Assaillis - Partie 5

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Historia esquiva de justesse le tronc qui tenta de s'écraser sur elle. A la place, il atterrit juste un peu plus bas, dans une nuée de poussière étouffante : elle ferma les paupières, toussa plusieurs fois, et ouvrit un œil. De nouveau, le massacre qui se déroulait devant elle la frappa de plein fouet.

Annie contre le titan Forgeron... Lequel avait été décontenancé par le cri qu'elle avait poussé. Il s'occupait désormais de décapiter les quelques géants qui dévoraient le cadavre de la première. Est-ce qu'Annie est toujours vivante ? Oui, pour sûr. Même si elle avait été tranchée en deux...

Tout s'était passé bien trop rapidement. Sa victoire écrasante sur Reiner, sa courte hésitation, la manière dont elle avait finalement tenté de le tuer, l'apparition subite d'un nouvel ennemi. Le marteau de celui-ci était bien trop tranchant pour que la blonde ne survive avec de la simple fluorine : il était allé jusqu'à exploser purement et simplement le dos de l'américain.

Et maintenant... De la vapeur s'échappait en masse des mastodontes accumulés ici, autour de leur opposant actuel. Pourquoi s'était-il effondré à terre ? Historia n'avait rien vu de ce qu'il s'était passé. Les tirs avaient simplement cessé durant un court instant, et un hurlement de douleur s'était élevé. Du reste, les arbres qui l'encadraient réduisaient trop bien sa vue pour qu'elle en sache plus.

Est-ce qu'il faut que je retourne à découvert ? Non, il faut que j'attende Annie... Mais où diable était-elle passée ? Elle ne put qu'observer les buissons de ronces, le cadavre éclaté d'une femme qui était étalé juste derrière ses bottes, et les feuilles qui filtraient encore et toujours la lumière ironique du soleil. Celle-ci tachetait dans une élégance affreuse le sol terreux et les membres arrachés qui traînaient là.

Reiner, hein... Elle observa longuement ses longues lames, que ses mains tenaient solidement. C'était lui qui avait tué Jean. Elle se souvenait trop bien du cadavre sanguinolent à la gorge éclatée de ce dernier. Elle avait apprécié le blond, aux Brigades d'Entraînement : mais depuis, son avis avait drastiquement changé. Reiner, songea-t-elle encore. Reiner...

Reiner, qui était étalé, certainement non loin, sa nuque à découvert.

Elle se raidit illico ; ses yeux bleus s'écarquillèrent. Mais oui ! Je peux l'achever, maintenant ! Où est-ce qu'il est ?! Elle s'approcha soigneusement de la lisière du bois, et observa les environs, dents serrées. Là, il était juste à côté, affaibli au possible. Cet enfoiré est à moi ! ragea-t-elle.

Elle courut vers lui, jusqu'à se trouver à seulement quelques mètres. Les tirs des ennemis ne se focalisaient que sur les cavaliers. Personne ne savait qu'elle était ici. Alors, dès qu'elle fut à quelques mètres seulement du mastodonte, dès que son crâne embrumé au possible la surplomba, elle planta son axe dans son épaule, s'éleva de terre, et dressa vivement ses épées.

La première trancha profondément sa chair, la seconde s'éclata sur un bout d'armure qui restait là. Elle jeta un regard en arrière : sa nuque aussi grande qu'elle venait de régénérer quelques bouts de plaque, juste au-dessus de la position de Reiner. Et merde ! Elle dérapa plus loin, se retourna, et observa son unique entaille. Avait-elle suffi ? Peut-être que je peux le sortir de là avant...

Mais avait-elle seulement envie de revoir sa face hideuse ? Elle avait eu tout le temps de l'observer pourrir au bout de ses chaînes, avec Sasha. De penser que le grand-frère de leur groupe s'était révélé être celui qui avait reclus l'humanité dans ses derniers retranchements...

Dis, Reiner... La façon dont tu as joué au grand-frère avec nous... Elle observa lugubrement ses sabres à demi détruits. Et dont tu as aidé Eren et Armin... Tous ces jours passés au réfectoire, puis au Bataillon... Elle restait simplement immobile, les paupières écarquillées au possible. Tes foutus rires et tes blagues à deux balles...

ᴀʟʟᴇʀ-ʀᴇᴛᴏᴜʀ - ᴀᴛᴛᴀᴄᴋ_ᴏɴ_ᴛɪᴛᴀɴ&0.7[1] ⌜ᵗᵒᵐᵉ ⁴⌟Où les histoires vivent. Découvrez maintenant