Chapitre 120

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Il ne lui avait fallu que quelques minutes pour se sentir de nouveau enveloppé par l’atmosphère moite et pesante de l’espace central. Avec l’élimination de la moitié des équipes le matin même, les gradins s’étaient remplis de joueurs et leurs accompagnateurs restés, en plus des curieux venu voir ce qui se passait ici cet après-midi. Les voix se mêlaient au chants d’encouragement dans un brouhaha assourdissant, Tetsuro entendait à peine les commentaires de Hatori à côté de lui.

Il ne savait pas avec qui elle avait échangé avant le coup d’envoi, mais elle semblait bien plus détendue que lorsqu’il l’avait vu descendre les quelques marches pour prendre place à sa droite. Et s’il comparait aussi avec le moment où il l’avait laissé en compagnie du gris, elle avait cessé de renfermer ses émotions. Le gros du trouble était passé, ils pouvaient maintenant tout les trois profiter de nouvelles performances de Karasuno.


Si le match que sa propre équipe et lui-même avait mené quelques heures plus tôt était la parfaite opposition de l’air et du sol, ici l’affrontement était quasi-purement aérien. Le numéro 10 avait démarré fort et haut avec le premier point de set sur une de ses frappes, mais son équivalent en taille chez Kamomedai avait riposté aussitôt.
Il avait vaguement entendu parler de ce joueur en dessous des 1m70 qui pourtant pouvait se vanter d’être au-dessus du lot dans ceux de son âge. Avec un caractère visiblement bien trempé et fier, il s’avait se faire entendre et mettait tout en œuvre pour se faire voir aussi.

Heureusement que Kei avait développer un sens particulier à vouloir couper les ailes des joueurs du genre. S’entrainer tout les jours avec Shouyou prédisposait à se concentrer sur le timing pour ne pas être perturbé par la hauteur. Mais il devait en être de même du côté des blancs.


- Vas-y Tsukki ! Place au duel block contre block ! s’écria-t-il.

- « Ceux qui affrontent le blocks sont les attaquants. » , répondit Kenma en mimant la tête du central.

- Il pourrait trop dire ça !


Il entendit la jeune fille rigoler dans son dos.


- Et pour avoir un duel, il faut être armé avant tout, compléta-t-elle. C’est bien toi qui disais que le block était une attaque par la défense. Ton raisonnement ne tient pas la route.

- Vous cassez l’ambiance là, regardez au match à la place, râla-t-il.


Et même si son exclamation était légère, il se sentait nerveux au fond.
De cette équipe blanche et bleue, il avait surtout entendu parler de ses centraux et leurs contres. Jouant au même poste, il s’était renseigné sur la qualité de joueurs à son opposé et les informations récupérées sur eux n’était pas foncièrement en la faveur de la tactique offensive des noirs et orange.


- Allez les gars, tenez bon. Une fois que Kamomedai aura ajusté son block, vous êtes morts.


Et ce n’était pas peu dire, puisqu’à côté, ils continuaient de marquer des points sur leurs attaques, menant d’un point en douze à onze. Et même si les corbeaux s’accrochaient bien, l’instauration d’un bloc de zone perturba leur rythme.


- Je trouvais que tu étais du genre casse-pieds au bloc, je crois que j’ai trouvé pire que toi, marmonna la brune.

- Je te remercie du compliment et tes mots transpirent la confiance en ton école.

- J’ai confiance en eux, protesta-t-elle. Je me dis juste qu’ils vont encore une fois en baver alors que le contre, c’est un peu leur bête noire.

- C’est les nationaux poussin, pas une promenade de santé.


Le regard qu’elle lui lança prit la place d’une réponse orale, l’impide sur l’ironie qui la traversait, et ce fut à son tour de se moquer d’elle.


Amusement qui fut de courte durée lorsque le score inscrit sur le tableau changea pour transformer le trois en quatre du côté des mouettes. La fin du set pouvait être sifflée en un point, et il n’était jamais anodin de perdre le premier. Chaque set avait son importante, il le savait, mais les vingt-cinq premiers points avaient toujours un goût différent.
Et ce fut dans la poursuite de leur score que Kamomedai le remporta avec un écart de cinq points, alors que quelques mètres plus loin, les chouettes de Fukurodani remportaient leur second set, et avec le match les opposants à Mujinazaka. Deux zones, deux esprits. Ceux qui devaient corriger leurs failles et ceux qui avaient su exploiter celles des autres pour se hisser en quart de finale.


Il fallait se reprendre, agir. Et les corbeaux ne se firent pas prier, anticipant aussi le changement de rotation de leurs adversaires. Même si cela signifiait que Shouyou se retrouve en face du block le plus cassant de la formation de l’autre côté du filet.
Un mal ou un bien, Tetsuro ne pu pas trancher tout de suite. Si le numéro 10 perdait automatiquement l’option de la hauteur, il lui en restait d’autres qu’il se fit un malin plaisir à employer, traversant la largeur du terrain comme une fusée. De quoi laisser retomber la pression aussi bien chez lui que chez dans le carré des remplaçants. Avec le changement de côté, il avait une pleine vue sur leurs visages et il était impossible de manquer les moues crispées qui s’était immédiatement détendues.

Son jeu d’amplitude, il le ressorti plusieurs fois, lorsque Tobio daignait lui envoyer le ballon. Il ne s’était pas reposé uniquement sur lui, laissant l’occasion à Rynosuke de frapper de pleine force pour écraser le ballon dans l’espace de conflit derrière la ligne des trois mètres. Le passeur ne résista toutefois pas à planter un seconde main, leurrant aussi bien les centraux adverses que ses propres attaquants.


« Du grand Kageyama. Il est déjà insupportable à faire ça, d’ici qu’il soit diplômé, il hérissera le poil de plus d’un joueur. » pensa-t-il.


Et sa remarque, il pouvait presque la faire pour les trois première année présents sur le terrain.
Et à côté de cela, il y en avait un qui commençait à s’enliser. Prit pour cible d’abord par un block de zone puis relâché, Asahi n’avait pas le champ libre et ça commençait à lui peser. Les traits tirés au maximum, il avait repris des allures de tueur. Alors que dans le même temps, seule une seule de ses attaques avait vraiment fait mouche.
Ce qu’il advint des suivantes ne fut que des gouttes de plus dans le réservoir de la frustration. Ils avaient cru voir un espace, une ouverture, mais comme un arbre centenaire, Kamomedai avait encore réussi à déployer les bras des blockeurs comme des branches, aspirant toute la lumière du soleil pour ceux qui se trouvaient en dessous.


Comme un climat tropical, la lourdeur de l’atmosphère se renforça.


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Hello à vous petits aventuriers!

Les temps forts ne se comptent plus, ils sont a chaque partie de match! Et qui de mieux pour décrire la tension que les précédents vaincus?
En tout cas, nos petits corbeaux ne comptent pas se laisser plumer par les mouettes ;)

J'espère vous revoir dans quelques jours pour la suite! Bon week-end à tous!!

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