Chapitre 91

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Hatori resta stoïque un petit moment. Un peu surprise, c’était surtout la détresse du geste qui la laissait incapable de réagir correctement.

Koushi la serrait bien plus fort que les autres fois, il avait même niché sa tête dans son cou, se voutant un peu pour l’atteindre. Elle sentait son souffle s’insinuer sous ses boucles pour venir de répendre sur sa nuque alors que ses bras l’enveloppaient entièrement, rejoignant l’épaule opposée. Elle sentait sa poitrine se soulever contre la sienne au rythme de ses inspirations, lui permettant de percevoir quelques battements du cœur emballé du jeune homme.

Et elle ne bougeait pas le petit doigt. Sensible au froid extérieur un peu plus tôt, n’ayant pas pris la peine de se munir d’un pull ou d’une veste pour sortir, la légère brise qui filait dans les rues ne l’atteignait plus. Elle se sentait enveloppée dans un cocon chaud, rassurant, qui la dissociait de toute sensation qui n’avait pas de lien avec le corps pressé contre elle. Quelques mèches grises involontaires effleuraient son oreille gauche, sa clavicule et son épaule pour les plus longues. Le manteau dont il était vêtu venait l’encadrer jusqu’aux hanches, seules ses jambes pouvaient encore se plaindre de ne pas avoir de contact. Et même s’il n’était pas direct, les respirations qui venaient s’échouer dans le haut de son dos la faisait frissonner.

Le passeur du interpréter ça comme une marque qu’elle avait froid et il se sépara d’elle doucement comme s’il regrettait de mettre de la distance entre eux.

- Je suis désolée, tu n’as pas eu le temps de prendre une veste avant de sortir. Tu dois avoir froid et moi je te retiens.

- Non, ne t’inquiète pas, c’est supportable pour le moment.

- Je ne voudrais tout de même pas que tu attrapes froid, ce n’était pas judicieux.

- Alors rentrons, au moins tu ne pourras plus rien dire.

Elle l’avait proposé spontanément, oubliant un peu qu’elle n’était pas seule habitante à cette adresse. Cependant, l’idée ne l’effraya pas comme elle l’aurait pensé. Certes elle n’atteignait pas des sommets de sérénité mais après la chaleur de leur étreinte, c’était un peu de sa force à lui qui s’était retrouvé en elle.

S’il avait eu le courage de venir jusqu’à chez elle un dimanche matin, lendemain d’un match épuisant et en sachant que toute sa famille était présente, elle aurait bien elle aussi l’audace de lui faire franchir le seuil.

Et même si sa première réaction fut de protester avec une gêne non dissimulée, elle finit par refermer la porte derrière eux, les deux pieds dans le genkan, ôtant les sandales qu’elle avait mise à la hâte et l’invitant à en faire de même avec ses chaussures. Elle prévient prestement qu’ils allaient discuter à l’étage et gravit les marches en entrainant à sa suite le jeune homme à son tour pantois, faisant la sourde oreille à la remarque de Isai sur la politesse de présenter les invités.
N’ayant pas vu Nyakusan à son réveil, elle en avait déduit qu’il était probablement dehors à jouer ou dans le salon à travailler ou regarder un match. Ouvrant le battant de la pièce qu’elle partageait avec lui, elle révéla leur chambre à Koushi, qu’elle vit porter un regard curieux sur les meubles, l’unique bureau sous la fenêtre et le lit superposé coincé dans le coin gauche. Ils ne l’avaient pas vraiment décoré, n’ayant pas spécialement l’envie ou l’espace. Quelques petites récompenses de tournois d’enfance, des photos de famille et de petits gribouillis ornaient des morceaux de mur en petites touches personnelles.
S’empressant d’aller ouvrir le volet, pour baigner un peu plus la pièce des petits rayons du soleil d’automne, elle lui fit signe de s’asseoir sur le tapis central ou l’une des chaises, selon ses préférences.

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