Chapitre 44. Il est temps de mettre les voiles

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🎶Christopher🎶


Les mots qui viennent de sortir de ma bouche me font me haïr encore plus. Mon âme se fissure un peu plus. La fan en face de moi est déçue, visiblement elle s'attendait à une tout autre réponse. Je bouillonne, intérieurement, de rage d'autant plus que le sourire narquois sur le visage de Pablo s'élargit de seconde en seconde. Je vais le tuer. Mon genou tressaute de façon frénétique. Zabdiel, qui est assis derrière moi, pose une main sur mon épaule. Je ferme les yeux pour tenter de me calmer, mais c'est peine perdue. Cette fois-ci, la coupe est pleine. Je me cloître dans mon mutisme tout le reste de l'après-midi.

À la fin de l'entrevue, je prends part à la séance photo, sans grand intérêt. Même si mon apparence est calme, à l'intérieur, c'est une véritable éruption volcanique. Mon comportement n'est pas très sympa pour les fans, mais je m'emmerde et l'envie de m'impliquer a une nouvelle fois disparu. La seule chose qui pourrait me satisfaire, ce serait de faire bouffer à Pablo ce rictus triomphant, qu'il arbore depuis tout à l'heure. Il me regarde à plusieurs reprises, me narguant fièrement.

Quand les fans sont partis, nous restons seuls dans la pièce, en attendant que nos gardes du corps viennent nous chercher pour rentrer à l'hôtel. Faisant les cent pas devant la fenêtre, il m'est impossible de me poser. Un million de choses se bousculent dans mon esprit, mais la principale est et reste ma Luna. Quand elle va voir cette interview, elle va penser que je l'ai trahie et que j'ai rompu, la promesse que nous, nous étions faites. Par-dessus le marché, je n'ai aucun moyen de la joindre pour lui parler de tout ça et lui expliquer la situation. Un cri de frustration m'échappe et fait sursauter mes amis. Ma casquette et mes lunettes finissent sur la table basse avant que je fasse volte-face vers la fenêtre, mes mains, de part et d'autre, de la vitre et la tête baissée. Je suis à bout. Je touche le fond.

— Je vais le tuer ! vociféré-je. Je vais le massacrer !

— Chris, calme-toi ! demande doucement Joël.

— Comment veux-tu que je me calme ? Putain ! Il nous a fait mentir... Les filles vont nous haïr !

Je me retourne violemment et me laisse tomber sur le fauteuil. Les coudes sur les genoux et ma tête dans mes mains. J'ai mal au crâne et le cœur en miettes.

— Il faut qu'on leur parle et qu'on leur explique ! intervient Erick.

— Comment ? explosé-je. On n'a aucun moyen de les joindre ! Tout ça par la faute de ce connard arrogant ! Il nous empêche de vivre. Ne parlons même pas de nos familles. Nos parents doivent être morts d'inquiétude. Presque trois semaines, que nous sommes partis, sans nous retourner, sans laisser de traces. Et ça me tue ! Ça me bousille de savoir que Luna et Alyana ont dû nous chercher de partout ! Et avec cette interview, comment voulez-vous qu'elles nous pardonnent après ça ?

Je suis hors de moi. À cet instant, l'envie de tout envoyer balader, pour redevenir le mec simple que j'étais il y a trois ans, est plus forte que jamais. Je ne veux plus vivre cette vie-là, coincé sous l'autorité d'un manager narcissique, inhumain et autoritaire.

— Allez les retrouver ! balance Zabdiel.

— Pardon ? m'exclamé-je, stupéfait.

— Rentrez à Buenos Aires ! Expliquez-leur ! Je pense qu'il est grand temps que Pablo perde cette emprise qu'il a sur nous tous.

— Sois sérieux deux minutes ! ronchonné-je.

— Je le suis Chris, je suis on ne peut plus sérieux.

— Mais on n'a aucun moyen de quitter la ville. Pablo a nos passeports, nos cartes de crédit et nos téléphones. Nous n'avons rien !

— Sans papiers, impossible de quitter le pays ! surenchérit Erick.

Volverte a Ver - T.1 {CNCO} // TerminéeWhere stories live. Discover now