C'est là que je fus à nouveau incapable de parler,de traduire en mots mes pensées conscientes.Ponno n'arrivait pas non plus à me dire des paroles suffisamment réconfortantes mais ça a toujours été comme ça.Elle n'a même pas montré son soutien avec un simple geste,rien.Pendant un long moment,j'avais eu envie de me blottir contre sa blouse noire.Je me posais des questions sur ma vie de femme dans le future,sur comment ça allait se passer quand je mettrai à nouveau le nez dehors.

Après une torture manuelle,ils ont levé ma main brisée,en riant,et m'ont laissé récupérer ce sac de sport brun et bouffi qui me servait de valise.Il pourrait très bien un jour ne plus me faire signe d'aller vers le dortoir,mais vers la sortie pour attendre le fameux coup de pied fessier.Je n'étais pas vraiment prête pour ce genre confrontation.

C'est alors que je suis arrivée au dortoir.C'était une pièce aux murs gris,décorée de volets superflus,sans lumière,éclairée par la lumière rose saumon du couloir,et je je me suis rapidement avancée vers des pauvresses débiles-soumises,leurs cheveux noirs cachés sous un fichu à fleurs,assise en tailleur sur des couvertures à carreaux rouges et noirs.

-Apparemment la reine Kétan voulait divorcer du roi!

Mon corps frissonna en entendant la nouvelle et posa une atmosphère de détestables comérages dans la maison.Là,rien ne m'arrêta plus,même pas la peur d'être découverte,pour avoir plus de détails.J'étais anéantie,comme je l'avais toujours été depuis mes 16 ans.

-Bah Kétan remplissait son rôle de reine,être là pour ses enfants parce que son père ne l'était pas.

-Elle n'avait pas le temps,ai-je répondu.

Elle était là quand petite,je donnais vie à des poupées sataniques,quand je me sentais seule,quand je me disputais avec les gouvernantes du Japon.Elle était là quand je me disputais avec mes frères et soeurs,elle était là quand Louis Kévin s'est fait tué.Je le revoyais encore m'observer silencieusement,quand je boudais lourdement assise sur le sable brûlant et gris de la côte.

-Bon,voulant couper court à cette situation,on est seuls dans cette partie du bâtiment?

-Weuz(oui),weuz.

J'avais l'impression d'être enfermée.La fenêtre la plus proche se retrouvait tout en haut d'un coin à l'autre bout du couloir,là où le plafond s'inclinait,le couloir était en pente.J'avais à nouveau des tâches noires devant les yeux,des carences sûrement.J'ai pourtant analysé la distance qu'il y avait entre la sortie et nous.Si un incendie se déclare,nous n'aurions aucun moyen de nous échapper,et après dix minutes de cris et de souffrances terribles,on aurait,dans la Cinquième Dimension,la satisfaction de voir les jourstaux tenter de titrer nos noms avant de s'apercevoir que nous n'étions que des anonymes.

-Comment ça va les commères?

Nous nous sommes tournés vers le propriétaire de cette voix,qui se tenait à l'entrée du dortoir.Ses cheveux dégoulinaient de sang,qui gouttait sur son débardeur.Alors les filles se mirent toutes à crier,sauf moi.Quand bien même je n'avais aucune raison d'avoir peur,il était inquiétant.Et même si il n'y avait personne de grand à impressionner,j'avais qu'il l'était,flippant et impressionnant.

J'ai commencé à nous nimber d'une fumée violette censée nous protéger contre le mal.J'étais la première à donner des cours sur le comportement qu'une nation devait avoir quand de vagues alliés d'un conflit antérieurs étaient en danger,mais je n'étais même pas capable de tenir mon rôle de sorcière à la perfection.

J'ai ensuite cru que cet homme était là pour nous libérer de ceux qui ont causé le plus de souffrance aux peuple sombralien,plus que les forces du mal des Roupes des dimensions 3,4 et 2.En fait il en venait,de ces Roupes.Pour satisfaire ses penchants sado-masochistes sur des ouvrières dont on ne connaîtra pas les circonstances du meurtre.

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Le lendemain après-midi se déroula pour moi dans la même ambiance que la veille,dans un calme ridicule.Le type était venu pour massacrer des femmes objets,des ouvrières illégales,pour satisfaire une drôle d'excitation sexuelle.Je suis la seule survivante,ce qui explique pourquoi ils chuchotent tous sur mon passage.Comme si ils attendaient avant de me demander si oui ou non,c'était moi qui avait arraché à la main,à plein poignée,des vessies et des utérus,pour faire un foot avec devant le regard terrorisé des autres victimes.

Et moi alors?suis-je si insignifiante qu'il ne veut pas me tuer?

Curieusement,c'est le contraire.Il pourrait jouir en massacrant les honteux organes d'une miséreuse héritière.Pendant ce temps,mon cerveau ne portait secours à personne,trop occupé à protéger le corps hôte contre un idiot méchant.J'étais prête à me lancer sous une pile d'entrailles pendantes rien que pour ne pas me faire abattre en l'air.J'ai regardé un bon moment dans les yeux le mec qui avait tué tout le monde autour de moi.Il s'est contenté de m'écraser la main et j'avais envie de lui demander si c'était tout.Il est parti ensuite poursuivre son massacre dans les cuisines pour manger les organes cuits.Heureusement qu'il n'a pas mangé les miens,j'en ai besoin même si je ne veux pas me l'avouer.

Le lendemain matin,ils avaient toqué à ma porte mais j'ai laissé plané le silence.L'odeur était infecte,j'avais du sang purrulant sur les pieds,mais les voix derrière le mur me poussait à les laisser entrer...



Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]Where stories live. Discover now