Chapitre 42A:La rencontre avec les deux autres.

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-Les cauchemars attaquent on dirait,a fait Lana en resserrant son gilet autour d'elle.

-C'est comme ça que ces bestioles s'appellent?

-Oui...

Je ne la regardais pas dans les yeux.Je ne m'étais pas encore aperçue que les regards me terrifiaient.J'avais trop vu de mourants les yeux ouverts.J'avais trop vu de regards sadiques ou terrifiés.Je fermais les yeux dans un élan de désespoir.Et la porte se referme.

Je me demandais si ils voulaient me réapprendre à vivre.Je voulais vivre mais pas ici.Je voulais rester dans mon pays pour leur montrer à tous que nous sommes vivants.Même si il n'y aura personne pour me sauver d'une agression antisémite,je saurais assez puissante pour me défendre toute seule.

Je sentis le sommeil,l'évanouissement,me transporter en arrière,alors d'un coupe je me réveillai.Je ne voulais pas dormir,je ne voulais plus les cauchemars,les vrais.Je n'eus clairement pas le temps de me remettre de mes émotions que déjà un cri retentit du côté de la chambre de Lana.Elle devait rêver de son arrestation aussi,celle-là.Je suis tombée sur mon lit,pour de bon cette fois.Et les tergiversions s'arrêtent.

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A mon réveil,je ne savais déjà plus réellement de quoi je devrais m'excuser.Il y avait tant de choses pour laquelle j'étais coupable de n'avoir été qu'une victime,et même pas un petit peu un héros.Je ne savais pas comment les choses avaient dérapé,sur Terre.Quels étaient les causes profondes de la mort de chacun d'entre nous.Voilà ce que je me demandais,les yeux encore fermés sur la réalité sensible,et je les ai ouvert pour constater que j'étais encore vivante,dans un univers parallèle.

-Suis-moi.

Loony était sur mon chemin,comme une décoration de bord de route,un pylône,en compagnie d'une de ses amies.Une jaune aux longs cheveux,sans doute une japonaise.Elle en avait des tonnes des amies,mais je n'allais pas la blâmer sous le simple prétexte que j'avais tout perdu.

-Je vous ai raconté tout ce que vous vouliez savoir,je peux retourner en Pologne maintenant?

-Pour errer sur les routes en mourant de faim,avec vos malheurs pour seule compagnie avant de vous suicider?Je regrette mais c'est impossible.

-Je n'ai pas oublié ce que j'ai vécu dans la forêt,et je peux dire qu'à part les moments passés avez Zosia ceux-là étaient les plus beaux de la guerre.Nous étions haïs et persécutés partout et pourtant on avait presque l'impression d'être neutres dans le conflit.

-Tu as encore des choses à me raconter?

-J'aimerais être assez choquée pour avoir tout oublié.Mais non.Donc oui.

-Sara,j'étais déjà au courant de l'extermination des juifs sur Terre...

Je bondis,piquée par l'aiguillon de la trahison.

-Si vous étiez au courant pourquoi n'avez-vous pas réagi?

-Les fées ne pouvaient pas se faire à l'idée que des ankarkéens se ramènent dans un lieu aussi inférieur que la Terre chaque fois qu'un petit emmerdeur pique sa crise.D'après Faragonda,la directrice de l'école des fées,les terriens et les terrestres n'avaient qu'à pas attaquer l'Irlande,mais je te parlerais de Tir Na Nog plus tard.Mais Panne Penne Ponno et moi nous sentons investie de la mission de recueillir des sorcières terrestres ayant survécu à des génocides.

J'assume de vous voir souffrir chaque année.J'assume que toute cette douleur soit la conséquence de notre abandon.Tu sais ce que les fées ont fait à la mère de Loony?

-Une Chinoise.

J'allais me permettre d'ajouter que cette petite ado qui épaulait Loony devait plutôt être de cette nationalité.Je me suis penchée en avant,comme sous le coup d'un brutal retour de la douleur.

-Vous voulez que j'appelle une aide soignante?

-Non,ça va aller,ai-je répondu bien que j'aurais bien aimé voir le visage de celle qui m'a accueillie à mon arrivée ici.

C'est ce qui s'est passé de toute façon,quand je suis tombée nez à nez avec une parfaite inconnue,en tenue de femmes de ménages et avec un visage de madonne.

-J'ai très mal dormi,ai-je expliqué,jouant son jeu.J'ai fait pleins de cauchemars cette nuit.C'est triste quand même,ai-je continué d'une voix à la fois monocorde et théâtrale.J'ai aucun moment de répit,chaque rêve est un cauchemar,et chaque minute éveillée un moment d'enfer.Mes oreilles bourdonnent de la sonnerie stridente qui annonçait l'arrivée des trains,que j'imaginais réveiller les cadavres.Leur odeur,leur odeur je la sens encore,tous les déportés vous le diront qu'ils la sentent cette odeur.La chair brûlé.Au moins tu sais ce qui t'attends,et que si c'est pas toi ça sera ton voisin,ton ami,ton enfant.

Chacun de mes sens est marqué au fer blanc.Vous ne pouvez rien pour moi,ce n'est pas la peine de venir avec vos baumes sensuels.

La prochaine visite que je voudrais,ce serait pour avoir des nouvelles de mes cousins,de mes oncles et tantes,de mes soeurs de coeur.

Elle semblait soulagée que je ne me sois pas levée pour l'attaquer.Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à avoir peur de moi comme ça?Panne,qui semblait en colère pour une raison inconnue,ce qui la rendait terrifiante,m'attrapa par le débardeur rouge qui baillait autour de ma cage thoracique.

-Petite conne.

Sur ces deux mots aimables,elle m'annonça avec une insolence suprême qu'elle voulait qu'on parle de l'hiver 1943.J'ai ri,tellement elle qu'elle manquait pas de culot,mais je lui ai avoué,avec des mains concilientes,qu'elle avait vu juste avec son petit jeu,que j'avais vraiment besoin de lui parler.



Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt