XLI

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Il m'emmena jusqu'au Coquelicot où je devais travailler toute l'après-midi et une fois devant la porte, il me demanda:
-"Aufait Iris tu veux venir au match de samedi?"
-"J'aimerai bien mais j'ai déjà dis non à Siwan et si je viens c'est un peu... enfin voilà."
-"Et après le match, après la fermeture de la patinoire? Je demanderai les clés au gardien."
-"Pourquoi pas. Je te rejoins devant?"
-"Oui, je vais t'apprendre comment jouer."
-"Cooool!"
-"Je te redis l'heure par message. Tu as toujours le même numéro?"
-"Toujours."
-"Ah tiens, il y a Gayoung. Bon je vais y aller, va travailler." dit-il en saluant Gayoung à travers la vitre

Aussitôt entrée, aussitôt harcelée de questions.

-"Mais qu'est-ce qu'il fait là lui? Et pourquoi tu souris comme une débile comme ça? Attends mais vous vous êtes parlé sans crier ?! Oh non ?! Ça y'est il est venu s'excuser ?!!!!!!!!!!!!!!"
-"Du silence dans mon café !!! Je vais retirer ça de ton salaire." hurla le boss

-"Pour ce qu'il me reste de toute façon. J'ai l'impression de participer à une émission de télé où on te retire de l'argent à chaque mauvaise réponse." ricanait-elle d'une basse voix
"BREF! Alors ?!"
-"Il est venu s'excuser, tout est réglé, on reprends comme avant."

Elle sautilla autour de son balai comme une gamine avant de me serrer dans ses bras.
-"Enfin je vais retrouver mon petit groupe, au complet et sans tensions!!"
-"J'ai hâte qu'on refasse nos petites soirées."
-"Maintenant que tu as ton studio, on va venir squatter!"
-"Pas de problème."

-"Bon vous êtes là pour travailler où pour discuter!!" cria le boss en sortant de sa cuisine

Tout allait pour le mieux comme quoi il fallait juste que nos histoires s'arrangent pour que je sois au top de ma forme. Plus rien ne pouvait gâcher ma bonne humeur, même pas les reproches incessantes du patron qu'il me fit toute l'après-midi.

___

Tout était rentré dans l'ordre et puisqu'il savait que je n'avais pas changé de numéro, il m'envoya très souvent des messages pour me donner rendez-vous quelque part à la fac. Dès le lendemain de notre réconciliation, on se donna rendez-vous le midi pour manger ensemble. Jaejin et Gayoung étaient rentrés directement puisqu'ils n'avaient pas cours l'après-midi.
Alors que je l'attendais devant le restaurant universitaire, il arriva en passant son bras autour de mes épaules.
-"Let's go!"

Dans la file on se raconta notre journée ou du moins notre matinée et une fois assis avec notre plateau il me demanda:
-"Comment ça s'est passé ton aménagement ici? Enfin comment ça s'est passé depuis que tu es revenue?"
-"À part toi?"
-"Oui à part ça."
-"Depuis le début?"
-"Tout ce que j'ai raté."
-"Bon déjà tu sais pourquoi je suis partie. Alors tu t'en doute peut-être ou peut-être pas, mais bon, là-bas c'était l'horreur: je me sentais plus à ma place en France... j'appelais tout les jours Gayoung pour qu'elle me raconte ses journées parce qu'elles étaient toujours plus intéressantes que les miennes. Jusqu'au jour où j'ai reçu la lettre de l'Université de Daegu qui disait que j'avais été acceptée ici dans le cursus où je suis maintenant."
-"Pour quelles raisons tu voulais à ce point revenir en Corée?"
-"Tout."

Il me regardais droit dans les yeux alors que je jouais avec ma fourchette. Je releva la tête pour avouer timidement:
-"Dans tout, il y a toi aussi."
Ses lèvres pincèrent un sourire et il me fit un clin d'oeil ayant l'air de dire c'est ce que je voulais entendre.

-"Ensuite? Quand tu es arrivée."
-"C'est bizzare de le dire mais j'avais l'impression d'être rentré à la maison. En plus les parents de Gayoung m'ont "offert" ce studio pour mes études. Je t'avoue que ça m'a fait stresser un peu de vivre seule, de me faire à manger et de parfois manger toute seule... Mais finalement je m'y fais; quand je m'ennuie j'appelle Gayoung à la rescousse et je me sens moins seule."
-"Oui j'ai cru comprendre que Jae venait aussi souvent."
-"Voilà tu sais tout!"
-"Et au café ça se passe bien?"
-"Mmm... ça va."
-"C'est à dire?"
-"Gayoung t'a pas raconté?"
-"Non... enfait quand on se voyait on évitait de parler de tout ce qui avait un lien avec toi."
-"Je vois. Ça se passe bof, le travail est bien, les clients sont géniaux, on a de bonnes horaires et un bon salaire, on s'entends bien avec notre collègue Mina..."
-"Mais..." riait-il
-"Le problème c'est le patron. Il est insupportable, arrogant et méchant."
-"Ah c'est pas lui le gars de l'aéroport?" s'écriait-il
-"Siii c'est lui!!"
-"Il vous pourrit la vie au travail?"
-"Quand il est là oui, mais ça va il est pas là h24."
-"Ça va peut-être s'arranger après."
-"Ça m'ettonerait mais j'espère. Surtout pour Gayoung... c'est elle qui se fait le plus lyncher.", dis-je en souriant ironiquement

IL FALLAIT QUE JE TE RENCONTREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant