𝐃𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧𝐲 𝐉𝐞𝐦𝐦𝐚 [Terminé]

Chapitre 22

« Planque-toi ! Il arrive ! » pensai-je de toutes mes forces.

Je me levai d'un bond et je me déplaçai pour voir la scène. Je ne pouvais rien faire à part...

- Attends ! criai-je.

Il se stoppa net et se retourna vers moi. Maintenant que je venais de l'appeler, il fallait que je trouve une bonne raison de l'avoir fait.

- Euh..., réussis-je seulement à sortir.

Un bruit sortit de la salle de bain. Mon père avait à peine ouvert la porte qu'il se mit en position de défense, les jambes à moitié pliées. Il posa sa main sur son arme et poussa légèrement la porte.

Le policier poussa la porte d'un coup qui claqua contre le mur et alluma directement l'interrupteur. Dans la seconde qui suivit, il était entré et regardait de tous les côtés si personne n'y s'y trouvait. Puis, ne voyant rien d'anormal, il raccrocha son pistolet à sa ceinture et alla se laver les dents.

Je ne comprenais pas comment Tyler avait pu mettre si peu de temps entre le moment où il y avait eu le bruit et l'entrée dans la pièce de mon père. Et le plus surprenant dans tout ça, c'était qu'il avait réussi à refermer la fenêtre derrière lui. Je devrais lui demander comment il avait réussi à accomplit une telle prouesse.

Mon père sortit de la salle de bain, enfila sa veste et marcha vers la sortie. Quitta les murs de la maison et lâcha un « Salut » qui se perdit dans le vent hivernal. Je me rapprochai d'une fenêtre et regardai la voiture quadrillée jaune et bleu s'éloigner de la maison.

J'entendis un gros bruit sourd comme une chose lourde qui chutait sur le sol. J'allai voir et je trouvai Tyler, allongé sur le ventre dans la salle de bain. Comment avait-il fait pour ne pas se faire voir s'il n'était pas sorti ? Je me rapprochai de lui pour vérifier qu'il était encore dans un bon état.

- Tu vas bien ? demandai-je.

Il avait sa tête collée face contre le sol. Avec mon index et mon majeur, je donnai des petits coups sur son crâne. Il bougea un peu ce qui me permis de voir son visage. Il semblait exténué.

- J'ai bien cru que je n'allais pas tenir.

« Tenir ? Tenir où ? Tenir quoi ? »

- J'étais au plafond, m'apprit-il en pointant l'endroit de son indexe. La largeur entre les deux murs fait à peu près ma taille. J'ai pu tenir comme ça le temps que ton père se lave les dents.

Je souriais en le regardant. Mon père n'était du genre à passer trois secondes à se laver mais plutôt cinq minutes. Un bon entraînement pour se faire les abdos. J'enchaînai impatiente de passer à l'action mais un « toc » contre la fenêtre m'arrêta avant que j'eusse prononcé le moindre mot. Derrière cette fenêtre se trouvait Luke.

- Alors tu l'as le mot de passe ? demanda-t-il. Et pourquoi tu te reposes ? On n'a pas le temps de faire une sieste mon vieux !

- Répète encore une fois qu'on n'a pas le temps et je t'étrangle ! répondit Tyler du tac au tac. J'ai failli ressembler à une passoire si tu veux tout savoir !

Tyler fusilla du regard son frère pendant que je lui tendais la main pour l'aider à se relever. Il la prit bien volontiers et me gratifia d'un sourire qui fit réapparaître ses petites fossettes.

Une fois debout, je déclarai en ouvrant la marche :

- On y va les gars, sinon ça ne va pas fonctionner.

Les deux vampires me suivirent puis je fermai la maison à clé derrière nous. J'avais mis ma capuche sur ma tête pour ne pas que les voisins me reconnaissent et aillent tout raconter à mon père. S'il savait que je partais en douce la nuit avec deux hommes, il me tuerait à coup sûr. C'était la catégorie papa qui font tout un discours sur les dangers de l'alcool, de la drogue, des soirées entre jeunes qui finissent mal... C'est pour cela qu'en dix-huit ans de vie humaine je n'étais pas restée à une seule soirée en entier.

Nous arrivâmes au véhicule des garçons. Luke me tenait la porte côté passager et après que je me sois installée, il referma pour aller s'asseoir à l'arrière. Tyler démarra et je les conduisis jusqu'au commissariat. Dans cette petite ville, toutes les rues se ressemblent. Pour des personnes comme Tyler et Luke qui venaient tout juste d'arriver, il était facile de s'y perdre. Moi aussi j'avais du mal à guider Tyler dans les ruelles. Il m'arrivait de dire « c'est ici », « c'est à droite », « ah là fallait prendre cette rue-là ».

Tyler passait son temps à pester en déclarant qu'on ne pouvait pas faire des rues aussi petites. J'avais l'impression qu'il en faisait exprès mais son humeur exécrable me fit penser le contraire.

Une fois arrivés sur le parking à quelques mètres du centre de police, une bouffée d'adrénaline m'enveloppa. Si on se faisait choper, nous allions directement en prison. Nous étions tous les trois majeurs, censés être responsables de notre vie et ne pas faire de bêtises. Mais pour cette fois, il fallait vraiment que je trouve le coupable dans cette tragédie.