Volverte a Ver - T.1 {CNCO} // Terminée

Chapitre 28. Perdue

✯Luna ✯

Mon téléphone tourne inlassablement dans mes mains. J'ai dû lire une bonne dizaine de fois ce putain de message. Ce baiser j'aurais dû te le donner il y a des années. Deux jours, que nous nous sommes embrassés et depuis, je ne cesse de ruminer. Mon cœur et ma raison sont à nouveau en total désaccord. La situation tourne en boucle dans ma tête et pourtant, je suis incapable de penser clairement. Je rumine encore et encore. Ne leur donnant plus de nouvelles, Zabdiel et Aly sont sur le point d'appeler les forces de gendarmerie, pour ouvrir ma porte, mais pour l'instant, la solitude est ma meilleure amie. Instinctivement, mes doigts caressent mes lèvres, qui se souviennent encore des siennes. Mon corps se rappelant encore de toutes les sensations qui l'ont parcourue durant ce baiser.

Sortant d'un pas lourd du confort de ma couette, je vais me diriger vers la salle de bain, quand trois coups secs sont donnés à ma porte. Sérieux ? Il est six heures quarante-cinq du matin.

— Luna ! Je sais que tu es là ! Viens m'ouvrir tout de suite ou je te jure que je défonce la porte.

La voix de ma meilleure amie me parvient très distinctement. Elle est plus en rogne que jamais contre moi. Je file ouvrir avant que ma pauvre porte ne subisse la colère d'Alyana. Quand elle apparaît dans l'entrebâillement, son regard me fusille. Elle a les poings sur les hanches et ses yeux d'ordinaire noisette sont noirs. Je me décale pour lui laisser le passage. Elle entre sans me dire un seul mot.

Dans le salon, elle s'assoit sur l'accoudoir du canapé, bras croisés sur sa poitrine et un regard sévère. Elle m'en veut, je le sais et par-dessus le marché, elle a dû être harcelée par les garçons.

— Tu joues à quoi Luna ? me demande-t-elle durement. Je peux savoir pourquoi tu ne donnes plus de nouvelles à personne ? Sans déconner, c'est quoi, le problème ?

— J'avais besoin d'être seule, de faire le point et de me remettre les idées en place.

— Tu es sérieuse ? Et un petit message pour prévenir, c'était trop compliqué ?

— Désolée.

— J'espère bien que tu es désolée ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ? questionne-t-elle.

Le ton de sa voix s'est radouci et elle s'est approchée de moi. Alyana pose ses deux mains sur mon visage et essuie les deux larmes que j'ai laissé échapper. Son regard se fait doux et elle m'incite à venir m'asseoir sur le canapé.

— Luna, dis-moi !

— Rien ! Il n'y a rien...

— Tu crois vraiment que je vais gober ça ? me gronde-t-elle.

Je réfléchis à la façon d'expliquer à ma meilleure amie ce qu'il s'est passé dans le jardin de la villa et j'ai beau tourner ça dans tous les sens, il n'y a pas de bonne façon.

— Christopher m'a embrassé ! lâché-je sans détour.

La bouche de ma meilleure amie s'ouvre, en formant un O de surprise et ses yeux s'écarquillent. Elle reste interdite, s'attendant certainement à tout, sauf à ça. L'étincelle dans son regard me confirme qu'elle a compris pourquoi je suis partie à la hâte de la villa l'autre jour.

— Ma belle, c'était inévitable. Je sais que tu ne vas pas aimer ce que je vais te dire, mais tant pis. Christopher et toi, vous êtes faits pour être ensemble. Il t'a embrassé pour la simple et bonne raison qu'il est amoureux de toi. Si tu retirais tes œillères, tu comprendrais. Tu verrais que dans ses yeux, tu n'es plus simplement une amie et depuis longtemps. Je peux te l'assurer. Tu vas encore me dire que je dis ça parce que je n'aime pas Agustín, mais je peux t'assurer que tout le monde s'en est aperçu. Je t'aime Luna, tu es ma meilleure amie et c'est pour ça que je te le dis. Je n'ai pas envie de te voir malheureuse. Tu es une personne tellement belle et forte. Je veux que tu sois heureuse avec le garçon que tu auras choisi et pardonnes-moi, mais je ne pense pas qu'Agustín soit le meilleur choix.