El famoso discussion nocturne - Partie 2

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Silence. Elle fit de son mieux pour réguler sa respiration saccadée ; seulement, Isaac avait les sens aiguisés. Il les remarqua, son pouls qui venait de s'emballer, ses joues qui venaient de rosir, son regard trouble qui venait de se détourner. Encore une fois, la situation était terriblement familière. Un souvenir ? Elle n'en avait aucune idée, et son cerveau n'eut pas le loisir d'y réfléchir. Il retira doucement sa main de sa bouche, et la posa sur son épaule.

« As-tu au moins écouté ce que j'ai dit ?

— Bien évidemment, souffla-t-elle entre ses dents serrées. Tu veux prendre de la distance. Ça m'a l'air très sain, comme idée.

— Ça l'est certainement. »

Elle inspira longuement, paupières closes. Trop proche. Trop proche. Trop proche. Elle déglutit avec difficulté : il ne bougeait pas, ses deux mèches caressaient toujours son visage, et sa bouche était encore à quelques millimètres de son oreille.

« Et pourquoi est-ce que tu t'es avancé autant pour me dire ça ? parvint-elle à énoncer.

— Il y a certainement des micros, murmura-t-il sur un ton d'évidence. Cependant... »

Pas de mais. Pas de mais. Pas de... « Je peux faire ce que tu veux. » ... mais. Quelques secondes. Son cœur, lui, tambourinait avec urgence dans son coffre ; à chacune de ses pulsions, les picotements qui naissaient dans le bas de sa colonne vertébrale la remontaient avec toujours plus d'intensité. Bon sang... Elle appuya l'arrière de sa tête contre le mur, poing serré.

« Je ne veux rien faire, laissa-t-elle tomber.

— R. Kelly, déduisit-il doucement.

— C'est... Une référence... »

Un ange voleta dans la chambre. Finalement, la main d'Isaac glissa le long de son bras, passa dans le creux de ses reins, et amena délicatement la chercheuse contre lui. A peine celle-ci eut-elle le temps de réagir que ses lèvres chaudes goûtèrent timidement le creux de son cou. Son souffle se coupa. Elle ne put que les laisser remonter vers sa mâchoire, redescendre, laisser des marques toujours plus brûlantes sur leur passage. Mais jamais ne se lièrent-elles aux siennes.

Ce constat fut balayé par les caresses des doigts de l'albinos. Ils descendirent lentement son buste... Pour hésiter, au beau milieu de ses deux seins. La scientifique retint sa respiration ; le semi-titan dut constater son pouls effréné, car ses baisers calmes cessèrent.

« Je... » bredouilla-t-il. « Tu... Enfin... » Il déglutit avec difficulté. Marion les sentait sans problème, ses joues cuisantes contre sa peau. Son visage était en train de cramer, là, contre elle. Bien évidemment. Elle le prit par les épaules, et l'écarta fermement.

En effet, la face du jeune homme s'était magnifiquement empourprée. Il posa un regard embarrassé sur elle, le détourna immédiatement. Si une frustration irritante était en train de contracter l'estomac de la chercheuse, elle se contenta de durcir son expression.

« Pas de sentiment ici.

— Je suis désolé, balbutia-t-il.

— Peu importe. »

Elle s'avança vers son lit, s'y assit lourdement... Et baissa simplement le menton. Un anxiolytique. Elle serra les dents ; l'angoisse commençait déjà à la malmener. Il me faut un anxiolytique. Les visages d'Antoine, d'Annie, de Leah, d'Antoine, de Leah, de Leah, de quelqu'un d'autre qu'elle ignora complètement, s'enchaînèrent dans son crâne sans lui offrir une seconde de répit. Elle porta une paume tremblante à son front.

ᴀʟʟᴇʀ-ʀᴇᴛᴏᴜʀ - ᴀᴛᴛᴀᴄᴋ_ᴏɴ_ᴛɪᴛᴀɴ&0.7[1] ⌜ᵗᵒᵐᵉ ⁴⌟Où les histoires vivent. Découvrez maintenant