Chapitre 44

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Dix minutes plus tard, nous avions regardé partout dans tous les recoins, derrière tous les livres, dans tous les cahiers où il avait écrit... mais rien ! Il n'y avait rien du tout qui pouvait nous aider. Dernier livre que je feuilletai sur mes genoux, dernières pages sans le moindre indice. Je m'allongeai sur le sol réfléchissant à toute vitesse.

Si Matthieu était revenu, je suis sûre à cent pourcent qu'il avait eu le temps de laisser des signes que j'étais censée trouver. Comme les frères vampire, c'était un grand fan des séries policières. Il connaissait mieux que personne les meilleures cachettes pour un objet. Dans les téléfilms, il savait toujours avant tout le monde qui était le criminel, où et comment la personne avait fait pour tuer sa victime. Par contre pour le motif du meurtre, je le devançais à chaque fois.

Plus je regardais le plafond de bois, plus je me disais qu'il y avait quelque chose de caché derrière ces murs. J'entrepris donc de taper un peu partout pour voir si une planche faisait un son différent des autres. Les unes après les autres : pas de succès.

Je fis aussi le plafond après que Tyler m'eut montré comment on faisait pour tenir debout à l'horizontale sans dépenser trop d'énergie. J'avais enlevé mes chaussures pour que ma peau soit en contact avec le bois. Je ne trouvais rien de plus. Pour le fun, je posai un pied sur le plafond. Voilà que l'apesanteur n'avait plus tellement d'effet sur moi. Un réel plaisir.

Je fis mon premier pas sur le plafond. Mon émerveillement fut comparable à celui de parents voyant leur enfant marcher pour la première fois. Je n'en revenais pas que je puisse marcher au plafond. J'inclinai la tête et je constatai que Tyler riait de mon comportement.

Je fis un essai qui ne s'avéra pas concluant : je sautai du plafond comme on peut le faire sur le sol mais je finis la tête la première sur le sol. Je me fis mal aux cervicale et une bosse allait apparaître sur ma tête. Dans la chute, mon pied avait tapé une plaque de bois. Elle était tombée juste après moi.

- Je n'ai jamais assisté à une réflexion aussi stupide de ta part, pouffa Tyler lorsque je lui expliquais pourquoi j'avais sauté.

Il m'aida à me relever. Je renfilai mes chaussures puis je me redressais. Je voulu replacer la planche à sa place jusqu'au moment où Tyler m'interrompis dans mon mouvement.

- Attends Jem, je crois qu'on a quelque chose...

Je retournai la planche de bois vers moi et fus stupéfaite de ce que mes yeux pouvaient voir. En faisant le guignol, j'avais réussi à dégoter un indice. Je pris le temps de décoller le scotch en évitant de m'enfoncer des échardes dans les doigts. Tyler venait juste de remettre la planche de bois à sa place quand j'enfouis le paquet dans la poche de ma veste. Nous entendîmes alors des bruits de clé dans la serrure. La mère de Matthieu venait de rentrer.

En effet, il était 4:45 pm, grand temps pour nous de reprendre la route. Nous arrivâmes au premier étage sans problème. De mon ouïe fine, je compris que la mère de Matt était en train de ranger ses courses dans le frigo.

Avant de nous élancer comme des sauvages, je questionnai à voix basse :

- Est-ce que derrière toi tu as bien refermé la fenêtre de la salle d'eau ?

- Je ne crois pas...

Les mecs ! Il fallait tout faire à leur place !

« J'ai pensé que si nous avions à sortir en urgence, il valait mieux avoir une fenêtre d'ouverte. »

« Alors on va aller la fermer puis nous passerons ensuite par l'entrée. »

Nous descendîmes sans faire le moindre bruit et arrivâmes au rez-de-chaussée. Pendant que Tyler faisait le guet, j'allai fermer la fenêtre. Ensuite, nous passâmes discrètement devant la cuisine où se trouvait la maman de Matthieu. Mais ma manche se prit dans la poignée de la porte ouverte juste à côté. La femme du logis arrêta son occupation. Elle se déplaça pour aller voir la cause du bruit. Une goutte de sueur perla sur ma tempe.

- Cours ! cria Tyler en m'attrapant le bras.

Nous piquâmes un sprint vers la sortie et courûmes quelques minutes dans les rues. À quelques pâtés de maisons plus loin, je m'arrêtai, exténuée de cette course. Je plongeai ma main dans ma poche pour y prendre le paquet. Je l'ouvris et trouvai bien ce que je cherchais : le portable de Matthieu.

L'objet électronique devant mes yeux m'intriguait. J'essayai par plusieurs reprises de l'allumer mais je me doutais bien que la batterie était à plat. Seulement, au moment de le reposer dans l'emballage, je remarquai un papier blanc plié. Je le pris avec une certaine appréhension. Jusqu'à présent, j'ignorai que les mots que j'allais lire allaient autant m'effrayer.

𝐃𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧𝐲 𝐉𝐞𝐦𝐦𝐚 [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant