Chapitre 2. Porter le masque

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🎶Christopher🎶

           

L'avion vient d'atterrir sur le sol argentin. Après avoir rassemblé nos affaires, nous sommes conduits à l'extérieur de l'avion, par l'hôtesse. Notre manager ainsi que notre troupeau de gardes du corps sont en bas de la plateforme et pour cause, une foule de fans se presse devant les baies vitrées. Elles crient, hurlent et pleurent. Ça peut parfois faire peur. Personnellement, je me sens toujours mal à l'aise dans cette situation, je ne suis pas du tout dans mon élément au milieu d'une foule. J'y peux rien, j'angoisse. Je remets ma casquette en place et enfile mes lunettes de soleil. Sergio me prend par l'épaule et m'entraîne au milieu de la foule. On se fait bousculer.

— Christopher ! hurle une voix dans mon dos.

Je ne réponds rien, et me contente d'avancer, la tête baissée.

— Pff' qu'il peut être con ! Bravo belle implication !

J'ignore cette énième réflexion. Pourtant, elle fait mal. Des remarques comme celles-ci j'en reçois des tonnes et malgré ça, elles continuent de m'atteindre. Plus nous avançons et plus ses hurlements deviennent oppressants. Je commence à perdre pied. Ma respiration se saccade et mon cœur s'accélère. Bon Dieu sortez-moi de là. Un coup d'œil en arrière me permet de voir que les gars sont dans la même situation que moi. Je vois Zabdiel fermer les yeux. Richard et Erick avancent tête baissée. Seul, Joël à l'air de s'en sortir. Il s'arrête de temps à autre pour prendre des photos et signer quelques autographes. Je ne comprendrais jamais comment il fait. Je crois que le contact avec les fans est le truc que je déteste le plus dans tout mon job. Elles sont hystériques et n'ont peur de rien.

Un gros van noir arrive et les portes s'ouvrent. Sauvés. Je me précipite à l'intérieur. Là au moins je suis en sécurité. Nous nous mettons en route tant bien que mal. Les fans sont de partout. Il y a même qui court après la voiture. Elles sont complètement folles.

Une fois que nous sommes arrivés à nous dégager de tout ce merdier, le van prend de la vitesse. Je ferme les yeux et laisse la musique dans mes écouteurs me bercer. Ça fait plusieurs nuits d'affilée que je n'arrive pas à dormir. Un même cauchemar revient encore et toujours me hanter, m'ôtant ainsi des bras de morphée.

Quand nous arrivons à l'hôtel, nous recommençons la même sérénade qu'un peu plus tôt à l'aéroport. J'en ai ma claque. On ne peut pas faire un pas dehors sans être accostés par des dizaines de fans. Et elles ne sont pas toujours courtoises, surtout envers moi. Je dois dire que je ne fais guère d'efforts non plus. Je rabats ma capuche sur ma tête et suis gentiment le garde du corps.

Dans la chambre, je jette mon sac dans un coin. Mes lunettes et ma casquette atterrissent sur le bois du bureau. C'est négligemment que je me laisse tomber sur le lit, me vautrant dans la couette moelleuse. Je ferme les yeux et me pince l'arête du nez. Trois pays et quinze concerts en moins de quinze jours. Je suis éreinté. Je ne vais pas me plaindre, c'est moi qui ai choisi cette vie, mais je dois bien avouer qu'une pause me ferait le plus grand bien.

Comme d'habitude, je sors de mon sac cette photo si précieuse à mes yeux. C'est un des derniers souvenirs que j'ai réussi à récupérer avant de changer de vie. Le manager n'est pas au courant que j'ai encore avec moi ce fragment de mon passé. Perdu dans mes pensées, je sursaute quand la porte s'ouvre à la volée. Je déteste, quand le manager fait ça. Avoir le pass de nos chambres ne signifie pas avoir le droit d'y entrer à son bon vouloir. Je planque la photo. Pourquoi faut-il que l'on se retrouve toujours dans ma chambre ? Je ne relève pas la situation à voix haute. Je m'installe dans le fauteuil près de la fenêtre en croisant les bras sur ma poitrine.

Volverte a Ver - T.1 {CNCO} // TerminéeWhere stories live. Discover now