Chapitre 48

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L'odeur du liquide rougeâtre séché était exactement la même que celle de mon meilleur ami. Horrifiée, je lâchai la feuille. Comment avait-il atterri entre les mains du Killer ? S'était-il vraiment suicidé ? Et le message que nous avions trouvé ? Rien ne collait. C'était d'un charabia incessant. Excepté peut-être les phrases sur le papier : « LA FIN ARRIVE. PRÉPARE-TOI À SUBIR LA PRO... ». Je regardai derrière mais il semblait que je l'avais interrompu dans la continuité de sa phrase.

- Tyler, t'es toujours là ? murmurai-je.

- Ouais.

Sa voix sortant du combiné était faible comme je lui avais ordonné.

- Je suis persuadée que le Killer détient Matthieu, vivant ou mort ça j'en ai aucune idée. Il faut qu'on aille le chercher...

- Quand veux-tu partir ?

- Maintenant !

J'entendis quelques bruits au bout du téléphone puis la voix de Luke qui déclarait :

- Je suis de la partie Jem !

Ça y est, ce nigaud avait parlé un peu fort et m'avait rendue sourde à droite. Je changeai d'oreille pour répondre à Luke mais ce fut son frère que j'entendis.

- ...récupère près de chez toi pour ensuite aller au département des Hauts-Dirigeants.

- D'accord je me prépare et je vous attends au coin de la rue.

- À tout de suite Jem.

Puis il ajouta en chuchotant :

- Fais attention à toi...

- T'inquiète pas, je suis assoiffée.

Je cru l'entendre lâcher un petit rire juste avant qu'il ne raccroche. Un sourire niait apparut sur mon visage. Je me sentis bête et arrêtai de sourire immédiatement. Tyler était très protecteur envers moi alors qu'on ne se connaissait que depuis quelques jours. Il savait bien former les novices et cela me faisait plaisir de pouvoir lui faire confiance.

Pour le moment, il fallait juste que j'enfile des vêtements, des chaussures et un manteau pour sortir par cette nuit. Je pris un bout de papier pour dire à Flo que j'étais partie avec les deux garçons. Je glissai ensuite la feuille sous la porte de sa chambre. Lorsque j'ouvris la porte de la maison, je sentis que je cramais de chaud sous cette veste. Je l'enlevai donc pour ne pas être gênée.

Cinq minutes plus tard, la voiture des garçons me prit au passage. Je vérifiai aux alentour que personne ne nous épiait. Je voulais aussi m'assurer que le Killer était bel et bien parti. Je montais dans l'automobile.

- Vous m'emmenez où ?

- Au QG des Hauts Dirigeants, me répondit le conducteur.

- Pardon ? Entourés de dizaine de vampires ?

Luke me taquina encore et toujours :

- Non on part faire une promenade dans un endroit remplis de papillons. Bah oui Jemma, réfléchis un peu. Dans un QG de vampires, il y a forcément des vampires. Ce n'est pas toi qui disais que les cerveaux fonctionnent toujours même quand on est vampire ?

- Gna gna gna ! répliquai-je comme un petit enfant boudeur.

Tyler prit des petites rues, puis il emprunta les grandes. Il partit sur une voie d'autoroute et nous roulâmes ainsi pendant plusieurs heures. Au début, nous avions réfléchis sur les phrases écrites avec le sang de Matthieu et nous n'avions rien trouvés de concluant. Ce fut la lumière du soleil me sortit de mon repos. Je ne m'étais pas endormie mais une tête reposée était toujours plus efficace à la tâche.

Je vis des rues remplies d'immeubles de tous genres. En voyant certains noms de rues, je compris que les frères m'avaient emmenée dans les rues de Londres. Le QG des vampires se trouvait en plein cœur de la capitale et personne ne le savait ? Et bah dis-donc, le secret était effectivement bien gardé.

Tyler se stationna dans la St bride Street puis nous sortîmes. C'était dans le quartier d'affaire de Londres. Des immeubles nous entouraient. J'avais l'impression d'avoir rapetissé en quelques secondes. D'un coup, je ne me sentis pas bien. Ma tête me tournait. Je n'avais rien avalé depuis longtemps et l'odeur des humains me fragilisait. Je le transmis par pensée à Tyler et il ne trouva pas de solution.

« On est bientôt arrivé, ne t'en fais pas. Le quartier n'est plus très loin. »

Je ne me sentais pas de marcher encore longtemps. Tyler me prit un bras et me demanda de faire comme si je marchais. Luke se positionna symétriquement à lui. Ils me soulevèrent et je posais les pieds sur le sol pour faire croire que mes deux compagnons ne faisaient que me tenir les bras. En effet, il avait raison, le quartier n'était pas très loin. Nous entrâmes dans un bâtiment dont l'argent ne posait sûrement pas de problème. Les murs étaient d'un blanc impeccable et les lustres au plafond m'émerveillaient. J'étais presque sûre que c'était des vrais cristaux.

Nous traversâmes le hall d'entrée sur un tapis bordeaux. Une fois arrivé devant le comptoir, Luke demanda :

- Centre de recherche du docteur, s'il vous plaît.

La dame habillée dans un magnifique costume fut dans un premier temps surprise de cette requête puis son visage redevint impassible comme la minute d'avant. Elle nous indiqua un ascenseur et nous entrâmes à l'intérieur. Une fois les portes fermées, elle plia les genoux et appuya sur un bouton que je n'avais absolument pas vu. Elle se releva et une série de boutons accompagnés d'un écran quadrillé apparurent. La dame posa sa main sur l'écran et composa un code tout en laissant sa main posée. Au lieu de monter, le sol de la cabine s'abaissa. Nous fûmes alors mis dans une autre cabine plus sombre. Une plaque se positionna au-dessus de nos têtes. L'obscurité venait de prendre le pas sur la lumière.

D'un coup, nous descendîmes si vite que j'eus l'impression que le sol se dérobait sous nos pieds. Mais les autres personnes dans la cabine ne furent pas surprises. Une fois arrêtée, je vis la porte s'ouvrir sur un sinistre couloir. Plus je regardais, plus je trouvais que ça ressemblait à une galerie d'art sombre mais sans aucun tableaux accrochés aux murs.

« Ne me dis pas qu'il y a des chauves-souris dans cet endroit ? »

« Pourquoi cette question Jem ? Auriez-vous peur chère demoiselle ? »

Je lui envoyais mon coude dans son ventre pour qu'il arrête de se moquer de moi mais cela ne lui fit aucun effet.

« J'avoue que j'ai peur que d'un seul animal et ça tombe sur la chauve-souris. Ne m'en parle même pas, j'ai des frissons rien que d'y penser. »

« Tu as peur des chauves-souris alors que toi-même tu es une parente de cette espèce. »

« Merci de me le rappeler... »

Comment pouvait-on passer ses journées dans un endroit aussi sinistre ? Il y a vraiment des gens bizarres qui peuplent notre monde.

𝐃𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧𝐲 𝐉𝐞𝐦𝐦𝐚 [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant