ᴀʟʟᴇʀ-ʀᴇᴛᴏᴜʀ - ᴀᴛᴛᴀᴄᴋ_ᴏɴ_ᴛɪᴛᴀɴ&0.7[1] ⌜ᵗᵒᵐᵉ ⁴⌟

Chute - Partie 2

« Commandant Gustav ! » s'égosilla une soldate de la Garnison. « L'ennemi entre dans notre allée ! Que fait-on ?! » Au brouhaha de la cour intérieure de leur quartier général, encadrée de ces hauts bâtiments gris, se mêlèrent les cris de ses camarades. Hannes se vit dans l'obligation de serrer les dents : il venait tout juste de passer les lourdes portes du premier hall, dans le but de courir vers l'écurie d'en face.

Il fallait qu'il rejoigne la réserve, s'équipe en vitesse, et mène ses troupes au front. Son escouade attendait, dans un coin ; et d'autres de ses subalternes étaient en train d'y passer sur le Mur, tout là-haut. Il le voyait tout de même, aussi abîmés ses petits yeux dorés fussent-ils.

Et pourtant, alors qu'il allait se jeter dans la marée de pions, une main se posa sur son épaule. Il se retourna avec surprise vers Gustav, qui le surplombait de toute sa hauteur, éventuellement car il se trouvait une marche au-dessus de lui.

Son visage rectangulaire, soigneusement coiffé de ses cheveux bruns ramenés en arrière, ne reflétait qu'une impassibilité plus extrême encore que celle qu'aurait pu arborer Pixis. Il posa ses prunelles marron sur lui, puis les reporta sur la foule qui l'attendait en trépidant, tant à cause de la terreur que de l'adrénaline.

« Hannes, dit-il tout bas, comment est-ce que tu le sens ?

— Mal, très mal, grommela l'intéressé. Livaï est blessé, Kenny aussi, Marlowe et Boris ne feront jamais le poids... Je ne sais pas s'ils sont là pour nous abattre ou pour récupérer les chèvres, probablement les trois...

— On ne peut pas s'en sortir avant d'avoir éliminé ce titan, là-haut. Cependant, nous ne comptons aucune élite parmi nos rangs. Ce que je te demande, c'est si tu as un plan de secours. »

Le blond baissa lentement le regard sur ses larges mains abîmées par l'âge.

« Oui, souffla-t-il. Activer le système d'urgence de la Résistance. Pour ça, il faut qu'on m'offre du temps...

— Quel système ?

— Les titans Muraux. »

Le haut-gradé ferma brièvement les paupières. « Va t'équiper, pars avec ton équipe. Dès que tu y parviendras, envoie un signal vert. Sinon, un rouge. Soldats ! » cria-t-il ensuite. Tous plaquèrent leur poing contre leur cœur.

« Une nouvelle fois, Shiganshina a souffert d'une attaque... Nous allons leur offrir une réponse digne de ce nom ! Armez-vous, préparez-vous à combattre, et tuez tous les ennemis que vous croiserez sur votre passage ! Nous avons un commandant à venger... Vous ne devrez faire preuve d'aucune pitié ! » Il inspira longuement, et braqua un regard plus déterminé que jamais sur ses troupes. « Offrez votre cœur à l'humanité, et aux sacrifices de vos camarades tombés au combat ! »

Des « compris ! » suivirent illico. Le capitaine regarda avec une certaine fascination Gustav observer ses subalternes s'activer de plus belle. Il discernait tout juste la sueur qui perlait sur son front, et les tremblements secouant ses mains.

La situation était familière... Mais, cette fois-ci, aucun haut-gradé ne sera tué. Hannes reprit donc sa course, fendit la foule affolée, et débarqua dans l'écurie chaude à l'odeur de foin, non sans appeler fermement ses trois combattants à le suivre. Quelques dalles poussiéreuses plus tard, il se saisit de son équipement tridimensionnel avec précipitation.

« Capitaine ! » s'écria une petite recrue au carré roux, répondant au nom de Martha. « Quels sont les ordres du commandant Gustav ?! » Il contracta les mâchoires, et accrocha enfin ses fourreaux à ses hanches. Déjà Kati, une blonde aux cheveux rasés de près, l'attendait-elle, droite comme un piquet, à la gauche de la sortie. Hector arriva enfin, du haut de son mètre soixante-dix. Ses boucles noires et ses tâches de rousseur n'avaient pas bougé.