Chapitre 96

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À l'entente de la voix, Koushi se retourna précipitamment, suivit de près par Asahi qui avait sursauté. Il aurait du se douter qu'elle ne s'était pas absenté longtemps et ne tarderait pas à revenir mais dans son dos c'était une chose, ainsi vêtue s'en était une autre. S'il n'était pas tombé immédiatement sur ses yeux, il aurait pu la prendre pour une autre.

Il se doutait bien que quelques vêtements à la bonne taille et une coiffure pouvait changer beaucoup de choses mais à ce point c'était de la magie pour l'ignorant qu'il était. Hier encore il avait vu la brune cheveux détachés, emmêlés après qu'il les eut ébouriffés, masquant partiellement son visage, en uniforme scolaire et aujourd'hui il avait l'impression de voir une autre personne. Il la trouvait superbe, bien plus que d'habitude en tout cas puisqu'il la trouvait déjà belle au quotidien. Elle portait un chemisier d'un très doux corail, tirant sur le gris par endroits, par-dessus lequel elle avait placé un épais pull blanc crème, de la même couleur que les tennis qu'elle avait aux pieds. Et entre les deux se trouvait une jupe longue plissée taille haute d'un ton entre le brun et le café au lait. Ses cheveux étaient relevés en un chignon autour duquel une tresse lâche venait s'enrouler, celle-ci prenant naissance au-dessus de l'œil gauche avant de décrire un arc de cercle en passant au-dessus de son front. Il remarqua aussi la présence d'un fin bracelet doré et d'un petit pendentif à son cou, alors que son visage était unifié, dégagé, et ses prunelles sombres éclaircies en leur coin par une touche de ce qui devait être du far.

Et pendant que ses propres yeux analysaient chaque détail, il entendit vaguement de rire moqueur de Tooru derrière lui.

- Suga ? Tout va bien ? répéta Hatori en espérant le faire sortir de sa transe.

- Je doute que tu en tires quoi que ce soit Tori-chan. Tu l'as complètement chamboulé, nargua le capitaine de Seijo en posant une main sur l'épaule de la concernée.

Ce geste eu au moins le mérite de sortir de gris de sa léthargie puisqu'il fronça de nouveau les sourcils en retenant de justesse un regard assassin. Il n'avait aucune idée de la relation de ces deux-là mais la simple réputation de l'un valait toute ses inquiétudes. Il reconnaissait sans honte que c'était un passeur hors pair et un capitaine consciencieux mais en dehors des matchs il ne le connaissait pas et les rumeurs à son compte n'étaient pas des plus glorieuses. Qu'il soit si familier avec la jeune fille réveillait en lui un puissant sentiment de jalousie qu'il savait parfaitement idiot car elle n'était pas le genre à promettre des choses et faire tout l'inverse. Du moins il ne le croyait pas.

- Tout vas bien oui, répondit-il en se voulant naturel et plus calme, et toi ? Comment se fait-il que vous passiez la journée ensemble ?

- On s'est croisé. Quand j'ai dit à Oikawa-senpai qu'on faisait une sortie avec Shimizu et Yachi, il a traîné Iwaizumi-senpai et ils nous ont rejoint. Puis finalement ça a abouti à ça, déclara-t-elle en se désignant.

- Ça ? répéta Asahi en la parcourant de haut en bas. C'est toi tout entière que tu pointes.

- Parfaitement, repris Tooru. La beauté que vous avez devant vous est mon œuvre, vestimentairement et capilairement parlant, j'ai laissé le maquillage à vos manageuses. Avouez que le résultat est réussi.

Et comme si elle était une poupée de boite à musique, il la fit pivoter par es épaules au son des intonations de sa voix.

- Tu l'as habillée ? failli s'étrangler Koushi.

- Relooké serait plus précis, elle a toujours ses autres vêtements avec elle avant que tu ne penses n'importe quoi. Je respecte les femmes quand même.

- Oikawa-senpai, arrêtes de tourner tout bizarrement, c'est pour ça que les gens se méprennent sur toi.

- Je t'assure que tu devrais essayer pourtant, on peut en tirer des réactions très amusantes.

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