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Chapitre 76 : A ma place

PDV RILLEY : 

Je m'accroupis dans un buisson et bloque ma respiration. Arbalète en place, je ferme un oeil, tends mes bras et appuie sur la gâchette. 

Moi : " Yes ! " Criais-je. 

Mika : " Ouais, j'admets, j'suis impressionné." Me dit-il en se relevant pour se rapprocher de ma proie. 

Un énorme sanglier s'étendait devant nous. Je souris face à cette prise presque trop surréaliste pour moi. J'étais pas la meilleure des traqueuses. Pour être honnête, à coté de Daryl, j'faisais pas le poids, et pourtant, ça faisait trois heures qu'on le suivait, et pas une seule fois j'avais perdue sa trace. 

Moi : " Ouais, j'suis plutôt fière, et j'accepte ton compliment ! " 

Mika : " Vantarde ! "

Moi : " Non, juste réaliste. Avoue que j'suis la meilleure." Me vantais-je en retirant mon carreau dans l'oeil de ce dernier. 

Il me regarde et sourit bêtement tout en secouant la tête. Je prends une clope et la cale dans ma bouche. 

Moi : " Maintenant le plus dur reste à faire." Soufflais-je en ramenant mes cheveux derrière mes épaules. 

Mika : " C'est ta proie, c'est toi qui le ramène ! " Se moquait-il. 

Moi : "Tu m'a bien regardé ? Il doit peser combien ? 70 ou 80 KG ? Comment veux tu que j'le portes toute seule." 

Mika : " Ben ça fallait y penser avant de le tuer cocotte ! "

Moi : " Pff, cocotte ? Ben t'as pris tes aises mon poulet ! " Rigolais-je en lui envoyant une énorme tape dans le dos. 

Mon geste lui coupa le souffle, en même temps, pas étonnant, j'y avais mis toutes mes forces afin de lui faire comprendre qu'il ne fallait pas se fier à mes petits bras, mais ça, il le savait déjà. Et oui, deux semaines déjà qu'il nous avait rejoins. Quatorze jours que je traquais sans relâche le Gouverneur, et aucunes pistes sérieuses à suivre. Chaque après-midi je prenais un des chevaux que le dernier groupe de ravitaillement avait ramené et partait à sa recherche. Chaque jour je rayais au feutre rouge une zone de ma carte que j'avais exploré. Je commençais à perdre espoir, ça je vais pas mentir, mais je sentais que j'étais proche. Enfin, c'est ce que je me disais à chaque fois alors qu'en fait, je trouvais rien... 

Hershel avait enseigné les bases de la culture à mon frère. Ce qui me faisait doucement sourire. Voir Rick chaque jour accroupi dans ce potager à prendre soin de ces légumes... Non vraiment, à coté les morts qui reviennent à la vie ça me semble normal. 

Rick avait finit par admettre qu'il n'était plus apte à prendre seul les décisions. Un conseil avait donc été crée. Ca me fait encore bizarre de me dire qu'on a comme un genre de gouvernement maintenant. Bon on était pas des milliers à vivre dans la prison, mais une bonne quarantaine, ce qui était déjà pas mal. Car il fallait le nourrir tout ce p'tit monde. Daryl allait chasser l'après-midi, et moi le matin, comme ça on était sûr de ne pas empiété sur le terrain de l'autre. C'était beaucoup moins tendu entre nous. Enfin j'sais pas, mais maintenant on se disait bonjour et on arrivait même à se parler. En réalité, on faisait comme si rien ne s'était passé entre nous. Ce qui peut paraître con, mais je pense que c'est sans doute mieux ainsi, même si au fond j'en souffre. J'ai encore du mal à l'admettre, mais j'crois bien qu'il me manque, seulement, j'arrive pas à aller vers lui et encore moins à lui dire ce que je ressens. Comment j'pourrais lui dire ? J'sais même pas moi-même ce que j'éprouve pour lui...