Chapitre bonus! (Suite)

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Après 5 minutes de marche silencieuse à côté de Sebastian, je ne voyais toujours que du noir. Seule sa silhouette se détachait bien des ténèbres.

-"Sebastian."
-"Oui mademoiselle?"
-"On va où exactement?", demandai-je ennuyée.
-"Chez vous."
-"..."

J'arrêtai quelques instants.

-"C'est une blague j'espère."
-"Peut-être.", répondit-il en souriant, amusé.
-"C'est pas très précis."
-"Oh vraiment?"

Je soupirai. Quel crétin. Il se pointe comme si de rien était après qu'il nous ait tous foutu dans le pétrin.

-"Désolée de te l'apprendre mais c'était la réponse la plus inutile et la plus floue du monde.", répliquai-je avec sarcasme. "Dis-moi seulement 3 bonnes raisons pour que je te suive."
-"Simple. Pour gagner contre Laura, retrouver votre mère et sortir de votre état végétatif, il faudrait sortir de ce charmant lieu. Or, pour cela, vous devez vous rendre jusqu'au bout, ce qui insinue malheureusement pour vous d'endurer ma présence pendant une durée de temps indéterminée."
-"... Peuh.", marmonai-je entre mes dents.

Alois était définitivement plus amusant comme compagnie. Soudain, les contours de ma maison -dans mon monde- se dessinèrent lentement. Sebastian se dirigea vers le canapé et s'y installa de façon modeste. Quant à moi, je restai de marbre, plantée devant lui.

-"Voudriez-vous du thé? Une collation?", demanda Sebastian après quelques secondes.
-"Non mais je rêve ou tu fais exprès de m'emmerder?!", explosai-je finalement.
-"Les deux, mademoiselle.", répondit-il avec un sourire.
-"Tu peux te le foutre dans le derrière, tes bonnes manières! Après ta bourde, je sais même pas comment tu oses te repointer devant moi comme si de rien était, sale conn@rd de traître!", hurlai-je, hors de moi.

Je lui lançai encore quelques insultes, puis me calmai. Tremblante, j'allai me chercher moi-même quelque chose à manger et à boire, ne prêtant pas attention à mon choix. Il fallait seulement que j'aie quelque chose à faire avant que je fasse une connerie. Bénissant mon père d'avoir acheté un La-Z-Boy (sofa/divan/causeuse/etc à une place), je m'effondrai dedans, contente d'être à distance raisonnable de ce démon de malheur. Ce dernier n'avait pas pipé un mot pendant ma scène, gardant un air mi-ennuyé mi-amusé. Je pris une bouchée rageusement et réalisa que j'avais pris des chips. Définitivement le seul point positif de cette situation. Je mangeai en silence et pris le temps de boire ma boisson.

Toujours rien du majordome. Dans un certain sens, j'en étais contente. J'étais peu parlable quand j'étais énervée. Et qui ne le serais pas face à cet ultime retardé de la vie sans-manières de-

-"Mademoiselle?", interrompis Sebastian.
-"Quoi?!"
-"..."

J'attendis. Quelques secondes.

-"Si t'es pour me dire quelque chose, accouche."
-"Cela m'est biologiquement impossible, je le crains."
-"Alors tais-toi et fiche-moi la paix.", répliquai-je, exaspérée.

C'est alors que j'entendis un rire contenu. Très mal contenu.

-"Mais... Tu me niaises?!", demandai-je, vexée.

L'idiot qui était devant moi peinait à se contenir. La main sur la bouche, à moitié détourné, il faisait royalement suer présentement.

-"Sebastian je te déteste vraiment.", dis-je, en me détournant, découragée.
-"Veuillez m'excuser, mademoiselle. C'est juste que vous ressemblez beaucoup à votre mère, surtout lorsque vous êtes en colère.", s'excusa le majordome en reprenant constance.
-"Ouais bah je la plains. Vous endurer devait être pénible.", soupirai-je, m'imaginant sans mal la ou les scènes.
-"Vous semblez en savoir bien plus que ce qui vous a été dit. Puis-je m'enquérir de votre informateur?", répondit Sebastian avec plus de sérieux.
-"Clark. Ou Jack. Peu importe.", répondis-je sèchement.
-"Ah. Je vois."

Méfiance ou Confiance?Where stories live. Discover now