Volverte a Ver - T.1 {CNCO} // Terminée

Chapitre 41. Abandonnée

✯Luna✯

Un trou béant est en train de prendre la place de mon cœur. Il avait promis. Il avait juré de ne plus jamais m'abandonner. Après tout ce qu'il s'est passé entre nous, je ne pensais pas qu'il puisse partir comme ça, comme un lâche, un voleur. Et pourtant, il l'a fait, sachant ce que ça impliquerait pour nous deux. Tout ne s'est pas décidé à la dernière minute et il m'a laissé espérer. Finalement, il n'a pas changé. Toutes ses belles paroles n'étaient que du vent.

Les larmes dévalent mes joues et des sanglots secouent mon corps. Mon cœur est éparpillé sur le sol, éclaté en un milliard de morceaux. Une main sur mon épaule me fait sursauter. Aly se tient derrière moi. Son état est exactement le même que le mien. Elle s'agenouille à mes côtés et passe un bras sur mes épaules. Ma tête appuyée contre, la sienne vient se poser dessus. Les yeux clos, je tente de calmer mes sanglots. Tout ceci n'est qu'un cauchemar et je vais me réveiller.

— Où sont-ils ? pleuré-je.

Alyana ne répond rien, tout simplement parce qu'il n'y a rien à répondre. Ils nous ont abandonnés. Ils nous ont laissés là, sans explications, sans un au revoir, ni même une promesse de revenir. Mon téléphone dans la main, je tente de l'appeler. Mais rien. Aucune tonalité. Il a lâchement coupé son téléphone, bien trop peureux pour m'affronter. Bravo !

— Allez, vient Luna, on rentre ! Il n'y a plus rien pour nous ici.

Ma meilleure amie se lève et me tend la main pour que je fasse de même. Nous sortons de la villa et claquons la porte après notre passage.

Durant tout le trajet pour rentrer chez nous, un silence de mort règne dans la voiture. Aucune de nous deux ne parle. Il n'y a rien à dire de toute manière. Nous n'étions que des distractions le temps de leurs vacances et ça me brise littéralement de l'intérieur de penser à ça. Je me parque sur ma place et nous gagnons les élévateurs.

Arrivée devant nos portes respectives, je dis au revoir à ma meilleure amie et déverrouille celle de mon appartement. Quand la porte se referme derrière moi, je me laisse glisser contre le bois, jusqu'à ce que mes fesses touchent le sol. Je replie mes genoux contre ma poitrine et cache ma tête dans mes coudes. Les vannes sont ouvertes.

*****

La nuit a, une nouvelle fois, été affreusement longue. Les heures m'ont paru durer une éternité. À maintes reprises et sans succès, j'ai tenté de les joindre. Aucun d'entre-deux ne répond. La colère a laissé place à de l'inquiétude. Où sont-ils ? Je regarde la vie extérieure, planquée derrière la baie vitrée du salon. Que s'est-il passé ? Une énième larme coule sur ma joue. Je me sens vide, brisée et trahie. En lui offrant mon cœur, Christopher savait qu'il ne devrait plus me faire souffrir et pourtant une nouvelle fois, il a trahi la promesse qu'il m'avait faite. Attrapant mon téléphone sur la table de chevet, je le repose immédiatement. À quoi bon ? Il ne me répondra pas de toute façon. Un soupir de désespoir m'échappe alors que je me lève du lit. Les couvertures en pagailles sont le résultat d'une nuit blanche.

L'eau dévale sur mon corps. Ma tête est appuyée sur le carrelage de la douche. Le film de tous nos moments passés défile dans mon cerveau et me brise un peu plus. Ce premier baiser au bord de la piscine, puis le deuxième après sa déclaration lors du concert, mon réveil dans ses bras et tout ce qui s'en est suivi. Je croyais en notre histoire et voilà le résultat. Je me retrouve une nouvelle fois abandonné sur le bord de la route.

Terminant de m'habiller, la sonnette de l'entrée retentit. Christopher. À la hâte, je gagne le vestibule manquant de m'étaler au milieu du salon. Je peste, il faudra vraiment que je songe à retirer ce petit pouf de là. La porte s'ouvre et ma déception est à son apogée. J'y ai vraiment cru. Mais quelle cruche je suis, il ne reviendra pas. Qu'est-ce qu'il fou là, lui ? marmonne ma conscience. Agustín.