Déploiement |Haikyuu FF|

Chapitre 15

- Mais Iwa-chan... pourquoi ne me laisses-tu pas discuter avec ces charmantes demoiselles? commença mielleusement le châtain.

- Parce que j'ai autre chose à faire que te courir après pour des âneries alors qu'on doit s'échauffer pour le match. Tu es le capitaine, soit plus sérieux abruti!

- Bouh, Iwa-chan tu n'auras jamais de copine à penser comme ç...

Il fut coupé dans son élan en même temps qu'il coupait le passage à quelqu'un arrivant à l'angle du couloir. Baissant les yeux pour observer qui l'avait interrompu dans sa tirade, il tomba sur un haut de crâne ainsi qu'un dos courbé. Visiblement quelque chose était tombé lors du choc et sa propriétaire le ramassait, marmonnant des paroles qui n'arrivaient pas aux oreilles des garçons, les mots étouffés par les cheveux.

- Oh là là, je ne t'avais pas vu, reprit-il. J'espère ne pas avoir cassé ce que tu tenais.

Son interlocutrice remonta subitement la tête, semblant soudainement être piquée par quelque chose. Elle ouvrit grand les yeux et entrouvrit les lèvres, une pure expression de stupeur peinte sur son visage qui rougissait au fur et à mesure des secondes.

- Non, c'est moi qui ne regardais pas, répondit-elle précipitamment. Désolée de vous avoir bousculés et d'avoir interrompu votre conversation.

- Allons, ne t'en fait pas, le plus important est que toi tu n'aies rien, susurra le passeur.

- Oï Trashykawa, n'en profite pas! dit son ami en amorçant une frappe.

- Ne t'embête pas Iwaizumi-senpai. A force de le frapper tu risques juste te compliquer la vie en aggravant son cas.

Un ange passa et un bras n'atteint jamais sa cible alors que l’émettrice des derniers mots s’était empressée de plaquer sa main sur sa bouche. Alors que l'un était initialement surpris qu'on résiste à ses charmes, l'autre avait probablement tiqué sur le fait que leur inconnue ne l'était peut-être pas tant que ça. Et visiblement ils étaient ou avaient été dans les mêmes écoles comme le sous-entendait l'emploi de la marque.

- Pardon, c’était déplacé, vous êtes mes ainés après tout, on est même pas proches ou…

- On se connais? Repris le plus grand en haussant un sourcil.

- Pas exactement, hésita-t-elle. Nous ne nous sommes jamais parlé directement et je n'ai eu que peu d'échanges avec Iwaizumi-senpai pour qu'il s'en rappelle. Mais j'étais à Kitagawa Daichi, de deux ans votre cadette.

- Oh! Tu as l'âge de Kunimichi-chan et Kindaichi-chan. Tu étais en classe avec eux?

- Pendant un an oui, avec aussi Kageyama.

- Peuh, Tobio-chan n'a jamais su reconnaître les filles de toute façon. Aïe! protesta-t-il après la claque que Iwaizumi avait mis en suspens jusqu'à sa prochaine bêtise. Et dans qu'elle école es-tu maintenant?

- Karasuno.

- Mmmh, pauvre de toi, soupira excessivement le châtain. Et quel est le nom de ce joli oiseau?

- Seikuu.

- Ça me dit quelque chose, intervient le brun. Il n'y avait pas un nom comme ça dans l'équipe de Kitagawa l'année dernière?

Eveillant une lueur curieuse dans son regard, Tooru scruta attentivement la petite personne devant eux qui triturait ses petits doigts avant d’inspirer profondément.

- Seikuu Nyakusan, mon frère cadet d'un an. Il... a remplacé Kageyama lors de leur dernier match.

- Ah! Merveilleux souvenir, s'exclama le capitaine de Seijo. Le roi détrôné par l'un de ses sujets, je m'en souviens. Il admirait Tobio-chan, non?

Hatori acquiesça, sous le sourire ravi du jeune homme. Juste pour ce petit moment il avait envie de remercier la sœur de celui qui avait pris la place de son kouhai après ses derniers ordres. Il venait de faire une très bonne rencontre. Une jeune fille visiblement amusante et de la même famille que ce joueur. Dommage qu'elle ne soit pas dans leur lycée.

- Et pourquoi es-tu allée à Karasuno?

- C'était plus proche.

- Oh, c'est bien dommage, je suis sûr que l’on se serait bien entendus.

Son coéquipier sembla amorcer un nouveau mouvement réflexe pour le frapper de parler d'une manière si légère mais laissa retomber rapidement son bras. Pour une fois qu'il était sérieux dans des propos aussi aguicheurs, il avait failli se manger une autre claque bien sentie. Tooru était réellement intrigué par cette première année, même si c'était en grande partie dû à ses liens familiaux. Mais très vite, le naturel revient au galop, signe que le numéro un n'était pas tombé sur la tête avant sa dernière phrase et avait encore de quoi s’amuser:

- Tu nous encourageras évidemment. J'attirerai d'ailleurs beaucoup plus ton regard que Tobio-chan.

- Pour ça il faudrait que tu joues alors on va s'échauffer, trancha Iwaizumi, un peu plus conscient du temps qu'ils avaient perdus.

- Ne t'en fais pas Iwa-chan, pour un sourire ça ne serait qu'une partie de plaisir d'écraser mon adorable kouhai et chibi-chan, répondit-il en amorçant un départ. Nous devons malheureusement te laisser mais puis-je savoir comment dois-je appeler le petit oiseau devant moi?

- Seikuu, répondit-elle en se demandant pourquoi il l'interrogeait une seconde fois.

- Et ton prénom?

- Hatori.

"Seikuu Hatori, en première année à Karasuno" nota-t-il mentalement. Amusant.

- Eh bien Tori-chan, au plaisir de te revoir, la salua-t-il une dernière fois avant de se retourner définitivement.