Déploiement |Haikyuu FF|

Chapitre 77

Elle arpentait les couloirs, téléphone en main, guettant une réponse à son dernier message. Il lui avait promis qu'ils se retrouveraient à la fin du match et elle ne comptait pas le laisser filer. Surement qu'il était déçu, dépité même, et que la voir allait retourner le couteau dans la plaie mais elle voulait le voir. Elle lui avait dit quoi qu'il arrive. Surement qu'elle aurait été plus réticente si Karasuno avait perdu, probablement affectée de retrouver les garçons avec des têtes d'enterrement, mais Tooru avait confiance en elle. Il avait su rester digne pour ses coéquipiers, pour Hajime qui avait difficilement ravalé ses traitres larmes. Elle se doutait bien qu'elle ne serait pas son épaule des lamentations, sa confidente, mais elle souhaitait tout de même lui dire qu'elle avait cru en lui et qu'elle y croyait encore.

Son portable vibra dans sa paume et elle s'arrêta pour jeter un coup d'œil à l'écran et éviter de se prendre un mur.

Un message.

Deux mots. Deux kanjis.

« Porte Est »

Elle bifurqua à gauche et accéléra le pas jusqu'à arriver devant la sortie. Il ne semblait pas encore là, ou peut-être était-il déjà à son bus ? Elle allait sortir du bâtiment quand une voix lui parvient, plus claire et forte que les petits éclats qui se répercutaient sur les murs.

- Ton assurance me fera toujours autant rire !

Un timbre moqueur, si particulier qu'Hatori le reconnu immédiatement et elle n'eut qu'à tourner la tête pour apercevoir, à demi dissimulés par les colonnes du patio, le capitaine de Seijo et un joueur qu'elle ne pu reconnaitre. Elle le voyait de dos, vêtu d'un survêtement blanc aux manches violettes, sur lequel était floqué « Académie de Shiratorizawa ». Elle ne les avait encore jamais vus mais pour avoir entendu les garçons mentionner leur nom à quelques reprises, elle associa rapidement l'inconnu à l'un des membres de l'équipe favorite du tournois, celle qui était allée aux nationaux des inter-lycées. Et à en juger par sa prestance et l'irritation qui se dégageait du châtain, ça devait être un très bon joueur.

La jeune fille n'était pas partie pour les espionner, loin de là, mais après sa remarque ouvertement moqueuse, elle avait vu les traits du passeur se relâcher en un visage plus sérieux, peut-être un brin nostalgique, elle ne saurait le décrire. Mais ce fut suffisant pour qu'elle s'approche un peu, s'adossant à l'un des piliers pour ne pas les interrompre lorsque Tooru reprit.

- Ma fierté insignifiante... C'est pas faux. Mais tu sais quoi ? Je n'ai pas regretté une seule fois d'avoir fait ce choix. Et je n'en n'ai pas fini avec le volley. Cette fierté insignifiante, tu ferais bien de t'en souvenir.

Les derniers mots étaient menaçants, presque crachés en une promesse ardente de revanche. Même si elle ne voyait pas leurs visages, elle devinait sans mal que son regard ne recelait pas une once de doute. A la place du vert, elle en aurait eu des frissons. Et la simple pensée d'en avoir lui en donna, la coupant dans son écoute et ne lui permettant de saisir que la dernière phrase.

- A plusieurs, des corbeaux pourraient tuer un gigantesque aigle blanc.

Quelques bruits de pas suivirent et s'éloignèrent mais elle ne bougea pas.

Le grand joueur passa à côté d'elle sans la voir qu'elle ne broncha pas non plus.

Seuls tournaient en boucle les derniers mots.

« pourraient »... Ils pourraient les vaincre.

L'équipe reconnue comme la plus forte de la préfecture, indétrônable depuis plusieurs années. A l'instant, Tooru venait d'affirmer haut et fort que Karasuno pourraient les vaincre, qu'ils avaient une chance. Surement qu'elle était infime, mais elle n'était pas nulle. Et puisque l'idée avait traversée l'esprit de quelqu'un comme lui, estimé par l'un des titulaires de l'équipe en question, le mentor de Tobio depuis des années, un capitaine dirigeant son équipe tel un chef d'orchestre et loué pour ses efforts et son travail acharné, alors peut-être que l'idée n'était pas si folle. Elle avait le mérite d'exister, il n'y avait qu'un pas à franchir pour la concrétiser.

Quelle ne fut pas son sursaut de surprise en tombant nez à nez avec des yeux chocolat lorsqu'elle releva la tête en sortant de ses pensées :

- Oikawa-senpai ! s'écria-t-elle.

- Tori-chan, ce n'est pas parce que tu ne marches pas que tu peux arrêter de faire attention à ce qui t'entoure, se moqua-t-il en apposant brièvement son index sur son front.

Son ton conservait des intonations plus sérieuses que le visage de nouveau rieur qu'il affichait.

- C'est encore tes précédentes angoisses qui te mettent dans cet état ?

- Non. Pas du tout. Je pensais simplement à ... Pardon, j'ai entendu votre conversation avec l'autre joueur, avoua-t-elle précipitamment.

- Alors comme ça tu écoutes cachée derrière ton poteau ? souria-t-il. C'est du joli.

- Je suis tombée sur vous par hasard, je pense n'avoir eu que la fin mais... Tu ne semblais pas spécialement content de le voir. Et je me trompe peut-être mais il semblait plutôt bien te connaitre aussi, mais je ne me souvenais pas de quelqu'un comme lui à Kitagawa.

- Et il n'y était pas, pour mon plus grand bonheur. Ushiwaka est plus un insecte que je rêverais d'écraser. Il faudra pour autant que j'attende un peu.

- Ils le feront pour toi ! affirma-t-elle en le fixant droit dans les yeux.

Le jeune homme leva un sourcil interrogateur qui l'incita à poursuivre.

- Tout ceux de Karasuno. Kageyama, Hinata, Tsukishima et tout les autres. Demain, ils remporteront la finale face à ShiratoriZawa. Tu l'as dit toi-même : « A plusieurs, des corbeaux pourraient tuer un gigantesque aigle blanc. », c'est ce que tu entendais non ? Ils ont une chance de les vaincre, tu y crois aussi ? Alors même si Seijo n'a pas pu, Karasuno le fera pour vous. Kageyama était ton kouhai, il devrait y arriver avec l'aide de tous. Demain, ce sera Karasuno qui ira aux nationaux, ils iront plus haut que ShiratoriZawa, ils battront l'équipe de...

Elle avait butté.

- Ushi-quoi ?

Elle s'interrompit, cherchant le nom prononcé quelques minutes auparavant sans pouvoir se rappeler de la fin. Et ce trou de mémoire avait mit fin à sa tirade, la rendant quelque peu risible pour son interlocuteur qui dissimulait maladroitement son sourire.

- C'était bien tenté Tori-chan, ria-t-il nerveusement, mais la prochaine fois que tu fais une envolée lyrique, assure-toi de ne pas avoir de blanc.

- Ce n'était pas...

- Je sais, j'ai compris, souffla-t-il en ébouriffant le haut de son crâne.

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Belle journée petits aventuriers!

N'en voulais pas trop à Hatori vous savez comme moi qu'elle veut faire plaisir ^^ ( et j'ai pas trouvé d'autres moyens pour remettre cette conversation rempli de frissons entre Tooru et Ushiwaka)
Et puis bon, ce n'est pas la première fois qu'elle est seule avec le passeur, tout ira bien ;)
(L'art et la manière de ne pas vous rassurer je crois XD)

Je vous laisse méditer sur le message d'encouragement de Hatori et je vous dis à samedi!