- Il est tellement Mignon !
Le cri strident de Pansy Parkinson attira l'attention de la Grande salle du côté des Serpentard. Ses camarades de maison restèrent indifférents en apparence, jetant de brefs coup d'oeils en coin en direction de la brune.
Pour une fois, elle ne se préoccupa pas de Drago Malefoy. Elle était focalisée sur la petite boule de poils qu'elle tenait contre elle, comme s'il s'agissait d'une chose fragile et précieuse.
Blaise s'approcha, un grand sourire aux lèvres et se pencha.
- C'est un fléreur ?
Elle acquiesça avec enthousiasme.
- Un bébé fléreur apparemment. Il est tout petit et semble abandonné. Regarde comme il est maigre.
Les deux Serpentard roucoulèrent un moment en admirant l'animal, le caressant avec douceur. Puis, Blaise prépara une assiette de bacon qu'il posa devant Pansy à portée du petit animal.
L'animal sembla hésiter, regardant tour à tour les deux adolescents. Méfiant, il approcha son museau et huma lentement la nourriture et posa ses yeux verts sur Pansy, semblant attendre quelque chose.
La jeune fille eut un rire amusé et lui grattouilla la tête, tirant de l'animal un ronronnement discret.
- Vas-y, mange. Tu as besoin de te remplumer !
Le fléreur, une boule de poils noir comme le charbon, avança la tête et attrapa une première tranche de bacon, qu'il dévora immédiatement. Pansy gloussa tandis que Blaise servait à l'animal un bol de lait.
Lorsque leur camarade de maison Drago Malefoy se laissa tomber lourdement - mais avec élégance, sang-pur aristocrate oblige - sur le banc, Blaise attira immédiatement son attention.
- Tu as vu Drago ? Regarde sa bouille !
Boudeur, le blond haussa les épaules.
- Que fait cette bestiole à notre table ?
Pansy l'ignora, continuant de grattouiller et papouiller l'animal. Immédiatement, Drago fronça les sourcils, vexé. Il n'aimait pas l'habitude de Pansy de le coller en permanence, mais il détestait définitivement qu'elle ne l'ignore.
Drago était du genre à aimer l'attention, et à ne pas pouvoir se passer des regards sur son auguste personne. Se faire doubler par une boule de poils maigrichonne, qui plus est avec des yeux verts brillants, était frustrant pour son ego.
Sous le regard narquois de Blaise, Drago repoussa son assiette et regarda autour de lui. Puis avec un soupir mélodramatique, il se leva et quitta la Grande Salle.
Pansy leva les yeux et fronça les sourcils.
- Il avait oublié quelque chose ?
- Notre adorable camarade était plutôt vexé que tu sois plus intéressée par ton nouvel ami que par sa personne.
Pansy haussa les épaules.
- Il s'en remettra.
Une fois le repas terminé, Pansy se leva, tenant le fléreur contre sa poitrine, et fila à toute vitesse en direction des cachots. Elle bénissait le week-end qui lui permettait de pouvoir passer son temps avec l'animal adorable qu'elle avait trouvé seul et abandonné dans le hall du château.
Elle se laissa tomber dans un sofa devant la cheminée, serrant l'animal contre elle. Drago dans un fauteuil, un livre sur les genoux la regarda d'un air agacé avant de détourner les yeux, la mâchoire crispée de contrariété.
Non seulement Pansy l'ignorait, mais en plus il n'avait pas pu mettre la main sur Potter pour se défouler un peu. Il était donc particulièrement de mauvaise humeur...
Peu de temps après son arrivée, Pansy installa le fléreur sur le sofa à ses côté et le câlina en lui demandant de ne pas bouger pendant qu'elle allait aux toilettes. A peine fut-elle partie, que Drago jetait négligemment son livre à ses côtés, puis se levait précipitamment. Il fondit sur l'animal et le souleva, l'observant les sourcils froncés.
D'abord, la boule de poils était minuscule. Bien trop petit pour faire un fléreur correct. Il pourrait éventuellement passer pour un chaton, mais certainement pas un fléreur.
Ensuite, il était noir. Totalement noir. Habituellement, les fléreurs avaient le pelage tigré, et pas ce noir uni, à poils un peu longs, l'air ébouriffé.
Ensuite ses yeux. Drago n'avait jamais vu de yeux verts comme les siens. Pas sur des animaux en tous cas.
- C'est vrai que tu es mignon, toi. Même si tu es sacrément bizarre.
L'animal ne semblait pas effrayé. Pas le moins du monde. Il le fixait, l'air curieux, attendant de voir ce que le blond qui le tenait allait faire.
Un frisson parcourut l'échine de Drago alors qu'un pressentiment lui serrait le cœur. Sourcils froncés, il se leva à toute vitesse, tenant l'animal dans ses bras, et quitta la salle commune à grands pas, espérant que Pansy ne reviendrait pas trop vite.
Il s'engouffra dans sa chambre de préfet et ferma la porte derrière lui, avant de déposa l'animal sur son lit. Puis, baguette à la main, il se posta devant l'adorable boule de poils qui avait fait craquer Pansy.
- Parfait, Potter. Si tu me disais à quoi tu joues ?
Il ne se passa rien pendant quelques secondes, puis le fléreur commença à se métamorphoser pour laisser place à Harry Potter.
Drago leva un sourcil surpris, tenant le sauveur en respect de sa baguette et attendit quelques instants. Harry soupira.
- Très bien, Malefoy. Comment as-tu deviné ?
Le blond ricana.
- Sérieusement ? Un fléreur étrange qui débarque le jour même où tu n'es pas à table avec tes amis. Un fléreur noir, aux poils en bataille et aux yeux verts. C'était évident.
Harry gloussa, amusé, ne semblant pas vraiment inquiet d'être en plein territoire Serpentard.
- Crois-moi ou non mais... ce n'était pas volontaire. De me retrouver ici.
Drago leva un sourcil intéressé et croisa les bras, cessant ainsi de tenir le brun en respect.
- Explique.
- Je m'entraîne pour être animagus depuis que je sais que mon père et mon parrain en étaient. Ça fait quelques jours que j'ai enfin réussi et... et bien ce matin je suis parti tôt de mon dortoir pour aller... me dégourdir les pattes dans le parc. Je me suis faufilé dans le château sous ma forme animagus, mais avant que je puisse rejoindre la tour Gryffondor... Parkinson m'a trouvé. Je n'allais pas... me transformer alors que j'étais dans ses bras !
Drago secoua la tête et soupira.
- C'est tellement... idiot comme explication que je te crois Potter. Donc... Tu vas redevenir un mignon petit fléreur et retourner te faire câliner par Pansy jusqu'à ce qu'elle ne se lasse.
Harry blêmit.
- Quoi ? Non ! Certainement pas ! Tu ne pourrais pas juste me laisser sortir de votre salle commune ? Je me trouverais un recoin tranquille pour redevenir moi-même et reprendre le cours de ma vie !
- Tu t'es fait pincer Potter, assume. Ça t'apprendra à te montrer un peu plus discret à l'avenir...