Déploiement |Haikyuu FF|

Chapitre 70

La nuit tombait une dernière fois sur le camp, les équipes retrouvant leurs lycées respectifs le sur-lendemain, les prochaines vingt-quatre heures seraient les dernières avant qu'ils ne se revoient aux nationaux si tant est qu'elles s'y qualifiaient. Mais pour Tetsuro, il ne faisait aucun doute que Nekoma ferait tout pour y arriver et il espérait bien que Karasuno n'allaient pas le décevoir sur ce coup-là. Ce tournois était leur dernière chance de disputer le match des bas-fonds, sa dernière chance de faire renaitre la guerre des poubelles en tant que joueurs et peut-être aussi la dernière pour le vieux Nekomata au poste de coach. Il savait que le vieux y tenait et il voulait vraiment la lui offrir en remerciement de toutes les concessions qu'il avait fait pour eux.

Marchant sous les coursives, il regagnait les dortoirs où il annoncerait l'extinction des feux pour ses coéquipiers. Certains ne respecteraient probablement pas la règle mais quelques douces menaces sauraient y faire. Il pourra même réquisitionner Moritsuke pour calmer un Lev encore surexcité de leurs heures d'entrainement supplémentaire que le bain avait requinqué. Lui-même se sentait à peine fatigué, la satisfaction de la séance surplantant l'épuisement de ses muscles. Outre le fait d'avoir passé du temps avec Koutaro, et de l'avoir contré avec un grand sourire, il avait surtout profité de nouvelles occasions pour embêter ce cher Kei.

Le blond venait maintenant sans qu'on lui demande pour rejoindre les deux capitaines et le passeurs dans leurs petits jeux. Et l'ébène n'était pas dupe. Il avait parfaitement remarqué que le première année avait un regard un peu trop insistant sur lui, que ses yeux le détaillaient un peu plus que les fois précédentes. Non que ça lui déplaise, il cherchait tout de même à attirer son attention avec de petites piques régulières, mais il avait été passablement surpris dans un premier temps puis ravi. Si le taciturne numéro onze l'observait c'était sans aucun doute car il était intéressé par quelque chose. Le doute se posait entre ses techniques de contre et de réception qu'il avait perfectionnés au fil des années ou son superbe physique mais il aurait tout le loisir de s'amuser de la seconde option plus tard. Pour le moment il se laissait analyser, veillant même à être encore plus précis et souple que d'habitude, espérant que les yeux dorés capteraient quelque chose qui feraient progresser leur propriétaire.

Si cela aboutissait, c'était un atout de plus dans leur objectif de rencontre au tournois. D'ici là il devrait se passer de ce grand garçon un certain temps.

En grimpant les dernières marches du premier étage, le Tokyoïte tomba sur une touffe grise de quelques centimètres plus petite que lui :

- Tiens, Sugawara, quelle bonne surprise, s'exclama-t-il en feignant la surprise.

- Kuroo, je vais finir par croire que tu le fais exprès, riposta-t-il suspicieux.

- Et pourquoi donc ? C'est peut-être la première fois de ce week-end que l'on se croise seul à seul tous les deux.

- Justement. A chaque fois que nous venons tu t'arranges pour que ce soit le cas. Qu'est-ce que tu me veux ?

- Je te trouve drôlement sur la défensive mon cher ami et je n'ai encore rien fait.

- C'est que tu comptes donc bien faire quelque chose.

- Mais tu dois déjà te douter de ce que c'est...

Tetsuro ne cherchait pas spécialement à le faire tourner en bourrique mais la candeur que pouvait afficher le gris lui donnait envie de jouer. D'autant plus qu'il savait que ce n'était qu'une façade et que le jeune homme pouvait se montrer particulièrement fourbe. Quand on l'était soi-même, on savait reconnaitre ses pairs. Mais comme à chaque fois qu'il le croisait, il se voulait sérieux dans ses propos car ils concernaient une personne qui lui était très importante.

- Tu viens encore me parler de Sei je présume, annonça-t-il sans surprise en haussant les épaules.

- On ne peut rien te cacher visiblement, tout comme vous ne pouvez rien me cacher non plus. Il s'est passé quelque chose depuis votre dernière visite ici et je suis curieux de savoir quoi.

- Rien qui te concerne.

- Bien au contraire, le bonheur de Tori fait parti de mes priorités de vie et crois moi que si je dois ramasser une seule de ses larmes j'espère pour toi qu'elles sont de joie. Ou alors tu ne verras jamais la seconde toucher le sol.

Surement que les menaces étaient quelque peu précipitées mais il n'était pas dupe. Koushi aimait son amie d'enfance et elle ne lui était pas insensible non plus. Il se refusait de dire que c'est de l'amour, il n'avait pas assez creusé le sujet avec elle puisqu'elle était préoccupé par les geôliers lui servant de frères. Mais là aussi il y avait de l'avoir du nouveau puisqu'elle lui semblait parfois perplexe et perdue. Il lui restait encore demain pour lui tirer les vers du nez. Et c'était bien moins suspect de lui parler en tête à tête aux yeux de tous que de parler au passeur de troisième année alors aussi profitait-il de l'occasion pour faire passer certains messages avant que les qualifications ne se déroulent et que les mois filent.

- De un, reprit le numéro deux, : notre relation ne concerne que nous, peu importe que tu sois son ami d'enfance ou un adversaire. De deux : je serais le premier à vouloir me faire la peau si elle venait à pleurer par ma faute. Alors tu peux dormir sur tes deux oreillers et cesser de faire dans son dos ce dont elle essaye de se débarrasser dans sa famille. Elle dit avoir confiance en toi et toi en elle, ne lui fait pas ça.

- Je comprends ce que tu veux dire mais permet moi de nuancer : je ne l'empêche pas de côtoyer de gens et je ne t'empêche pas non plus de la retrouver après notre échange. Je m'assure simplement qu'elle puisse, peut-être pour la première fois de sa vie, passer du temps avec quelqu'un qui la mérite. Je ne suis pas dans cette catégorie, nos sentiments pour l'autre ne rentrent pas dans ces cases. Considère notre entrevue comme mes dernières recommandations avant que je ne te la laisse pour un certain temps. A toi de prouver que tu veux et fera tout pour la garder. Sur ce, elle doit être accoudée à l'une des fenêtres du dernier étage à observer le ciel, vas la chercher Roméo, elle sera contente. A demain, conclu-t-il en poursuivant sa route.

Il considérait sa mission accomplie. Ce qu'il n'avait pas dit était passé par ses yeux, profondément ancrés dans ceux de son interlocuteur. Il pouvait bien le laisser en plan dans le couloir, il savait d'avance qu'il ne s'y attarderait pas et préférerait grimper quelques marches. Au moins était-ce une preuve qu'il était sincère.

Tetsuro ne chercherait pas non plus à tout savoir de leur relation mais était-ce de sa faute s'il était trop observateur ? Hatori était assez grande pour assumer ses choix et, bien que couvée, pas suffisamment idiote pour se laisser approcher par des connards. Elle vivait sa vie comme elle l'entendait et c'était tant mieux, il lui avait fait assez de sous-entendus lors du camp d'entrainement pour qu'elle sache qu'il resterait à ses côtés quoi qu'il arrive.

« T'es un bon gars Sugawara. Gâche pas les espoirs que je mets en toi » pensa-t-il le sourire aux lèvres en posant sa main sur le battant de la porte de la pièce d'où s'échappait les exclamations de ses coéquipiers.

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Hey Hey Hey!!! Comment ça va petits aventuriers?

Je rush le message, mes journées sont occupées récemment :')
On reste bien avec Tetsu, qui ne peut s'empêcher de se mêler de tout :') Mais sans lui, ça irait aussi nettement moins vite (on le remercie fort!)

On se revoit dans quelques jours pour la suite! Bon week-end à vous ~