle/OC, hurt/confort, Saison 3. Une histoire à propos de dépression, de traumatismes, de résilience, de confiance, d'attachement, de maladresse, de reconstructio...
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Ce soir-là, Phillip Blake avait diné seul chez lui, ayant pris « à emporter » au réfectoire, afin, avait-il dit, de ne pas perdre de temps. Une masse de travail imposante le tenait occupé depuis son retour. La journée, il ne cessait de courir d'un bout à l'autre de sa ville pour des problèmes concrets, mais le soir, une fois assis à son bureau, c'était un travail administratif qui l'attendait.
Quatre jours s'étaient passé depuis « l'accident », comme beaucoup le nommaient, l'apparente désinvolture du nom dissimulant la lourdeur du traumatisme. Et Woodbury n'était pas encore revenue à son point d'équilibre.
Les nombreuses victimes de l'accident changeaient la donne en matière de ressources humaines, et de postes à pourvoir. Les connaissances et les capacités techniques de certaines personnes allaient cruellement manquer à la communauté. Moins d'habitants équivalait automatiquement à une ville affaiblie dans son ensemble, et ça n'arrivait pas au moment le plus propice. Le temps pour se réadapter risquait d'être court.
Le nouveau mur, beaucoup plus sûr, était désormais en place sur l'ensemble de l'enceinte, protégeant la population de nouvelles attaques. Mais le prochain ennemi de Woodbury serait peut-être la météo davantage que les morts.
Pour l'instant, l'automne avait été clément, leur épargnant un temps trop pluvieux. Mais il allait progressivement se mettre à faire réellement froid, et la communauté devrait dans quelques temps affronter son premier hiver.
Les réserves de nourriture semblaient suffisantes, mais il ne fallait pas relâcher les efforts de ce côté-là, on ne pouvait jamais savoir de combien de nouveaux habitants la ville pouvait se doter, et, idéalement, Woodbury avait pour vocation de grandir.
L'énergie risquait, elle, d'être le véritable problème à affronter. On n'était pas sûr de ce que la communauté allait nécessiter lorsque les besoins en chauffage augmenteraient, et leur production artisanale d'électricité menaçait de s'avérer insuffisante.
Le tout était de savoir à quel point l'hiver serait rude. Heureusement pour eux, la Géorgie était un état suffisamment au Sud pour ne pas craindre de températures négatives. Ceci dit, il arrivait qu'il neige certaines années.
Hélas, on ne pouvait plus prévoir la météo, il allait falloir improviser au jour le jour. Mais au fond, c'était ce que le Gouverneur faisait depuis le début.
Plusieurs coups discrets frappés à la porte d'entrée le tirèrent de ses réflexions. Il regarda l'heure, surpris. Il attendait quelqu'un, mais si c'était son rendez-vous, il avait plus d'une demi-heure d'avance.
Lorsqu'il ouvrit, il se rendit alors compte qu'il s'agissait d'une visite imprévue. Meagan, qui venait visiblement de repasser au travail après diner — à moins qu'elle n'ait décidé de faire des heures supplémentaires — , tenait un sac de linge.
« Je vous apporte vos affaires », expliqua-t-elle après qu'il l'eut saluée et invitée à entrer.
Elle et sa jeune collègue Hazel avaient repris le travail depuis peu, et, comme à peu près tout le monde, elles avaient du pain sur la planche. Évidemment, il y avait beaucoup de lessive en retard, à laquelle venait s'ajouter tout ce qui avait été sali et taché durant les événements tragiques, mais il n'y avait pas que ça. La laverie était devenue l'espace de plusieurs jours, un lieu très particulier. Les deux lingères survivantes s'étaient soudain retrouvées dépositaires de vêtements dont les propriétaires étaient désormais morts. Des sacs de linge sale que leurs porteurs ne remettraient pas une fois propre, et des piles soigneusement pliées et classées d'habits et de draps dont personne ne viendrait prendre livraison.
