III

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Je ne savais pas avant de l'avoir testé personnellement, mais l'école en Corée était plus que très fatiguante. Beaucoup plus que l'école en France en tout cas.
Même si je n'avais pas besoin de suivre a fond les cours, j'avais l'impression de ne pas avoir dormi depuis plusieurs jours.
En plus, Gayoung avait des examens cette semaine là ducoup on avait pas trop eu le temps de sortir. Quand elle travaillait à la maison, je passais le temps en allant faire les courses avec la maman, en jouant aux jeux videos avec le frère, en écoutant de la musique dans ma chambre ou en dormant pour récuperer mes heures de sommeil en retard.

Heureusement, nous pouvions rentrer directement après les cours, pas comme la plupart des élèves. Puisque les parents de Gayoung n'étaient pas centrés sur les études mais plutôt sur les choix de leurs enfants, ils avaient fait un mot à la direction pour permettre à leurs enfants de rentrer directement et de ne pas rester jusqu'à 21h pour l'étude. Malheuresement ce n'était pas le cas pour tout les élèves, et ceux-là travaillaient en permanence, de 8h à 21h. Gayoung et son frère arrivaient à garder des bonnes notes sans participer à l'étude du soir, ducoup la direction avait accepté leur absence.

Le vendredi soir, en sortant du DS d'anglais (le seul auquel j'avais pu participer), je rejoingna Gayoung. Après m'avoir dit que tout s'était bien passée de son côté, je la pris par le bras et on se dirigea vers les casiers pour récuperer nos affaires.

C'est dingue comme sa bonne humeur était revenue vite. Elle était assez stressée pendant la semaine et s'excusait parfois auprès de moi de ne pas pouvoir m'accorder beaucoup de temps. Et maintenant, juste après cette longue semaine, elle sautillait comme si c'était le début des vacances.
Il y avait des matières qu'elle avait moins bien réussi mais sur le point des examens, encore une fois, on avait beaucoup de points communs. On stressait beaucoup avant mais quand l'examen était passé, nos morals changeaient de mode. Même si je ratais mon examen, je sortais le sourire aux lèvres, car c'était enfin fini. D'autres stressaient encore plus parce que ils allaient avoir une mauvaise note, mais moi, je me disais que, de toute façon, ça n'allais pas changer ma note de stresser encore, ducoup je passais par dessus ce possible echec, et je retrouvais ma bonne humeur.
Gayoung était pareille. Elle sautait de joie et était tellement heureuse qu'elle rigolait à ses propres blagues; ses habituelles blagues dérisoires.

En sortant dans la cour de l'école, quelqu'un cria soudainement le nom de Gayoung. On s'arrêta par cette voix masculine afin de voir de qui il s'agissait. Il s'agissait en fait du garçon de la dernière fois qui était avec quelqu'un d'autre.

Ce garçon était vraiment tout un mystère. Je ne ne l'avais pas recroisé de la journée, pas même de la semaine.
C'est quand je l'aperçu de loin que je me rendis compte du temps passé entre nos premiers regards et l'instant présent.
Je n'y avais tellement pas repensé que son visage me paraissait nouveau, même la seconde fois. Son visage me paraissait nouveau mais je savais très bien de qui il s'agissait. Puisque son regard était la seule chose que j'avais vraiment regardé la première fois, c'était le seul signe qui me permettait de savoir qui il était.

Quand Gayoung alla rejoindre le garçon qui l'accompagnait, son regard se dirigea vers moi. Dès que mon regard croisa le sien, tous les premiers regards, toutes mes premières observations à son sujet me revinrent en tête.

À ce moment là je me rendis compte que j'étais plantée au milieu de la cour, à attendre toute seule, j'alla donc vite rejoindre Gayoung qui parlait avec l'autre garçon. Quand j'arriva, la direction de son regard changea et il le dirigea seulement vers moi. Je ne lui avais pas dit bonjour de vive voix, mais c'est comme si ces longs regards signifiaient la même chose qu'une salutation.
Quand je le regardais et qu'il me regardait, nos visages n'étaient plus tellement figés. Je le voyais sourire et je m'aperçevais alors que je faisais de même.

IL FALLAIT QUE JE TE RENCONTREWhere stories live. Discover now