Chapitre 39 : Ego

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PDV DARYL :

J'entendais une voix s'élever plus loin. Je me suis mis à courir comme un dératé. Quand j'arrive, j'peux pas croire c'que j'ai devant les yeux. Rilley est à genoux, à seulement quelques mètres de moi. Je l'entends gueuler un truc du genre c'est l'heure du casse-croûte où j'sais pas quoi. Décidemment, elle perd pas son sens de l'humour elle. Non mais elle était sérieuse à attendre que ces cervelles pourries viennent la bouffer ? Je m'avance pour lui faire face. Putain c'est pas une hallucination, elle est belle et bien devant moi et en vie. 

Moi : " Putain Rilley ? " 



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Elle attends plusieurs secondes avant de se redresser. Sans doute elle est comme moi, elle a du mal à réaliser qu'on vient de se retrouver. J'peux pas m'empêcher de constater l'absence de Merle... Ca me fait un pincement au coeur, mais j'suis tout de même soulagé de l'avoir retrouvé. Sans que j'ai le temps de percuter quoi que ce soit, Rilley s'élance vers moi et me prends dans ses bras. Depuis le temps qu'on se connaît, je savais qu'elle était pas du tout du genre démonstrative. Les embrassades, les retrouvailles tout ça, elle en avait horreur. On se ressemblait beaucoup là-dessus, mais là, j'me laisse faire et j'lâche mon arbalète à terre pour l'enlacer également. Putain, c'que ça fait du bien de la savoir en vie. J'me sentais nettement plus léger d'un coup. J'sentais son odeur de cigarette mélangé à celui de la violette. Etrangement j'me sentais bien. Ce contact me dérangeait pas du tout, bien au contraire. On s'était pas mal rapproché avec Rilley depuis quelques temps, et sincèrement, j'en étais le premier étonné. Vu nos caractères et comment ça avait démarré entre nous dès le début, c'était loin d'être gagné. 

Je sens qu'elle desserre sa prise, je l'imite. Elle se racle la gorge et se mords la lèvre inférieur en se reculant. On aurait dit une gamine prise en flag en train de faire une connerie. Ca me fait sourire de la voir comme ça. Elle ramasse mon arbalète pour me la rendre. J'sais pas pourquoi, mais elle ose à peine me regarder en face. Y avait forcément un truc qu'allait pas. Elle qui était pour le contact visuel à défaut d'être tactile, là elle ne faisait que regarder ailleurs pour ne pas croiser mon regard. 

Moi : " Rilley ? " L'appelais-je. 

Non, toujours pas de regard. Merde, qu'est ce qui se passe. Elle commence à s'agiter, sa jambe droite tremble. Elle a quelque chose à m'dire, mais j'peux pas me résoudre à l'entendre. Non, pas ça. 

Moi : " Rilley ! " 

J'venais d'y mettre le ton. J'en suis désolé pour elle, mais j'sentais la colère revenir. Elle sursaute suite au ton froid que j'viens de prendre et elle plante son regard dans le mien. 

Rilley : " On était poursuivis. Y en avait partout, c'était trop la merde. Avec Merle on s'est fait encerclé. On a du se séparer pour avoir une chance de s'en sortir. J'sais pas où il est." Me débite t-elle. 

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