75 / Comprendre

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— Beaucoup des nôtres sont morts. La communauté de Jorg à Kotka a été entièrement décimée. Samia et Medhi eux aussi sont morts. Malt est seul désormais. Mathieu a perdu Colette. Isabella pleure Petrus et Amalia, Vincenzo est entre la vie et la mort. On ignore s'il s'en sortira. Egon a perdu Sandy, Jenifer et Carlo. La communauté de Bastian a été préservée grâce à votre intervention avant l'attaque massive des Dévoreurs. Tahari et les siens n'ont rien, énuméra Amotep.

— Nous aurions dû agir comme eux... commença Demetrios.

— Tu sais bien que c'est impossible... ils ont l'avantage d'être sur une île.

— Pas de prisonniers ? questionna Mathilde.

— Aucun.

— Pas de cœur à dévorer donc ? dit-elle en s'adossant à la rambarde de la terrasse qui surplombait la plage.

Ses exécuteurs et elle s'étaient réunis ici pour profiter de l'air doux de cette nuit calme et tranquille. Imelda, Aren et Zhihao s'étaient joint à eux. La première, parce qu'ils étaient chez elle. Le second parce que Aren était Aren, le plus ancien d'entre eux. Et le troisième, parce que son statut de médecin, faisait de lui une personne ressource après une bataille de cette envergure. Dresden n'avait pas été le seul à être blessé. Mathilde aussi avait été touchée par une lame empoisonnée. Et Alya avait reçu plusieurs balles.

— Non. Juste des amis qui disparaissent. Cette attaque est la plus lourde depuis...

— Depuis la dernière grande guerre. Je sais. Nous sommes moins nombreux, les pertes sont donc d'autant plus difficiles à accepter, dit Mathilde.

Elle prenait un ton détaché à dessein. Il n'était pas temps de pleurer les morts. Il fallait sauver les vivants. Elle s'en voulait déjà tellement de n'avoir pu anticiper cette attaque, la trahison d'Indra, ses propres faiblesses.

— Il nous faut plus de soldats prêts à se battre ! lança Demetrios.

— Il est trop tard pour ça, Dem. Les Dévoreurs ne vont pas s'arrêter là. Ils ont donné un coup de pied dans la fourmilière, ils vont pourchasser tous ceux qui ont survécu, dit Vahan.

— Pas si nous réussissons à mettre les survivants à l'abri.

— Nous fuyons encore, dit Dresden.

— Il n'y a pas d'autre solution pour le moment.

— Pour le moment ? répéta Amotep.

— Je m'attendais à bien pire, dit Mathilde en éludant la reprise d'Amotep. J'ai l'impression de manquer quelque chose...

— Les pertes de Znūntāks sont énormes, mais les pertes matérielles sont encore plus importantes. Même si nos chargés d'affaires travaillent déjà d'arrache-pied à travers le monde pour nous maintenir à flot... les Dévoreurs savent qu'ils viennent de nous mettre un coup d'envergure. Ils n'ont pas réussi à atteindre la Matriarche, mais...

— En parlant de ça, il faut que l'on parle de la montée en puissance de ce nouveau poison, dit alors Zhihao en interrompant Demetrios.

— C'est vrai que c'était sacrément fort. Fulgurant. Mais ce que tu m'as injecté a suffi à me remettre d'aplomb.

— C'est temporaire. Le poison est toujours en vous. Je l'ai juste circonscrit. Regardez vos mains...

Mathilde et Dresden s'exécutèrent et remarquèrent quelques plaques rosées sur leur peau pale.

— Il me faut un laboratoire au plus vite, et des échantillons de votre sang. Je me demande si les Dévoreurs ne vous ont pas infecté avec ce qu'ils donnent aux Znūntāks dont le cœur est réservé aux oracles.

De notre sangDove le storie prendono vita. Scoprilo ora