VIII

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Le début de semaine était assez ordinaire, je dirais presque monotone. On avait pas pu sortir visiter à cause du mauvais temps, on s'était contentées de passer du bon temps à la maison, à regarder des dramas (séries coréennes), à préparer nos prochaines sorties, à cuisiner.
On continuait de prendre au moins une photo par jour chacune, on continuait de remplir nos journaux de bords, on continuait de laisser un mot dans celui de l'autre. Les pages se remplissaient de plus en plus vite, le journal s'épaississait on fur et à mesure qu'on créait de nouveaux souvenirs ensemble.

Au lycée, j'avais croisé plusieurs fois les garçons cette semaine là. À chaque fois ils étaient tout les deux, jamais l'un sans l'autre. Il en était de même pour Gayoung et moi. Jamais l'une sans l'autre. Même si l'on était extrêmement proches avant de se rencontrer, je m'étais rendue compte que tout avait évolué si vite. On faisait tout ensemble sans se lasser d'être toujours avec l'autre. Même quand on avait besoin de ces petits moments de silences, pour penser et réfléchir, pour calmer son esprit, on était toujours ensemble; chacune allongée sur son lit, dans la même pièce, entrain de regarder le plafond sans faire un bruit.

Ce jour là, Gayoung avait rendez-vous chez le médecin pour une prescription de vaccin, elle devait manquer les deux dernières heures de la journée mais je savais qu'elle en était ravie. Puisque j'étais très bien intégrée dans la classe, que je discutais souvent avec d'autres personnes que Gayoung, ça ne me dérangais pas d'assister à ces deux heures de cours sans elle. De plus, son frère Chanhyuk finissait aussi à cette heure, donc on allait pouvoir rentrer en taxi ensemble.
Quand Gayoung avait pris son rendez-vous, elle était aux anges puisque ça tombait pile au moment du cours de sport. Elle est vraiment le type de personne qui prend beaucoup de plaisir à ne rien faire; alors quand elle doit courir 10 tours de terrains, elle n'en est pas très enchantée. C'est à cause de ce trait de sa personnalité qu'elle éprouve une certaine réticence pour ce cours.

Personnellement, j'aimais bien les cours de sport, ça changeait de ce que j'avais l'habitude de faire en France en tout cas. Leur gymnase ressemblait un peu à ceux que j'avais déjà vu lors de mes voyages en Allemagne. Très grand, très spacieux, on pouvait baisser de grands rideaux électriques et couper la salle en 2 ou 3 parties.
La musique était un "must" pendant un cours. En France, les cours de sport étaient plutôt tristes et non-motivant. Ici, même si on faisait un sport pas intéressant, comme le badminton dans mon cas, le fait de le faire avec de la musique récente résonnant à fond dans les locaux, nous motivait au point qu'on pouvait prendre plaisir à jouer.

Quand on arriva dans les vestiaires, on se changea rapidement, Hyoyeon, Jueun, Hyein (les copines de Gayoung) et moi avant de se rendre dans le gymnase. Ce jour là, il était coupé en 2; on entendait des garçons chahuter avec un ballon de l'autre côté du rideau. De notre côté, le professeur nous expliqua ce que nous allons faire aujourd'hui. Le cours allait être découpé en 2 parties. Elle nous mis au courant seulement de la première partie: il s'agissait d'un match de hockey.
On avait le palet, la crosse, les minis buts et les maillots aux couleurs de la Corée. On se mit toutes les 4 ensembles avec quelques autres filles dans une même équipe. Je me proposa pour aller au but, et chacune de nous alla prendre sa place. Au bout d'une dizaine de minutes, le coup de sifflet lança le début du match. Tout le monde était à fond. Je pense que même si Gayoung était venue, elle aurait adoré y participer aussi. Pour une fois qu'elle rate le sport, elle manquait un cours pas trop fatiguant.

J'essayais de bloquer tous les palets entrant dans le but mais j'en laissa passer trois. De notre côté, Hyoyeon ne cessait de marquer des buts. On se prenait presque pour des joueurs en coupe du monde. Dès qu'une marquait, elle faisait le tour du terrain les bras tendus criant à la victoire. Lorsque que notre équipe prit l'avantage à quelques secondes de la fin, et qu'on déclara notre victoire, on se prit toutes dans les bras contentes de cette victoire.

IL FALLAIT QUE JE TE RENCONTREWhere stories live. Discover now