Chapitre 28A:La révolte.

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-Il s'agit de lettons,Sara,répond enfin Waldek,posant donc un mot sur cette nouvelle nationalité ennemie.Et d'ukrainiens.Et de lituaniens.

-Toute ces insécurités,tout ce qui se passe à la surface ne donne pas envie de remonter,commente une petite vieille qui avait choisi la révolte malgré son grand âge.

-C'est ce qu'il cherche,madame,répond Halina avec une douceur très compréhensive dans la voix.A nous paralyser.Moi,je suis si embarassée que j'ai l'impression de retourner à mes années collèges,juste avant de rentrer enfin chez moi,en Pologne.La Lituanie n'était pas vraiment mon pays...

Mon père,quant à lui,baissa la tête afin de bien chercher ce qu'il allait dire:

-Mon beau-frère est originaire d'Ukraine.

-Je suis désolé.

Moi,je continue d'être cuite par le souvenir de cette conversation...Les lettons...Lana est lettone.Quand j'y pense,je suis incapable de bouger,et je n'ose pas reprendre mon souffle de peur d'exacerber ma peine.J'ai trop peur que l'un d'entre eux soit lié à ma nouvelle amie.

-Eh bien,c'est embarassant,se mit à couiner quelqu'un que nous allions bien connaître,et qui entraîna mon père ainsi que Wladislaw afin de venir discuter chez lui plus tard.Il est juif?

-Oui.Mais il est en Sibérie.

-Les communistes le protègent donc,alors.

Mon père allait répondre que c'était pas ça du tout,mais il n'en avait pas la force.Il commençait à désespérer,à se sentir oppressé par tout ces ennemis autour de nous.


La discussion suivante éclata donc chez nous,plus tard dans la soirée:

-C'est de la folie,Yankel,tu vois bien qu'on est pas près,faire une action trop rapide alors qu'on est pas près,ce serait du suicide!Ce serait comme allumer un feu dans sa cellule!

Il se retourna vers Waldek,cherchant un appui chez lui:

-Enfin,tu es d'accord avec moi,personne au ghetto ne serait près à sacrifier sa famille au nom d'une liberté plus ou moins collective...

-Je ne sais pas,Zygmunt.Je sais surtout que nous avons de la chance comparé aux autres.Je sais que nous avons un peignoire propre,ici.Je sais qu'on a des serviettes et des gants de toilettes dans ce meuble,là,bref,tout ce dont nous avons besoin.Je sais très bien que nous ne sommes pas les plus à plaindre,et c'est précisément pour cela que nous devons appuyer cette révolte.Faut-il attendre?Je ne sais pas!

Je suis chacune des phrases de cette conversation.Je hoche parfois la tête pour leur faire comprendre que je suis assez grande pour voir exactement de quoi ils veulent parler.Yankel ne dit rien pendant quelque chose comme dix secondes et m'observe de la tête au pied avant de revenir à la charge:

-Attends,je n'ai pas bien compris.Tous les juifs sont prédéstinés à être liquidés,et toi tu veux attendre?Tu veux attendre qu'on extermine les juifs de Varsovie,Cracovie,Katowice,Lublin,Lodz?

-Mais pour qui tu me prends?Il faut quand même être suffisamment armés pour agir!

C'est là que Yankel s'adressa à moi,et s'adressa à Waldek:-

-J'ai surpris votre petit manège,à vous deux.Je t'ai vu rentrer les cheveux maculés de boules marrons et ton maquillage merveilleusement coulé.Je sais que tu est parfaitement capable de te déplacer derrière le mur...

-Ne touchez pas à ma fille!cria mon père à celui qu'il jugeait si irresponsable.

Le tableau que nous offrions était parfaitement lamentable.Nous avions l'air d'une bande de cro-magnons faméliques et j'exagère à peine.J'étais très gênée.Surtout quand on attaquait les deux pères par les sentiments.

-Vous allez m'expliquer quelque chose vous deux.Toi,Zygmunt,le juif qui se dit polonais,et toi,Wladislaw,qui a du sang polonais dans les veines,vous allez m'expliquer pourquoi ces rats refusent de nous aider?

-Parce que toi t'as pas de sang polonais?répond Wladislaw d'un ton moqueur.

-Je vais te répondre,Yankel,je ne sais pas.Je ne comprends pas comment les gens sont faits,pourquoi il y a des méchants juifs et des méchants..."polonais".Et tu devrais être satisfait que je ne comprenne pas.

Yankel baissa les yeux,et leur dit,à contrecoeur,qu'il était quand même heureux de compter les deux hommes,ainsi qu'Halina,dans les groupes de l'Hashomer.

J'ai pris une douche immédiatement après,avec les rares filets qu'on remontait du puit dans un seau en fer.Des filets d'eau très fins tombaient sur mon corps maigre.Je regardais mes pieds et l'eau qui glissait de mon corps était boueuse.La baignoire n'avait de toute façon plus était nettoyée.Ici,le plafond pourrait s'écrouler,personne ne s'en occupe.

Le seul et unique avantage de notre rencontre avec Yankel Jakubowiczski,c'était que nous allions reprendre forme humaine beaucoup plus vite que prévu.J'ai eu également l'occasion de voir ce mec que je pensais complètement stoïque être éstomaqué de douleur.Un jour où il s'était introduit chez nous afin de profiter de la douche,une brise glaciale caressa l'avant de son corps,et c'est alors que le peignoir glissa de son corps squelettique.Un bien gros moment de fou rire dans la vie d'un homme qui finira sodomisé une pomme dans la bouche.

Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]Where stories live. Discover now