Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]

Chapitre 30A:L'ombre s'est faite humaine,aujourd'hui c'est l'été.

La brise devint plus forte autour de notre silence,un vent froid ramenait la mort dans notre appartement aux vitres brisées,et papa nous parlait de ce qu'il voyait.Malgré les avertissements venant des deux côtés,mon père était persuadé qu'il obtiendrait le ralliement de la résistance polonaise.Il a obtenu un soir son ultime audience,après des semaines de vagues promesses,d'engagments non tenus,de difficultés prétéxtées.

-De toute façon,nous sommes tous polonais.Du moins c'est ce que j'espère lamentablement.

-Zygmunt,fit Wladislaw en jetant un coup d'oeil à cette truelle qu'il avait gardé dans la main et dont il se demandait quoi faire,pensera-tu seulement qu'ils seront là?

-Non,Wladislaw,même moi je le pense,lui répondit Ytzhak.

-Je pense qu'il est inutile de fantasmer,mais moi je pourrais dire que je suis à moitié polonais.

A moitié polonais.Il s'appelait Wladislaw Wrzeczski,il est né à Legnica et il ne serait pas polonais complètement.

-Après tout ce qu'ils nous ont fait subir,ajouta un fils de rabbin nommé Ysroël,je ne pense pas qu'ils lèveront le petit doigt pour nous.Ils ont bien trop peur d'être pris pour des communistes si ils le font.Quant aux polonais communistes...Ce sont d'abord des polonais,et ils ne nous aiment pas!

En attendant,le grand-père de ce garçon,ce garçon qui m'a sauvé,ce garçon qui à cette époque où j'étais encore jeune n'était qu'une peau où je pouvais poser mes doigts et qui attirait tout mon amour à cet endroit,c'était un polonais chrétien.

Il est vrai que nos conditions de vie se dégradant graduellement,notre haine s'amplifiait.On dormait dans des cartons comme si on était des vêtements sur une étagère.Weldek,qui avait été plutôt habitué au luxe rêvait encore de coton ou de soie pour ses draps,à moins que ça ne soit de l'humour.Ou même des fauteuil blanc design style Louis XV pour la décoration.

De cette période d'avant 27 Septembre,je gardais le souvenir d'un clivage brûlant entre les juifs et les autres.Je les gardais en moi aussi fort que les exécutions sommaires auxquelles on ne réagissait même plus.Alors que comme vous pouvez le constater ce n'est pas aussi grave.

Ces hommes prirent leur douche et après mon père partit à cette lamentable réunion.Où il ne vit pas Jablonski,ni Sendlerowa.Cette réunion où je me suis crue naïve,naïve,naïve!

-Nous n'avons qu'un seul ennemi,Hitler!

Il les sermonnait ainsi en agitant vivement les mains.

-Et si vous avez besoin de nous contre lui,nous serons là.Nous vivons au milieu de nous et nous faisons partie de la même nation.Vous pensez que vous n'êtes pas visés vous aussi par son entreprise?Vous n'avez pas perdu de membres de votre famille?Ils vous manquent?

Mon père aurait vraiment mieux fait de se taire car sa question a blessé énormément de monde.Etrangement,ils ne semblaient pas se réveiller.Ils n'allaient pas prendre des armes pour des gens qui ne se disent que maintenant faire partie de leur nation.Ils étaient égoïstes.Cinq minutes plus tard,Wladislaw,totalement énergisés,sauta sur ses deux jambes pour poursuivre le discours:

-Avec un peu de chance,vous vous êtes levés en prenant votre petit-déjeuner.

Des bâillements dans la scène,et des expressions se demandant ce que leur voulait cette étrange youpin au nom bien polono-polonais.

-Voilà la véritable motivation que j'ai devant obtenir des armes pour la révolte.Mon éloignement temporaire de votre communauté chrétienne m'a remis les idées en place.J'ai gardé un semblant de raison.