Chapitre 68

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Quand Koushi l'entendit formuler ce que lui-même pensait, il retint un soupir de soulagement. Il était vrai qu'il avait pensé la veille à une possible déclaration au moment voulu mais si elle avait déjà compris cela lui enlevait un poids. Ce qui ne diminuait tout de même pas son stress vis-à-vis de son opinion sur la question. Il avait de légers doutes mais un quiproquo était si vite arrivé, il ne voulait prendre aucun risque.

- Je t'écoute, dégluti-t-il.

- Où en sommes-nous ? Je veux dire... on se connait depuis plus de six mois, on a passé beaucoup de temps ensemble, on a eu le camp à Tokyo et maintenant je viens voir les entrainements. Après tous ces moments, je me rends compte que nous sommes passés d'une relation d'inconnus à connaissances, puis camarades d'entrainement puis amis et... ensuite ? Je ne sais pas où on se situe.

- Et où voudrais-tu qu'on en soit ?

Il pouvait difficilement mettre des formes à une telle question, c'était définitivement une déclaration masquée en réponse à la perche qu'elle lui avait tendue. Restait maintenant à savoir s'il avait bien fait de la saisir.

- Je ne sais pas. J'aime notre relation actuelle pour sa stabilité, les moments de complicité que l'on a mais parfois il y a une petite dimension en plus, quelque peu gênante sans être dérangeante. Et je ne connais pas la suite...

En soit ces mots ne le rassurait pas. Lui aussi aimait leur stade actuel mais cela ne l'empêchait pas d'imaginer le suivant, ses avantages et ses inconvénients et surtout le temps qu'il faudrait pour parvenir à le franchir. Même s'il lui arrivait de douter d'être aussi patient, il ne voulait rien précipiter, ne rien risquer. Il la sentait hésitante et lui-même s'était promis d'attendre la fin des qualifications pour se concentrer sur autre chose. Il s'en voudrait de ne pas réussir à concilier les deux et pour ne pas les même en confrontation, il avait fait un choix. Une fois les matchs finis, il aurait plus de temps, et même s'ils étaient qualifiés pour les nationaux, il aurait le temps de se trouver un rythme viable. Pour elle, pour lui, pour eux, cela lui semblait la meilleure suggestion et il espérait vraiment ne pas la blesser en la formulant.

Elle reprit avant qu'il ne commence ses explications.

- J'ai peur de te faire du mal en le disant, mais je ne pense pas que le moment soit judicieux pour faire plus qu'en parler. Tu as les entrainements, j'ai ma famille et sans vouloir te vexer, je crains que s'y pencher plus sérieusement ne soit trop à gérer en même temps. Pour toi peut-être pas mais de mon côté je ne pense pas y arriver. Je suis déso...

- Je suis d'accord, coupa-t-il en voulant la rassurer au plus vite, caressant son flan du pouce. Nous avons chacun nos préoccupations et il ne faudrait pas forcer les choses. Si la situation actuelle te va alors elle me va aussi. Nous continuerons d'agir comme avant, probablement plus sereins et on avisera quand de ton côté tu auras mis les choses au clair et que la pression du tournoi sera retombée de mon côté.

- Et si vous allez aux nationaux ? Quand sera notre prochaine discussion ?

En toute honnêteté, il ne savait pas. Mais cela faisait déjà plusieurs fois que l'idée se formait dans sa tête que les qualifications était une étape, qu'il devait y passer mais qu'il aurait le temps de se pencher sur le reste après, qu'importait le résultat.

- Le but est d'aller à Tokyo et nous feront tout pour y arriver. Et que ce soit le cas ou non, à la fin des qualifications, on reviendra l'un vers l'autre si tu as pu tout arranger avec tes frères. Est-ce que ça te va ?

- Oui et je ferais en sorte que ce soit bon de mon côté dans les plus brefs délais. Je ne veux pas te faire attendre.

- Peu importe le délai Sei', prends tout le temps dont tu as besoin.

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