Rencontre carminée, PdV narratrice

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IMPORTANT!!!:

CE CHAPITRE CONTIENT DE LA TORTURE ET UN PEU DE GORE!!! Des « llll » seront mis au début et à la fin pour sauter les scènes si vous êtes sensibles.

Pour ce chapitre il y aura DEUX passages, donc DEUX paires de lll.

Bonne lecture!

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Il reprit conscience comme après une transe. Il faisait face à Laura.

-"Pardon...?"
-"Je disais que tu avais tout à fait raison, Ciel, de m'en vouloir. À propos de la métamorphe. Je n'aurais pas dû t'empêcher d'accomplir ta revanche.", répondit-elle en souriant un peu tristement.

Il la fixait, fronçant ses sourcils. Ses pensées étaient un peu floues.

-"Veux-tu la voir?", continua Laura.
-"... Oui."
-"Bien, elle est dans les cachots. Je te préviens... Elle est arrivée un peu sonnée. Elle ne te répondra sûrement pas. Fais ce que tu veux avec elle. Tue-la, torture-la. Si tu as besoin de... certains objets de torture... dis-le moi, je t'aiderai avec plaisir."

Sur ces mots, la Reine s'éloigna, laissant le jeune agent à lui-même.

Une envie grandissante s'emparait de lui; enfin il allait pouvoir lui faire payer. Juste à la mention de la métamorphe, à sa simple pensée, une haine sans bornes apparaissait en lui sans qu'il puisse se l'expliquer.

Il se dirigea vers les cachots, comme lui avait indiqué Laura. Les échos de ses pas l'accompagnaient dans les escaliers en pierre. Les réverbérations se multiplièrent soudainement, presque imperceptibles. Une nausée s'empara momentanément de son corps, puis disparut aussi vite qu'elle était arrivée.

-"Tch..."

Il atteignit finalement le bas des escaliers. Devant lui s'alignaient des dizaines de cellules, toutes en profondeur. Il marcha lentement, savourant la faible aura qui émanait de la cellule tout au fond. Une odeur de désespoir et de douleur se mélangeait avec l'odeur sucrée du sang. De son sang.

Et, passant la dernière cellule, il s'arrêta finalement pour contempler la jeune métamorphe. Un sourire amusé s'étira, puis un petit ricanement s'échappa.

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Elle était pathétique. Une lame, pointue aux deux extrémités, était fichée sur sa gorge enflée et rouge, l'empêchant de pencher sa tête sans quoi elle allait s'empaler le cou. Plusieurs marques à vif étaient visibles et suintaient encore. Sa mâchoire était enflée et deux de ses doigts étaient tordus dans un angle impossible. Mais ce qui frappait le plus était le signe évident d'insomnie qui rongeait la pauvre damnée. Un tremblement régulier accompagné de spasmes était visible, même de loin. Elle était fermement pressée contre le mur, ses bras et jambes écartées. Maintenue par des chaînes tirées au maximum, elle ressemblait vaguement à un sujet de laboratoire, prêt à être disséqué.

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Au son de sa voix, elle sembla se recroqueviller instinctivement. De peur ou de culpabilité? Dans tous les cas, cette vue lamentable procura une grande satisfaction au jeune démon.

-"On ne vous a pas ménagé à ce que je vois...", murmura-t-il en débarrant la porte.

Elle ne répondit pas, irritant légèrement Ciel. Il ignora son émotion et s'approcha d'elle. Lentement. Doucement. À quelques centimètres d'elle, il effleura sa gorge du bout des doigts, la faisant sursauter violemment et, au passage, enfonçant la lame dans la chair déjà sensible.

Un faible sanglot de douleur s'ensuivit, rapidement étouffé et ravalé.

-"Répondez-moi quand je vous parle.", ordonna le jeune agent d'une voix doucereuse en laissant ses doigts sur sa gorge, pressant légèrement sur les plaies à vif.

-"... à... qui... ... la... faute...?", murmura la jeune fille d'une voix éraillée.

-"La faute? Vous êtes mal placée pour me parler de faute, Woods. Après tout, c'est à cause de vos actions que vous vous êtes retrouvée dans cette situation pour le moins... douloureuse."

La prisonnière se raidit.

-"Et oui... mais... j'ai envie de vous donner une petite pause. Vous devez sûrement avoir envie de dormir, non?"

Silence.

-"Décidément vous n'êtes pas bavarde. Peut-être qu'en retirant ceci..."

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Sur ces mots, il arracha la lame, rouvrant douloureusement les plaies. Un gargouillement presqu'inhumain sortit de la gorge de la métamorphe. La vue du sang lui mit l'eau à la bouche et Ciel se pencha sur la gorge exposée. La langue lécha goulûment le liquide carmin sucré, pressant la plaie pour faire jaillir un peu plus de liquide. Ses canines s'aiguisèrent instinctivement et il mordilla les blessures, les élargissant un peu plus. La jeune métamorphe eut un spasme de dégoût. Ennuyé par le soudain mouvement, il mis sa main sou son cou, serrant fermement ce dernier afin de le stabiliser. Ce ne fut que lorsqu'il se retira qu'il put voir les larmes sur les joues de la jeune fille. La haine, le dégoût et l'humiliation se reflétaient clairement dans ses yeux, mais elle était trop faible pour parler.

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Ciel sourit. Pauvre idiote impuissante. Saisissant le trousseau de clés à sa ceinture, il libéra une à une les entraves de la pauvre métamorphe, qui tomba lourdement au sol, trop drainée pour se relever.

-"Tu sais, je pourrais te tuer immédiatement. Lentement, en écorchant ta peau petit à petit. Ou en buvant ton sang jusqu'à ce que tu ne sois qu'une carcasse vide.", commença-t-il en la redressant dans une position assise.

Un regard morne l'accueillit.

-"Ou t'épargner la douleur et te viser une balle en plein crâne, te couper la tête ou bien te tuer dans ton sommeil."

Même regard, mais une teinte plus pâle.

-"Mais ça gâcherait mon plaisir de me venger. Ce qui ne serait évidemment plus drôle du tout.", finit-il en souriant.

Il glissa doucement ses bras sous le corps frêle et fragile de la jeune fille et la tint en bébé, serrant la prisonnière contre lui. Son coeur battait faiblement contre son torse. Un sentiment inconnu fit brièvement surface dans ses pensées. Elle semblait si fragile, si vulnérable... Ciel la fixa quelques instants. La métamorphe évitait son regard et fixait le sol.

-"Si j'étais toi, je dormirais le temps du trajet. Tu risques de ne pas pouvoir re-dormir avant un bon bout de temps après.", chuchota-t-il en déposant un baiser sur son front.

Méfiance ou Confiance?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant