Chapitre 108

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Des quais bondés, des voyageurs pressés, une jeune fille paumée.
Une nouvelle fois, elle scrutait chaque visage, chaque vêtement dans l’espoir de reconnaitre une silhouette ou une couleur particulière. La nouvelle année ne voulait visiblement pas dire que son frère serait à l’heure. Et avec la ponctualité irréprochable des compagnies ferroviaires nippones, il n’était pas né dans le bon pays.


- Je te trouve enfin, soupira la personne dont la main venait de se poser sur son épaule. J’ai mis un temps fou à te trouver

- Tu as « encore mis un temps fou », tu veux dire, mima-t-elle avec des guillemets.


Ichihiko reprit son souffle alors qu’elle se moquait joyeusement du talent de son frère pour ne jamais être à l’heure. C’était l’une des raisons pour lesquelles il ne venait que rarement les voir, il trouvait toujours le moyen de rater son train.


- Je ferais comme si je n’avais rien entendu.


Se saisissant du sac de la plus jeune il se dirigea vers la sortie la plus proche et elle lui emboita le pas.


Elle se sentait légère, apaisée, comme si aujourd’hui était une journée si simple. Mais cette impression n’était due qu’à la tisane que lui avait préparé sa grand-mère avant son départ. Elle savait au fond d’elle que le stress attendait la faille, le moment où un petit élément viendrait la surprendre pour réapparaitre de plus belle. Ce n’était en rien comparable avec l’angoisse sourde des résultats après de laborieux examens, il lui semblait que tout serait bien plus intense. Et pourtant, elle ne ferait que regarder.
Elle avait obtenu l’autorisation de son père et de ses professeurs pour aller à Tokyo et Hitoka n’avait pu cacher sa joie en l’apprenant. Pour ne pas déranger l’organisation minutieuse mise en place par Takeda, elle avait demandé à son frère de bien vouloir l’héberger pour toute la durée du tournoi. Avec l’appui de son père et de ses grands-parents, la jeune fille avait obtenu gain de cause contre celui qui était encore le plus réticent. Son appartement était dans le quartier de Setagaya, à l’ouest de celui de Shibuya où se trouvait de gymnase métropolitain de Tokyo. Il était idéalement situé et elle n’avait qu’un peu de marche pour rejoindre la station de train qui la conduisait directement sur le lieu des rencontres.
Elle avait fait en sorte d’arriver dans l’après-midi pour se garder du temps et faire du repérage dès aujourd’hui. Elle était dans un ville immense qu’elle ne connaissait absolument pas et allait devoir faire le trajet seule demain matin et probablement les autres jours à venir. Autant pour se rassurer elle que son ainé, elle préférait dépenser quelques yens que payer le prix d’un quelconque égarement le lendemain.


Ses affaires déposées, elle se saisi de son sac à dos et le remis immédiatement sur les épaules. Quitte à sortir, elle allait en profiter pour ramener de quoi diner ce soir, en squatteuse polie qu’elle se voulait. Agitant un portable chargé et des plans des deux quartiers qui l’intéressaient, elle salua Ichihiko en train de se changer. Il n’avait pu que se libérer une petite heure pour la récupérer et était attendu du pied ferme sur un nouveau dégagement.


Elle veilla bien à noter son trajet sur la carte entre l’appartement et la station d’Umegaoka pour emprunter la ligne d’Odawara en direction de celle de Shinjuku. Le noms commençaient à doucement s’accumuler et elle espérait vraiment ne pas les mélanger de sitôt.
Entre le calme du quartier résidentiel qu’elle venait de laisse à y à quelques arrêts et la ferveur bouillonnante de l’un des endroit les plus traversé de la ville, et pouvait être certaine de ne pas s’être trompée de descente. La gare de Shinjuku était grande, perchée au-dessus des rails et elle hésita un instant à reprendre un wagon pour se rapprocher du gymnase. Avisant les allées venues, elle se décida pour poursuivre à pied. Si quoique ce soit devait se passer sur les voies demain, elle ne serait pas entièrement dépendante d’elles.


Marcher encore lui fit un bien fou. Entre les deux heures assise dans train depuis la gare d’Adachi suivit des minutes de piétinement dans le réseau intra-tokyoïte, elle avait besoin de se dégourdir les jambes. Ainsi pouvait elle aussi découvrir un peu plus la capitale, ne l’ayant que peu vue au grand jour et selon ses pulsions. De hauts immeubles se dirigeaient d’un même mouvement vers le ciel, elle se sentait minuscule et plissait les yeux pour espérer longer leurs façades au soleil jusqu’au sommet. Celles-ci étaient ornées d’écrans en tout genre, lumineux et colorés, attirant le regard pour la pub d’un nouveau produit ou la promotion de l’album de l’artiste en vogue. Elle s’imagina rapidement les personnes qui avaient du installer ça et son cerveau dériva rapidement sur des corps enroulés de tissus et souples dans les airs plutôt que vêtus de harnais et de casques.
Tokyo la stimulait, elle découvrait un peu plus les rues à chaque pas et c’était autant de nouvelles idées qui s’ajoutaient à ses envies. La teinte d’une veste cintrée, les plis volubiles d’une jupe longue, le bruit des talons aussi régulier que celui d’un sozu lorsque le bambou venait frapper la pierre au retour de l’écoulement de son eau. Ses yeux, ses oreilles et son nez entrelaçaient et entrecoupaient tout ce qu’ils percevaient pour n’aboutir qu’à un union de sensations et de ressentis auxquels elle brulait d’envie de donner la forme tangible de tracés carbone.
Mais ses carnets allaient encore rester un peu au fond de son sac, les bannières colorées à l’entrée de la place annonçaient déjà son arrivée sur les lieux.


« Et dire que dès demain ils se tiendront dedans avec les meilleurs équipes du pays »


Si elle avait réussi jusque-là à la chasser, il était trop tard pour refermer la brèche de l’appréhension. Se trouver face au bâtiment la propulsait dans au cœur de l’évènement, et elle n’osait imaginer ce que pourraient ressentir les garçons le lendemain.
Brandissant son portable, elle immortalisa la façade, autant comme référence que pour partager un peu de son stress avec une pointe de sadisme en l’envoyant à son ami d’enfance.


Ce fut au moment où elle hésitait entre deux parfums de sauce mitarashi à la supérette en bas de l’immeuble qu’elle reçu sa réponse en appel.


*
- T’es vraiment une gamine toi, entama-t-il à peine avait-elle décroché.
*


Hatori gloussa nerveusement.


*
- Au moins je ne pourrais pas te dire demain que je ne trouve pas le gymnase.

- Donc aucun moyen de ne pas venir demain.
*


Elle imagina parfaitement son sourire en coin.


*
- Comme si je voulais rater ça.

- Tu les amèneras ? reprit-il d’un ton plus sérieux.

- Comme promis oui. N’oublie pas de me préciser votre terrain.
*


La conversation s’éternisa un peu après, repassant sur des petites taquineries jusqu’à ce qu’elle referme la porte une fois dans le genkan. Se délestant rapidement de ses chaussures, elle fila jusqu’au bureau qu’elle occupait et sorti, en plus de trois grandes boites emballées, une grande étoffe rouge.

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Hello à vous petits aventuriers!

Reprises des matchs dans peu de temps, les participants se préparent et Hatori est déjà dans les strarting blocks pour encourager toutes les équipes! Mais pour y arriver mieux vaut pouvoir se repérer ;)
La dernière ligne droite du championnat est pour bientôt !!

D'ici là gardez la santé et la chaleur près de vous! A mercredi !!

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