Déploiement |Haikyuu FF|

Chapitre 38

- Seikuu, tu es sûre que ça va? demanda Yaku pour la troisième fois depuis le début de l'entraînement.

- Oui oui, ne t'en fais bwah..., bailla-t-elle. Je me réveille encore.

Ou plutôt elle cherchait à le rester. Ses yeux peinaient à rester ouverts pleinement et sa mâchoire voulait se décrocher toute les cinq minutes. Ce n'était pas tant les horaires du camp qui l'éreintaient, ni ses incessants aller-retour jusqu'aux robinets pour remplir des gourdes que la chaleur faisait se vider trop vite. Au contraire, elle était ravie de pouvoir se passer de l'eau glacée sur le visage pour se stimuler et appréciait réellement ce qu'elle avait fait ces deux derniers jours.

Ils en étaient maintenant à un peu plus de la moitié du camp et de nets résultats commençaient à se montrer. Au sein de Nekoma, les plus frappants étaient Kenma et Lev, le premiers ajustant de mieux en mieux ses passes à celui qui réceptionnait maintenant presque correctement une balle sur dix. Elle avait d'ailleurs assisté à leur exercices de la veille et même s'il avait fini carpette avec le libéro, le géant avait quand même pu se joindre à son capitaine et elle pour de petits exercices contre Kei et deux de Fukurodani. Leur capitaine, en troisième année et champion de l'équipe, et son passeur, deuxième année mais plus proche de la tête pensante. Koutaro lui avait d'ailleurs sauté dessus le lendemain, curieux comme pas possible de connaître celle dont son homologue félin lui avait parlé lorsqu'ils avaient abordé leurs débuts. Aussi, il fut tellement ravi et expressif qu'il se fit rappeler à l'ordre par Keiji, qui s'excusa et les présenta comme il se fallait. Elle leur rendit la pareille en répétant pour une énième fois ce pseudo-changement de camps temporaire. Les deux n'en dire rien, et étaient même plutôt contents pour les chats et c'était d'ailleurs le bicolore qui l'avait invité à les rejoindre après le diner. En somme, elle s'était faite acceptée par la majorité des gens présents ici, ayant assez peu parlé avec les joueurs de Shinzen ou Ubugawa.

Pour ceux de Karasuno c'était encore autre chose. Elle avait croisé une fois Daichi en pleine nuit alors ils avaient peu parlé, de simples formalités nocturnes et des encouragements pour le lendemain. Yuu et Ryunosuke étaient venus la voir il y a deux jours aussi, demandant si elle avait trahis Kiyoko. Passé le moment d'incompréhension, elle leur avait assuré qu'elle n'avait jamais convoité le poste de manageuse pour eux mais était ravie de pouvoir apprendre quelques rudiments à l'occasion avec la troisième année. Ce à quoi elle ne s'était pas attendue, c'était leurs yeux brillants alors qu'ils la remerciaient de permettre à leur déesse de s'ouvrir et sourire.
Et en plus de Shouyou qu'elle voyait quasiment tous les soirs sortir de la pièce des rouges et noirs, prenant congé de Kenma, elle avait aidé Tadashi alors qu'il entraînait son service. Pas qu'elle s'y connaissait pour le flottant mais elle lui servait de cible et avait gardé de petites bases de réceptions avec Tetsuro, acquises lors de leurs vacances communes ces 10 dernières années, consolidées ensuite lors de certains entrainements avec Koushi. Et aussi grâce à son cadet qui la réquisitionnait encore de temps en temps lorsqu'il tentait un service smatché.

Ses journées étaient donc bien remplies et elle les passait en agréable compagnie. Mais elle aimerait aussi passer de bonnes nuits. C'était la troisième consécutive où elle ne trouvait pas le sommeil. Elle avait beau se retourner encore et encore, Morphée refusait de l'accueillir au moment voulu. Quand son esprit était libéré des impératifs du jour, d'autres pensées venaient occuper ses maigres heures de repos qui se retrouvaient donc à l'état de somnolence. Elle arpentait donc les couloirs, sortait pour sentir le vent frais et écouter les bruits lointains d'une ville qui ne dors jamais. Il lui était même arrivé d'entendre le premier train ce matin, signe évident qu'elle venait de finir une quasi-nuit blanche. Ce n'était clairement pas son objectif mais il lui était impossible de refouler les milles questions qui s'entrechoquaient dans sa tête. Et elles avaient toute le même sujet.