La Résistance 2.0 - Partie 1

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CECI EST LE TOME 2 DE attack_on_titan&0.7 /!\

Dans une (autre) petite ville de l'ouest de la France, 25 juin 2006

Ah, le Poitou, pensait Kenny. Belle terre qu'il foulait là, avec ses nombreuses chèvres et sa consanguinité record et ses sols particulièrement pollués.

Ce n'était pas le bercail de la Trinité Poitevine pour rien. Revenu moyen de 1700€, peu de zones urbaines, territoires mal desservis : les parigots auraient vomi depuis longtemps face à cela. De la jalousie, qu'ils ressentaient. Il n'y avait pas plus calme, pas plus gaucho, pas plus solidaire que cette région. Et il aurait pu y faire bon vivre...

S'il ne venait pas de trouver le cadavre d'Alice dans la maison où il venait de s'introduire.

La grande femme aux longs cheveux noirs était étalée sur son lit, les yeux vides et le visage figé en une expression de choc. Morte. Elle était morte. Voilà pourquoi elle ne donnait plus de nouvelles depuis une semaine.

« Veille sur eux », qu'avait dit son frère. Il avait fait du mieux qu'il pouvait, à l'appeler chaque lundi. « Oui, Alice, salut, comment ça va ? Du neuf ? Non ? Bon, bonne journée. » Ça l'avait arraché, en plus. Et là, tous ses efforts avaient été réduits en miettes ! Il se frotta la nuque, excédé.

« Merci pour l'accueil, Poitou de mes deux ! J'arrive pour surveiller la petite Marion, et j'ai même pas le temps de l'entrapercevoir que je me retrouve dans un bordel pas possible... » Il promena ses yeux égéens sur la pièce aux volets encore fermés... Pour les plisser l'instant d'après.

Là, coincé entre l'armoire et la bibliothèque, assis sur un tas de vêtements en bordel, il y avait un gosse. Il lui aurait donné quoi, cinq ans ? Longs cheveux jais en bataille, corps frêle-mais-pas-trop habillé d'un jean et d'un t-shirt bleus, prunelles claires qui remontèrent lentement sur lui. « Elle est morte », murmura-t-il.

Sans blague. Kenny se retint de justesse de lui balancer ça à la face. Trouver un truc, il fallait trouver un truc, et vite...

« Et toi. T'es vivant ? »

Silence. Il manqua de se frapper la tête contre le mur. Bien sûr, qu'il était vivant. Le con l'avait déjà emporté dans son déliré d'émo-gothique ! Rattraper le coup, il fallait rattraper le coup, et bien. « Rends pas les choses plus compliquées », lâcha-t-il. « Tu m'entends, non ? Ton prénom ? » Quelques secondes.

« Antoine. » Pause. « Antoine Chaillot. » Ouf. J'ai cru qu'il avait paumé son nom de famille. Haha, n'importe-quoi... Quel genre de type oublie ça ? Il posa un second regard sur feu la mère, et réfléchit un instant.

Bon. Je fais quoi ? Contacter Philippe, déjà. Mais le con a un autre gosse... Peut-être qu'il acceptera de prendre Antoine avec lui au Japon. Enfin... Un soupir s'échappa de ses lèvres. Avant ça, va falloir appeler la police. Quelle plaie.

« Antoine », dit-il en se tournant vers lui. « Moi, c'est Fabien. Enchanté. Où est votre téléphone ? » L'intéressé ne répondit pas. « Bon sang, gamin », grogna-t-il. Il s'approcha, et s'accroupit devant lui. L'enfant eut enfin une réaction – de la surprise, qui plus est.

« Un téléphone, pour appeler les poulets. Et ta grand-mère. Elle sait mieux faire les pâtes que moi, et ton daron sera pas là demain. » Silence. Des larmes naquirent dans ses yeux clairs : l'instant d'après, il se jeta contre lui, et enchaîna les sanglots à demi audibles.

Wow, wow, wow ! Kenny se raidit, retint un mouvement de recul, grimaça. Tu t'appelles pas Marion, hein ! Au bout de quelques secondes, il détacha lentement le plus jeune de lui. « Ton téléphone », répéta-t-il. L'intéressé renifla un instant. Il avait l'air effondré.

ᴀʟʟᴇʀ-ʀᴇᴛᴏᴜʀ - ᴀᴛᴛᴀᴄᴋ_ᴏɴ_ᴛɪᴛᴀɴ&0.7[1] ⌜ᵗᵒᵐᵉ ⁴⌟Où les histoires vivent. Découvrez maintenant