Leur sang - Partie 1

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Shiganshina, 9 mars 852

Le couloir du rez-de-chaussée. Les pierres, les dalles, les planches de la porte menant aux cachots étaient inégales : et pourtant, ce corridor partait tout droit. Il y avait l'accès au réfectoire, à gauche. Il y avait le sous-sol en question, à droite. Il y avait le hall carré, après tout cela. Il y avait un Livaï suspicieux, arrêté dans son élan qui le poussait jusqu'à l'extérieur. Et, surtout, il y avait Marion en face d'Annie.

Elle se tenait là, un air de défi gravé sur son visage rond, allumé dans ses yeux verts cachés derrière ses lunettes rectangulaires, traduit par le moindre de ses gestes. Luise elle-même, qui débarqua de l'escalier grimpant à l'étage, fut un instant surprise par ce spectacle. Mais c'était Luise : elle se reprit rapidement, ses épais sourcils bruns par une concentration déficiente. Ainsi franchit-elle le battant qui menait aux cellules, et qui se tenait d'ailleurs juste à côté de la chercheuse.

Celle-ci remonta sa monture sur son nez, un rictus malicieux collé à ses lèvres fines. Puis, elle jeta énergiquement ses cheveux en arrière, et pointa la blonde du doigt.

« Annie ! clama-t-elle.

— Marion, répondit calmement l'intéressée.

— Qu'est-ce que vous faites ? demanda le petit homme avec suspicion.

— Il est temps.

— Oui.

— Non, vraiment... tenta-t-il.

— Est-ce que tu es prête ?

— Oui.

— Vous...

— Tu en es certaine ?

— Oui. »

Alors, la plus grande inspira longuement, et brandit le poing.

« Livaï ! Vaï !

— Hein ? lâcha-t-il.

— Vaillant. Ant.

— Je ne...

— Antilles, illes !

— Vous allez la fermer ?

— Hiya, ya.

— Yato, to !

— Tocard, card.

— Kardashian, shian...

— Chiant, c'est le mot, cracha-t-il. »

La scientifique grimaça ; l'autre la gratifiait d'un air effrayant.

« Mais c'est mon jour de repos... geignit-elle.

— Et le mien aussi, ajouta sobrement Annie.

— Et puis, vous saviez à quoi vous attendre en nous suivant ici ! »

Il se pinça l'arête du nez.

« Non.

— Marion a ses raisons que la raison ignore, expliqua mystérieusement l'intéressée.

— Les voix de Marion sont impénétrables, glissa discrètement la blonde.

— Ce n'est pas impénétrable du tout, articula-t-il dangereusement. Ça m'a plutôt l'air bien trop organisé. »

Il inspira longuement. « Quitte à attendre les trois mioches, trouvez un truc distrayant. » L'ex-ennemie remit distraitement sa mèche blonde en arrière.

Eren, Mikasa et Armin venaient d'être convoqués chez Hansi pour elle-ne-savait quoi : Livaï avait discuté avec elle juste avant, et en était revenu étrangement plus tranquille. Et, en effet, l'entretien risquait d'être long.

Elle soupçonnait Erwin d'avoir laissé un peu plus qu'une note, et la nouvelle majore, de les avoir cachées des autres soldats. C'était un comportement relativement professionnel, pensait la semi-géante. Marion allait-elle également être concernée ? Pour l'instant, on ne lui avait rien dit.

« Distrayant, hein... » dit-elle justement. Annie posa ses yeux bleu glace sur elle. Elle se frottait le menton, plongée dans une profonde réflexion. Au bout de quelques secondes, son visage aux quelques tâches de rousseur s'illumina. Derrière ses verres, dans ses prunelles vertes, des étoiles. Elle s'approcha de son supérieur. « Je sais ! Un tournoi de chi-fou-mi ! » annonça-t-elle en joignant le geste à la parole.

Silence. Livaï serra finalement les dents.

« Non, trancha-t-il. C'est vraiment la pire activité qu'on ne m'ait jamais proposée.

— Vous pouvez nous rejoindre dans notre combat acharné sur les mots, alors.

— J'ai pas une tronche à faire ça.

— Vous avez connu pire, lui fit-elle remarquer. Du genre...

— Va pour le chi-fou-mi, débita-t-il rapidement. »

De longues secondes coulèrent. Livaï se décolla du mur ; Marion remonta ses lunettes sur son nez ; Annie fit tourner ses épaules. Ils échangèrent un coup d'œil, un coup d'œil terriblement sérieux auquel le caporal-chef lui-même se mêla. Puis, ils brandirent le poing à l'unisson. « Chi, fou, mi ! » crachèrent-elles en chœur – à l'exception du petit homme, dont la voix resta parfaitement neutre.

La sentence tomba. La châtaine avait fait ciseaux. La feuille revenait à Livaï, et la pierre, à la plus petite. Celle-ci coula un regard mauvais au caporal-chef, qui la gratifia d'un air parfaitement impassible. « Deuxième manche », demanda-t-elle, d'une platitude qui contrasta trivialement avec son expression irritée.

Ils se préparèrent de nouveau. L'électricité de l'atmosphère se concentra sur Livaï et Annie ; il fallait bien s'opposer sur quelque chose, après la mort de l'escouade du premier et la défaite cuisante de la seconde. Une nouvelle fois, les trois tendirent vivement leur main fermée, et ouvrirent la bouche avec détermination. « Chi, fou, mi ! » clamèrent-ils encore.

Une détonation fulgurante retentit, et une main géante surgit des cachots.

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ᴀʟʟᴇʀ-ʀᴇᴛᴏᴜʀ - ᴀᴛᴛᴀᴄᴋ_ᴏɴ_ᴛɪᴛᴀɴ&0.7[1] ⌜ᵗᵒᵐᵉ ⁴⌟Où les histoires vivent. Découvrez maintenant