Volverte a Ver - T.1 {CNCO} // Terminée

Chapitre 6. Deuxième round

 ✯Luna ✯    

C'est encore une nuit de merde, que je viens de passer. Je ne suis pas prête du tout pour un second tour de piste avec le groupe, mais alors vraiment pas. Blottie sous ma couette, je prie pour qu'elle m'avale et me fasse disparaître. Pourtant, le réveil se met à sonner. Mon bras part à la volée et lui envoie un méchant coup. Il tombe par terre où il s'écrase dans un grand fracas. Je me lève et jure. Où sont passées ces putains de piles ? Je me penche pour ramasser les morceaux du pauvre réveil qui se sont éparpillés au sol.

Une bonne douche, voilà ce dont rêve mon corps. L'eau chaude aura un effet salvateur sur moi, enfin ça et des litres de caféine. Avant d'entrer dans la cabine, je lance une playlist. La musique de Duro y Suave débute. Je me dandine tout en me savonnant. Quelques paroles m'échappent, puis je réalise qu'il fait trop beau pour que je me permette de chanter. Riant comme une andouille, j'enroule une serviette autour de moi. Devant le miroir de la salle de bain, je grimace. J'ai une mine à faire fuir un zombie. Des poches énormes apparaissent sous mes yeux et mon teint est plus blafard que d'ordinaire. Une fois mes cheveux séchés et lissés, mon teint amélioré, je file dans mon dressing. Un jeans slim brut avec un top à fines bretelles et une chemise de bucheron rouge nouée autour de ma taille feront très bien l'affaire. Assise sur mon lit, terminant de mettre mes converses, je sursaute quand mon téléphone émet un « ping ». Je découvre un message d'Alyana.

De Aly :

Juste un petit message pour te souhaiter une bonne journée.

Tout va bien se passer !

Tu me racontes tout ce soir ?

Bisous.

Cette fille, c'est vraiment la meilleure. Après lui avoir écrit une réponse, mon cerveau réclame sa dose de café pour se mettre en route. Dans la cuisine, un mug à la main, je regarde le jour se lever par les baies vitrées. Les premiers rayons du soleil filtrent déjà au travers des arbres, baignant mon appartement dans une jolie teinte rosée. Un coup d'œil à l'horloge du micro-onde m'indique qu'il est grand temps que je mette les voiles, si je ne veux pas arriver en retard.

Huit heures pétantes, je quitte mon appartement avec tout mon attirail. Sac à main, téléphone, clés de voiture, appareil photo, enfin la totale quoi. La circulation est fluide ce matin, du coup j'arrive même en avance au bureau. Nina n'est pas encore là, j'en profite donc pour aller me prendre un énième café dans la salle de pause.

— Tu es au courant que les CNCO vont venir ici dans la journée ? s'exclame une collègue alors que j'entre dans la pièce.

— Ah non, c'est vrai ? s'étonne une autre.

— Je t'assure ! Eh salut Luna !

— Salut, réponds-je poliment.

— Et toi, tu es courant ?

— Oui, soufflé-je. C'est moi qui suis responsable de l'interview.

Je vois leur visage se décomposer. À cet instant, la jalousie dans leurs yeux pourrait faire peur. Elles me détaillent de haut en bas avant de retourner à leur conversation. OK, faites comme si je n'étais pas là surtout.

Je ne comprendrai jamais comment un groupe de cinq bonshommes peut dégager autant d'émoi chez les jeunes femmes. Un jour, il faudra que l'on m'explique. Quand je reviens à mon poste, ma boss est là en train d'allumer son ordinateur. Je la salue et m'installe à mon tour. Il faut que je termine cet article de malheur qui me bouffe mon temps et mon énergie depuis trois jours.