Constats, PdV narratrice

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IMPORTANT!!!:

CE CHAPITRE CONTIENT DE LA TORTURE ET UN PEU DE GORE!!! Des « llll » seront mis au début et à la fin pour sauter les scènes si vous êtes sensibles.

Pour ce chapitre il y aura UN passage donc UNE paire de lll.

Bonne lecture!

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Quelques jours auparavant...

llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

*CRAAAC!*

Un énième hurlement s'échappa de la gorge irrité de la métamorphe. Un sourire tordu s'étira sur les lèvres de l'ancien comte en entendant les os craquer. Il desserra son emprise sur les pinces et pris prise sur un autre doigt, choisit à l'aléatoire.

-"Que dirais-tu de celui-ci? Il est déjà assez amoché ainsi, c'est à peine si on voit ton ongle. Je ne crois pas aggraver son état de manière significative si je te le brisais. Qu'en penses-tu?", s'enquit-il d'un ton détaché comme s'il regardait la météo.

À ses côtés pantelait la pauvre prisonnière. Elle ne pouvait guère formuler un mot cohérent sans gémir de douleur, son pouce l'élançant bien trop. Son esprit était bien trop embrouillé par le manque de sommeil pour marcher normalement. Tout ce qu'elle arrivait à percevoir était l'insupportable douleur qu'un pouce brisé pouvait créer. Ainsi qu'un mélange de peur et de dégoût de plus en plus profond face au jeune démon qui, auparavant, s'était sacrifié pour sa survie. Toutes les cellules de son corps lui hurlaient de s'éloigner au plus vite de son bourreau, de le frapper ou au moins de se défendre. Peu importait, tant qu'elle puisse mettre de la distance entre lui et elle. Mais elle était entravée par ses chaînes, telle une étoile, ne pouvant rien faire sauf se tortiller de douleur à chaque coups. Sa mâchoire était si enflée qu'elle pouvait à peine articuler quoi que ce soit, gracieuseté d'une séance de corps à corps aussi féroce qu'injuste.

-"Mmh. Je crois que ce doigt-ci-", commença le démon en empoignant un autre doigt, le glissant dans l'objet de torture et faisant un mouvement sec. "-irait mieux."

*CRAAAC*

Cette fois-ci, Lililan hurla à peine, sa douleur tellement intense qu'elle semblait presque bénigne. Elle ne réagit qu'à cause du bruit écoeurant qui avait résonné dans la cellule. Le jeune agent fit la moue, un peu déçu de sa réaction. Ou plutôt de son manque de réaction.

llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

-"Mmph. Bien, j'en ai fini pour aujourd'hui.", déclara-t-il d'un ton morne.

Il s'approcha néanmoins d'elle avec un sourire amusé, tout en replaçant la lame à deux bout dans son cou. Il était si près que sa bouche était à quelques centimètres de l'oreille de Lililan.

-"À demain.", chuchota-t-il avant de se retirer de la pièce, laissant la pauvre avec ses cernes creux et ses deux doigts cassés, le sang dégoulinant sur le sol poussiéreux et sale.

Le jeune démon barra la porte puis s'engagea dans le couloir où les geôles s'alignaient. Rendu au bas des escaliers, il fixa son reflet dans le miroir terne accroché au mur. Il voyait à peine son torse, son corps étant trop petit. Beaucoup trop petit. Il appuya sa paume sur le verre glacé et balaya son reflet d'un mouvement de main, retrouvant enfin sa vraie forme. Satisfaite avec son apparence, Laura Eval s'assura de ne pas avoir de traces de sang sur elle. Impeccable, comme toujours. Elle s'engagea dans les escaliers et remonta dans ses quartiers, les agents s'inclinant à son passage. Elle regagna sa loge. Une silhouette inerte gisait sur le lit. À côté se tenait une tige de métal surmontée d'une sorte de machine. Un tube partait de cette dernière, se séparait en plusieurs branches. Celles-ci étant fermement fixées aux tempes, yeux et nez de ladite silhouette. La Reine sourit amusée. Il ressemblait à un patient dans ces hôpitaux de mortels. Il me restait plus qu'à installer une grande pancarte écrit « Département des Soins Palliatifs ». Elle secoua sa tête. La voilà qui dérivait de son objectif. Elle s'approcha du jeune démon auquel elle avait emprunté l'identité depuis les quelques semaines passées.

-"Je devrais pouvoir te réveiller bientôt, Aurore.", chuchota-t-elle.

La vermine avait atteint un niveau de peur instinctive satisfaisant. D'après Laura, la prisonnière ne risquait pas de pleurer comme un bébé et de supplier Ciel comme elle l'avait fait au début. À ces souvenirs, elle dût se retenir d'éclater de rire. Oh comme elle était terriblement pathétique!

La Reine soupira. Depuis quand n'avait-elle pas eu le plaisir de jouer avec une autre de son espèce? Elle essaya de compter mais abandonna rapidement lorsqu'un toussotement se fit entendre.

-"Qu'est-ce que tu veux, Claude?", rétorqua-t-elle d'une voix ennuyée.
-"Je viens m'occuper de votre agent, votre Majesté."
-"Déjà?", s'étonna-t-elle.
-"Je présume que vous avez dû vous amuser suffisamment afin d'oublier la notion du temps."

Elle roula des yeux. Il ne répondait pas vraiment à sa question.

-"Peu importe. Pourrons-nous le réveiller ce soir?"

Ses yeux pétillèrent d'excitation.

-"Pensez-vous que-"
-"Tut tut tut."

Elle fixa le démon devant elle, sondant ses pensées.

-"Aurais-tu des doutes quand à mes aptitudes à traumatiser et torturer quelqu'un? Tu me vexes, Claude~.", soupira-t-elle en faisant une fausse moue offensée.

L'interpellé resta de marbre, telle une statue.

-"Bien-sûr que non, votre Altesse. Vos aptitudes sont remarquables, cela est une évidence-"
-"Oh, arrête de me lécher les pieds avec tes paroles mielleuses! Si tu le fais pour retomber dans mes bonnes grâces, autant changer ton expression et le faire littéralement, qu'on puisse en finir dans un lit!", le rembarra-t-elle.

Un silence accueillit ses paroles.

-"Pff, voilà pourquoi je préfère les succubes et les incubes. Eux au moins sont franc et moins pognés. Éros est plus amusant que toi et de loin aussi!", râla-t-elle exaspérée.

Sans même regarder l'effet de sa pique (elle pouvait aisément se l'imaginer), elle déclara d'un ton sec:

-"Occupe-toi de ton bébé, je le veux prêt à émerger des vapes pour ce soir. Suis-je claire?", déclara-t-elle d'un ton autoritaire.
-"Oui votre Altesse..."

Elle sourit satisfaite et sortit de sa loge, laissant le démon araignée s'occuper de sa proie.

~~~Timeskip~~~

Lorsque le soir fut bien entamé, ce fut donc avec horreur et répulsion que la pauvre métamorphe revit Ciel devant elle. Mais ce fut avec consternation et espoir qu'elle réalisa enfin que quelque chose n'allait pas rond lorsque ce dernier répondit:

"Après tout, c'est à cause de vos actions que vous vous êtes retrouvée dans cette situation pour le moins... douloureuse."

Elle se raidit. Dans sa tête tourbillonnait milles et unes raisons ainsi que milles et unes possibilités, toutes incohérentes à cause de son insomnie. Son maigre espoir s'estompa rapidement, laissant place à la douleur aiguë de la lame à double tranchant s'arrachant de sa chair. Elle resta par la suite comme en transe, distante du reste des évènements, son corps ne réagissant que de manière instinctive face à son environnement. Tout ce qu'elle parvenait à analyser était l'absolue nécessité d'éviter tout contact superflu avec le démon. Elle succomba néanmoins rapidement au sommeil dans les bras de Ciel.

Méfiance ou Confiance?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant