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Chapitre 13 : Je t'aime mélancolie

PDV Daryl:

Carole venait juste de finir de recoudre Rilley. Le soleil commençait à sérieusement me taper sur la gueule, mais bon, Jim était très mal en point. Le shérif ressortait du camping-car, une grimace au visage. Je sentais que ça présageait rien de bon. Il se mit devant nous. Dale et Andréa vinrent nous rejoindre. 

J'le regarde, il se pince l'arrête du nez tout en soufflant. Je savais d'avance ce qui se passerait pour Jim, d'ailleurs j'étais sans doute pas le seul... 

Rick : "On va aller au CDC, on fait comme prévu." Annonce t-il pour commencer. 

Un lourd silence s'installe. Je retiens mon souffle, j'attends la suite. Je jette un regard à Rilley. Elle passe sa main sur son arcade tout en grimaçant. J'me rends pas compte mais je reste à la regarder pendant plusieurs minutes. 

Rick: "Jim ne veut pas aller plus loin. Il veut qu'on le laisse ici." 

Putain, je m'étais attendu à tout mais pas à ça ! Il voulait vraiment qu'on l'abandonne, comme ça ? 

Les réactions ne se firent pas attendre. Visiblement j'étais pas le seul à être choqué de son annonce. 

Andréa: "On va pas le laisser mourir seul?" S'indigna t-elle.

Elle semblait encore sous le choc de la perte de sa soeur, ça là-dessus, j'vais pas lui jeter la pierre. Sûr que ça devait pas être simple pour elle de continuer d'avancer sans Amy. Elles semblaient assez proche en plus. 

Jackie : "C'est vrai que c'est barbare!"

Lori : "La fièvre le fait sans doute délirer, Rick, on peut pas faire ça." 

Dale : "Je confirme les dires de Rick, Jim avait les idées parfaitement claires." 

Ils commencent tous à débattre. Tout le monde semble indigné, mais après tout si c'est ce qu'il veut, il faut bien qu'on respecte ses dernières volontés. Je pose un regard sur la place maintenant vide qu'occupait Rilley quelques secondes plutôt. J'me retourne, et j'là vois qui s'éloigne jusqu'à rejoindre sa bagnole. J'me met à sa place, j'comprends, ça doit pas être simple d'entendre ça. J'ai envie d'aller là voir, lui parler, essayer de la réconforter, mais j'hésite. Je veux m'allumer une clope, merde, j'avais pris la dernière... Je m'avance vers elle sans réfléchir plus longtemps. 

J'entends les autres commencer à chercher l'endroit où abandonner ce pauvre Jim. J'arrive à sa hauteur. Elle trifouille la chaîne qu'elle a autour du cou. J'sais pas si elle a percuter ma présence. Je me racle la gorge. Elle sursaute pas, elle dit rien. J'sais pas comment engager le truc. J'sais jamais comment lui causer de toute façon, puis là, c'est délicat comme situation. Est ce qu'elle va encore faire son humour pour cacher sa peine ? Est ce qu'elle va se décider à s'ouvrir un peu plus ? 

Rilley : "J'ai fumé ton frère, regarde il fait encore la gueule." Rigole t-elle en le désignant plus loin. 

Bingo, elle fait de l'humour, encore... Je jette un regard sur mon frère,en effet, il restait assis sur sa moto, et oui, il tirait une sale tronche. Je me retourne vers elle. Je tente de déchiffrer à travers ses lunettes comment elle va, mais comme d'habitude, j'vois rien. On peut dire qu'elle sait parfaitement bien cacher ses émotions, bon, sauf la colère, ça elle sait pas faire. J'aimerais la faire parler, lui faire dire ce qu'elle ressent réellement en ce moment, mais je commence à comprendre que c'est pas en faisant ça que j'arrivais à obtenir quelque chose d'elle. Donc j'entre dans son jeu. 

Moi: " Son ego de macho s'en remettra." Répondis-je. 

Elle lève la tête dans ma direction et laisse échapper un petit rire. J'peux pas m'en empêcher, j'laisse mon sourire parler pour moi. Je l'observe quelques instants encore. Elle a attaché ses cheveux dans un chignon fait à la va vite, mais ça lui va bien. J'arrive à voir le début d'un autre tatouage qui part de sa nuque. Rick disait vrai, elle à l'air d'en avoir pas mal pour quelqu'un qu'a peur des aiguilles. Je souris à cette pensée. Me dire qu'elle a peur d'un si petit truc alors que la veille elle collait sa tête sur le flingue que pointait mon frère. Elle a toujours cette veste sur elle, mais ça, je sais pourquoi maintenant. Son short laissait lui aussi apercevoir d'autres tatouages, décidément, me dis-je tout en les observant. Un raclement de gorge me détacha subitement de ma contemplation. Je sursaute.