Chapitre 63

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Le cerveau d'Hatori était plongé dans une confusion monumentale, repassant en boucle les dernières minutes.

D'abord ils étaient rentrés dans l'appartement, jusque là tout était bien. Elle avait ensuite entendu une voix les saluer et l'avait identifié l'émetteur comme la mère de Koushi, cette dernière ayant d'abord cru que son ainé était revenu avec un ami puisqu'elle l'avait appelé Daichi. Puis le gris avait démenti vaguement l'idée de sa génitrice avant qu'un boulet de canon humain ne fonce sur le terminal en exclamations de joie et en gesticulant. La propriétaire des lieux était finalement apparue au tournant d'un couloir. La jeune fille avait immédiatement pensé qu'elle était très belle et que ses traits doux rappelaient bien ceux de son fils. Puis à partir de là tout était allé très vite. La brune s'était promptement présentée alors que l'enfant n'avait d'yeux que pour son frère et à peine leur mère en avait fait de même qu'il était intervenu, demandant avec la plus grande innocence si elle était la copine du jeune homme. Et c'est là qu'elle avait planté.

Elle était déjà suffisamment embarrassée de se présenter chez eux aussi brusquement, sans quoique ce soit pour les remercier, et le cadet, dans toute sa candeur, en voyant son frère revenir avec une fille avait tout simplement dit tout haut l'idée qui lui avait traversé l'esprit. Et après de pitoyables et très peu crédibles protestations des concernés, l'enfant était reparti comme si de rien n'était, glissant un compliment et un avis pour le moins honnête et évident sur ses cheveux, donnant juste une nouvelle teinte carmin aux joues de la brune. Mais elle du revenir rapidement sur Terre, percevant le regard énigmatique que leur adressait l'adulte alors qu'eux étaient toujours plantés dans l'entrée.

- Enlevez-vos chaussures avant de chercher à m'expliquer, vous aurez l'air un peu moins perdus, ria-t-elle doucement. Koushi, va voir Hiroshi avant qu'il ne ressaute de son lit pour te rejoindre. Je vais faire du thé, tu nous rejoindras dans le salon.

- D'a- D'accord, acquiesça-t-il, je vous y retrouve dans un instant.

- Si tu veux bien venir avec moi Hatori. Ou préfères-tu ton nom de famille ? C'est l'habitude qui parle, que choisis-tu ?

- Je... comme vous voulez, les deux me sont égaux.

Même si au fond, être appelée par son prénom par la mère de quelqu'un ne lui était encore jamais arrivé et la gênait un peu. Si on exceptait celle de Tetsuro qui l'avait tout de suite employé pour le pas se retrouver avec trop de « Seikuu ».

- Alors je resterais sur Hatori-chan, c'est tellement plus joli. Ça a une origine particulière ?

- Je ne sais pas si on peut dire ça comme ça mais il y avait des oiseaux sur le bord de la fenêtre à la maternité le jour de ma naissance. Mon père dit qu'il étaient là pour chanter ma venue.

- C'est mignon, commenta-t-elle, mais je suppose qu'être à Karasuno doit t'en faire voir des vertes et pas mures sur ton prénom.

- Pas tant que ça.

La première année n'ajouta pas qu'il était probable que ses camarades de classe ne le connaissent même pas. En dehors de Kei et Tadashi, elle leur adressait rarement la parole et eux non plus ne venaient pas là voir, sans pour autant que cela ne lui manque. En début d'année peut-être mais maintenant elle était entourée alors cela lui importait moins qu'ils l'oublient un peu, du moment qu'elle existait pour ceux qui comptaient pour elle.

La femme continua de lui poser quelques question tout en faisant chauffer de l'eau, ayant indiqué à la brune de s'installer dans le canapé, permettant ainsi à son invité de détailler la décoration de la pièce principale. D'apparence spacieuse, claire avec de hauts rangements en tout genre, elle était le mélange parfait entre calme et vie, rangée et regorgeant d'objets en tout genres. La décoration murale était quasiment inexistante mais des dessins d'enfants se trouvaient sur le frigos et quelques tâches de café étaient encore visibles sur l'accoudoir. Rien ne trainait sur les tables ou le sol mais aucune étagère n'était vide pour autant, toutes occupées par des livres et bibelots variés, parfois utiles ou de simple encombrement d'espace à visée esthétique pour combler un trou.

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