68 / À deux, c'est mieux

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— Ne bouge pas, dit Dresden d'un ton autoritaire.

— Bien sûr que si, répliqua Camille vertement.

— Non. Pour le moment, tu ne bouges pas. Je suis en pleine recharge.

— Tu avais dit que...

— Je sais ce que j'ai dit. Et je suis à peu près sûr que ce que je suis en train de faire en ce moment, n'entre pas dans le cadre de ma promesse.

— Sérieux ? Tu es très souple quand il s'agit de ce que tu promets. Tu es censé ne rien faire contre ma volonté.

— Tututut ! J'ai dit que je ne te forcerais à rien, ni sentimentalement, ni sexuellement. Or, ce que nous faisons en ce moment, n'a rien à voir avec le sexe ou les sentiments. Il s'agit d'une urgence vitale, conséquence de ton manque évident de jugeote et de ta propension à l'égoïsme. En peu de mots : tout est de ta faute.

— Bien sûr. Évidemment. Et donc je suis censée supporter ta prise de boa constrictor encore combien de temps ?

— Le temps nécessaire. Et estime-toi heureuse, je ne t'ai pas attachée.

— Essaye, et tu connaîtras le châtiment que je réserve à ceux qui me gonfle. Crois-moi, j'aurai beaucoup moins de retenu ici, en pleine forêt, que dans le centre de Singapour, répliqua Camille qui ne voyait que des arbres derrière la fenêtre de la chambre.

— Nous sommes toujours dans Singapour. La moindre secousse pourrait avoir des retombées funestes et désastreuses. Arrête de me menacer avec ton don ou je te mords.

— Tu veux vraiment mourir !

— De toute façon, c'est ce qui va arriver à ta prochaine escapade. Alors, entre, maintenant en plein moment d'extase, ou plus tard, en agonisant lentement, je choisis maintenant.

— En plein moment d'extase ?! Tu n'exagères pas un peu, là ?

— Pas le moins du monde, murmura Dresden en inspirant à fond dans le cou de Camille, ce qui provoqua chez elle un frisson qu'elle eut bien du mal à dissimuler.

— Pourquoi résistes-tu, Camille ? demanda-t-il alors en chuchotant à son oreille, provoquant de nouvelles décharges électriques en elle.

— Dégage de là ! Tu m'as l'air tout à fait rechargé, là ! Allez ! Oust ! s'exclama la jeune femme en se tortillant pour échapper à l'étreinte du Znūntāk.

Ils étaient couchés sur le lit, dans une chambre à la décoration anonyme et froide de la clinique de Zhihao. Comme sur l'île, Dresden était venu veiller sur Camille, qui s'était endormie après son affrontement contre Indra. À son réveil, elle avait découvert qu'il avait repris la place qu'il occupait juste avant sa fuite, sans dormir cette fois. En fait, il avait réussi l'exploit de s'entortiller autour d'elle, tout en gardant une main libre pour scroller sur son smartphone.

Dresden lâcha Camille de bonne grâce en souriant. Il l'avait eu contre lui pendant de nombreuses heures et en avait profité un maximum pour s'imprégner d'elle. Il pouvait bien lui rendre sa liberté. De toute façon, il savait bien que tenter d'emprisonner cette fille était illusoire. Autant vouloir capturer le vent ! Il lui rendit donc sa liberté de mouvement. Mais il gardait à l'esprit son questionnement sur ce qui suscitait chez elle ce besoin de le fuir. Il voulait savoir. Non. Il avait besoin de savoir. Parce qu'il voulait pouvoir lutter. Pour le moment, il n'avait pas les armes !

Robe blanche à bretelle boutonnée sur le devant arrivant aux genoux, Camille constata, avec déplaisir, qu'une fois de plus, on l'avait changée pendant son sommeil. Ça commençait à bien faire !

— Putain ! Dis-moi que ça n'est pas toi qui m'a déshabillée !

— Parce que ça changerait quoi ?

De notre sangWhere stories live. Discover now