IV

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Dès qu'on rentra, ayant à peine eu le temps de délacer mes baskets, Gayoung me pris directement le poignet pour vérifier ce que Jun m'avait montré du doigt il y a quelques instants sur le palier de la porte.

-"C'est quoi ?"

-"Je me rappelais plus de son prénom, du coup pour plus que je l'oublie, il l'a écrit" dis-je en levant les sourcils.

Gayoung me fit un signe de tête, ne comprenant pas mon expression du visage.

-"Le pauvre depuis le début, je lui dis qu'au fond il est peut-être pas intéressant. Du coup quand il a compris que j'avais même oublié son prénom alors que j'avais retenu celui de Jaejin, il a voulu laisser sa trace. C'était prévisible."
-"Il a trop cru tout le monde devait retenir son prénom... La prochaine fois, appelle le Jaejin, on va rigoler. Il va péter un câble tu verras."

On se mis à rire comme des attardés en y pensant, avant d'aller dans la cuisine pour préparer le dîner.

Le matin même, j'avais dit à sa mère que je serais aux fourneaux ce soir. J'allais leur préparer un repas français. Son mari, le papa de Gayoung allait venir ce week-end pour l'occasion. L'occasion dont je parle c'était leur anniversaire de mariage. La nuit dernière, j'avais pensé à ça; la maman était très stressée toute la semaine à cause de plusieurs dossiers qu'elle devait boucler en un temps record. Je me disais aussi que le papa serais sûrement fatigué à cause de la route qu'il aurait à faire pour rentrer à la maison. En plus, Gayoung et son frère avaient eu cette longue semaine d'examens, donc quoi de mieux que de leurs préparer un bon repas. En plus ça me faisait plaisir de pouvoir faire un petit quelque chose pour eux.

Par contre, j'avais bien pris soin de les prévenir que ce n'était pas parce que je venais du pays de la grande gastronomie française que je cuisinais comme un chef étoilé. En France, j'étais limite capable d'allumer le four du premier coup c'est pour ça que je me sentais obligée de les prévenir à ce sujet. J'avais donc prévu un repas simple qui pouvait leur plaire et qui n'allait pas me mettre dans des états pas possibles.

Puisque Gayoung s'était directement proposée pour me porter son aide, on avait commencé dès notre arrivée à la maison. Heureusement, aucuns ingrédients ne nous manquait puisque j'avais ramené de France quelques produits du terroir et la maman avait acheté le reste en début de semaine. On commença par une salade composée. Gayoung s'occupa de couper les tomates, le fromage, les oignons. Moi, je lavais la salade avant de commencer à faire la vinaigrette. Gayoung était assez surprise que "la cuisine française" pouvait être aussi simple, mais en tout cas, elle avait l'air d'aimer puisqu'elle n'arrêtait pas de piocher dans le bol de fromage.

En plat principal, j'avais décidé de faire des lasagnes (même si cela n'est pas très français). Pour moi c'était l'un des meilleurs plats au monde, c'est pour ça que je voulais absolument leurs faire goûter ma recette (ou plutôt celle de ma mère). J'avais essayé d'en faire en France et au bout de quelques essais, j'arrivais enfin à un résultat satisfaisant. Après avoir fini la préparation, on essaya d'allumer le four mais comme de vraies handicapées, tout ce qu'on réussi à faire était de répendre cette forte odeur de gaz dans toute la cuisine. On finit par appeler en aide son frère qui nous alluma le four en 2 temps 3 mouvements. Voyant qu'on était en retard, il nous proposa son aide et s'occupa de mettre la table. Une belle table, avec un chandelier, des petites pétales de roses et des beaux couverts.

Moins d'une heure après, les parents arrivèrent ensemble et on passa directement à table. On avait joué le jeu jusqu'à la façon dont on s'était habillés. On avait misé sur un cosplay de serveurs de grand hôtel. C'est à dire qu'on portait tout les trois des chemises blanches avec une jupe noire/ pantalon noir. On avait même mis la fameuse serviette étendue sur nos avant bras et on s'était coiffés soit d'une queue de cheval très haute, soit d'une petite dose de gel pour coiffer les cheveux en arrière. Même si on se doutait qu'on en faisait peut-être un peu trop, au moins on s'était amusé à le faire.
On leur tira chacun leur chaise et on alluma les deux bougies avant de leur servir l'entrée. Lorsqu'on passa à table, je n'osais pas trop savourer ce que j'avais fait, j'attendais d'avoir leurs réactions avant. Mais au moins, tout le monde souriait, tout le monde avait l'air de passer un bon moment malgré toute la fatigue qui avait pu s'accumuler tout au long de la semaine et qui se lisait sur leurs visages

IL FALLAIT QUE JE TE RENCONTREWo Geschichten leben. Entdecke jetzt