IL FALLAIT QUE JE TE RENCONTRE

XXXI

Le mois de novembre avait annoncé le début du plus gros stress de toute la vie de tous les lycéens de Corée. Plus de sorties, plus de soirées, presque aucunes pauses. Chaque minute de la journée devait être utilisée pour apprendre et se préparer à l'examen d'entrée à l'université. (équivalent du bac sauf que la côte de l'université dans laquelle vous irez, dépendra de votre note à cet examen et de votre classement national.)

J'aidai du mieux que je pouvais Gayoung qui ne faisait que stresser et angoisser à longueur de journée. Elle voulait absolument aller dans l'université qu'elle avait choisie, la même que Jaejin et Jun. Elle avait même fait appel à deux professeurs particulier de mathématiques depuis le début du lycée. Quand à moi, j'essayais de lui apporter mon aide lorsqu'elle voulait réciter ses cours où s'entraîner en anglais. Ou, quand je ne pouvais pas l'aider au niveau scolaire, je m'occupais de l'écouter quand elle paniquait, de la réconforter quand elle pleurait, de faire les tâches ménagères à sa place quand elle préférait réviser, d'aller lui acheter à la supérette de la glace ou tout autre chose qu'elle voulait manger..., ce que je fit aussi lors des sessions de révisions en groupe organisées chez Jaejin.

Le second jeudi du mois de novembre annonçait le jour J. J'avais accompagné Gayoung jusqu'au centre d'examen et je vis enfin tout ce que j'avais pu voir à la télé avant de venir. Les routes principales menant au centre d'examen avaient été interdites à la circulation pendant les heures auquelles les lycéens arrivaient afin d'éviter tous retards. Plusieurs entreprises dont celle de la mère de Gayoung avaient retardé l'ouverture de leurs portes à 2 heures plus tard pour fluidifier la circulation au maximum. Des centaines de voitures et motos de police avaient été mobilisées pour escorter des lycéens en retard pour l'examen. La chose la plus éttonante était que aucuns avions n'avaient le droit de survoler la zone lors des oraux de langues.

A l'entrée du bâtiment, beaucoup de secondes et premières étaient venus encourager leurs aînés en leur offrant des boissons chaudes ou en leur chantant simplement des chansons.

Devant la porte, avant de laisser entrer Gayoung, je la pris dans mes bras un long moment et lui souhaita tout le meilleur. Elle m'embrassa et m'assura qu'elle était finalement beaucoup moins stressé qu'elle pensait l'être. J'encouragea de la même manière Jaejin et, en partant, ils me demandèrent d'encourager Jun quand il arrivera; bien qu'il l'avaient déjà appelé ce matin.

J'attendis moins de deux minutes avant qu'il n'arrive en descendant d'une voiture de police. Il tenait son sac à dos dans ses bras ainsi qu'un livre de mathématiques -comme si qu'il avait besoin de réviser cette matière-. Je lui fis signe de ma présence et il s'avança vers moi me prévenant qu'il n'avait pas beaucoup de temps et qu'il devrai bientôt rentrer.

-"Tiens je t'ai préparé des crêpes au cas où tu aurais faim."dis-je en lui tenant une petite boîte contenant la nourriture
-"Je suis le seul à qui tu en as fait?"
-"Bien sûr que non, j'en ai donné à Jaejin et Gayoung aussi."
-"Pas de favoritisme c'est ça?"
-"Si! J'ai fait plus de crêpes pour Gayoung: elle a besoin de sucre pour bien travailler."
-"C'est pas grave je les prends quand même, je sais pas si je vais tout finir par contre parce que ma mère m'a déjà donné pleins de choses à manger."
-"D'accord. Mais tu devrais quand même y goûter, j'ai mis tout mon amour dedans."souriais-je

Les derniers lycéens commençaient à rentrer dans l'enceinte du bâtiment.
-"Je vais devoir y aller."
-"Merde alors."
-"Quoi?"
-"On dit ça en France pour souhaiter bonne chance."
-"Ah d'accord, j'ai eu peur."riait-il

-"Bon vas-y. Tu vas réussir."l'encouraigeais-je
-"Bien sûr, je suis Jun je te rappelle, le meilleur en sciences."
-"C'est vrai. D'ailleurs tu es trop beau avec ces lunettes, j'adore."
-"Ne me complimente pas trop, sinon je vais pas réussir à penser à autre chose."dit-il alors que son sourire s'agrandissait
-"Finalement vu de plus loin, ça te va pas si bien que ça."corrigeais-je