ᴀʟʟᴇʀ-ʀᴇᴛᴏᴜʀ - ᴀᴛᴛᴀᴄᴋ_ᴏɴ_ᴛɪᴛᴀɴ&0.7[1] ⌜ᵗᵒᵐᵉ ⁴⌟

Bonjour, bonjour, très bien, merci - Partie 2

Parfait, maintenant, suis-moi comme un petit mouton ! Il fila à ras les pâquerettes dans l'avenue longeant la base, et remarqua au passage le fameux titan Mâchoire. Il faisait décidément un massacre, sur le Mur, à balancer canons et soldats.

Mais le guerrier ne s'y attarda pas. Lorsqu'il entendit le sol trembler furieusement, il décéléra de justesse. Une ombre le surplomba, et un talon éclata la terre juste sous son nez. Il se vit balancé en arrière sous l'impact, et roula douloureusement au sol, l'œil rond. Le titan de Gaby faisait déjà volte-face, et lançait ses orteils sur lui à toute vitesse.

Il se jeta illico sur le côté, planta son axe dans une bâtisse, et fila derrière son genou. Il en sectionna le tendon dans un cri. A l'instant où elle s'écroula à terre, il se rattrapa contre une bâtisse pour reprendre son souffle.

La géante se trouvait là, juste devant lui, à quatre pattes. Non. Non, elle ne s'appuyait que sur un bras : le second, lui, était toujours aussi déchiré. Il le voyait, à la quantité impressionnante de vapeur qui s'en échappait. Et c'est qu'il y en eut d'autre, de la vapeur, pour s'échapper de feu sa jambe. Je ne peux pas la laisser régénérer tout ça. Je dois la tuer avant !

Il devait la tuer avant. Mais la gonzesse devait avoir douze ans, tout au plus... Mais putain, Antoine, c'est une meurtrière ! Il raffermit sa prise sur ses manettes de commandement, prit de nouveau sa lame à revers, et chercha quel point il pouvait toucher. Une demi-seconde plus tard, il se lançait vers sa joue, et la tranchait profondément. Il fit de même avec la seconde, se remit en repos, serra les dents pour ne pas céder face à la panique que reflétait sa prunelle intacte.

Sa bouche béait ridiculement, elle était à demi aveuglée, elle ne pouvait que rester prostrée là. Toutefois, mieux valait-il être sûr : il éclata sa seconde orbite, rebondit près d'une fenêtre, et survola son dos immense.

Mais les Murs peuvent la capturer. Ses talons. Ses talons, il les enchaîna d'un rapide assaut circulaire. Ils peuvent la garder en vie, et peut-être même la convaincre comme Annie. Le cadavre de celle-ci lui revint en tête, il contracta sèchement les mâchoires. Mais si cette tentative échoue... Marion, qui est là-bas, en-dehors, risquera encore plus...

Et il ne voulait pas la voir enchaînée chez l'ennemi, pour rien au monde.

Alors, son cœur se tordit brutalement, un sentiment urgent le foudroya de plein fouet, son corps agit de lui-même. Il tira de nouvelles épées, et se lança pleins gaz vers la nuque de son ennemie. Elles commencèrent à trancher la chair ; la lumière aveuglante qui en sortit lui brûla les rétines. Il recula aussitôt, et se rattrapa au sol, les yeux à demi fermés. A demi... Puis, il vit le cristal qu'était en train de modéliser l'enfant qu'il avait à demi sortie.

Et merde ! Il se jeta sur elle, trop tard : ses sabres s'éclatèrent contre le bloc de fluorine. Il semblait qu'elle maîtrisait mieux l'art de la Belle aux Bois Dormants qu'Annie, car elle était désormais parfaitement immobile, coincée dans un bloc certes bien plus fin. Son visage triangulaire et jeune était figé en une expression absolument dévastée, et ses paupières elles-mêmes étaient toujours grande ouvertes. De l'eau ! pensa-t-il illico. Il faut de...

Le raffut gargantuesque qui s'éleva derrière lui le coupa net dans ses pensées. Il se retourna avec horreur vers le titan Mâchoire : il sautait de toit en toit avec une agilité soufflante, et fonçait... Droit sur lui. « Putain ! » rugit-il. « Bern, si t'avais pas fait le con ! » Il laissa tomber ses pauvres crans restants, et chargea son dernier jeu.

Celui-là ne doit pas être bien plus méchant qu'Isaac... Espérons-le ! Et alors que le mastodonte pâle à la barbe lisse tombait sur lui, il roula au sol, se rattrapa au mur derrière lui, et fonça sous les aisselles de son nouvel opposant. Il en trancha une seulement. Les mâchoires qui claquèrent bien trop près de sa manche brune le retrancha encore à terre.